Grégoire à la Truffe de Périgueux 2013 mercredi 28 août 2013

Manu, Nico, Bastien et Guillaume sur le podium

La Truffe, dont on ne sait plus au juste si elle est d’Argent ou de Périgueux, a ses messes hebdomadaires, tout l’été, dans les quartiers. La finale, au parc Gamenson ― comme auparavant pour le festival MNOP ―, c’est la grand’messe : quelques 4 500 fidèles vendredi dernier !

Une fois exorcisées les peurs lancinantes d’orage ― les mêmes que pour la pétanque qui avait lieu ce week-end sur les allées Tourny ―, un tsunami de familles et de copains a déferlé dans le parc ourlé de stèles occitanistes, pliant ou couverture sous le bras, canette de bière à la main, bonheur en bandoulière.

Vidéo : la 29e Truffe de Périgueux comme si vous y étiez (presque)... La vidéo ci-dessus est composée de quatre clips qui devraient normalement jouer les uns après les autres
Dedans, à partir de la fin du premier clip, vous découvrirez la prestation de Grégoire Boissenot, auteur-compositeur-interprète, révélé grâce au site internet My Major Company. Avec plus d'un million d'exemplaires de son premier album « Toi + moi  » écoulés, il devient disque de diamant, et remporte la première place des ventes d'albums en France pour l'année 2009. Son nouvel album sorti mi-septembre 2013 s'intitule : « Les roses de mon silence »
2013 © William Lesourd

Michel Moyrand, maire de la ville, au micro d'Éric Casabonne, donne le départ à la finale 2013 © William Lesourd

Le duo N & M's formé par Manu et Nico qui a remporté le prix des interprètes avec leur reprise remaniée de l'incontournable « Je ne regrette rien » d’Édith Piaf 2013 © William Lesourd

2013 © JDC

Diffusion régionale

Au micro, vrai gourou local, Éric Casabonne, allait partager son règne verbal avec Antoine Plouzennec, animateur national de radio France Bleu, vouée ce soir-là à un direct aquitain.

Tous deux ont orchestré un ballet de talents se référant à des pointures comme Francis Cabrel, Jean-Jacques Goldmann ou Bobby Lapointe, avec des jeunes ou semi-jeunes bien dans leurs baskets, sans exclure un zeste de chauvinisme…

Pourtant, l’essentiel des prix a été raflé par les Bordelais N & M’s pour les interprètes, par le Toulousain Guillaume Barraband et par le Provençal Bastien Lanza pour les auteurs-compositeurs-interprètes ― les ACI pour parler branché…

Les lauréats bordelais N & M’s 2013 © JDC

Le groupe toulousain Guillaume Barraband 2013 © JDC

Le Provençal Bastien Lanza, premier prix chez les auteurs-compositeurs-interprètes 2013 © JDC

Bastien Lanza reçoit le 1er prix de la Truffe de Périgueux, la réaction du public recueillie par Aurélie Bambuck (nécessite Flash Player) 2013 © France Bleu Périgord

Aide évidente à la promotion

Aucun des dix candidats n’a nié l’évident enjeu promotionnel, pour une carrière sur scène, de cette soirée inaugurée par un discours du maire Michel Moyrand parlant « tourisme social », mais donnant le vertige en annonçant, préhistoire aidant, 4 millions de visiteurs en Dordogne ― où les empiler ?

Après l’émouvant « Dis, quand reviendras-tu ? » de Barbara, avec la jeune voix et la guitare de Carla Netelenbos, sélectionnée à Vésone, la grande parade des interprètes s’ébranlait.

Carla Netelenbos interprète « Dis, quand reviendras-tu ? »de Barbara 2013 © William Lesourd

Piaf revisitée

Le duo girondo-antillais de Nicolas Brasseleur et Emmanuel Flores, alias N & M’s constitua la révélation de la catégorie interprètes, dans une version subtile de l’incontournable « Non, je ne regrette rien » d’Édith Piaf, revue en style jazzy, avec grain de sel de Johnny Hallyday.

Raflant à la fois les 1er prix de la catégorie interprètes du jury (1 800 euros) et du public (750 euros), vêtus l’un en corsaire, l’autre en gigolo, ils allaient être suivis par d’affectueux curieux jusqu’à la réception finale, blaguant avec les filles, répondant avec humour à tous et à chacun…

Les deux Élodie et l’Albanais déçu

Mais ce succès cumulé n’a rien enlevé à la qualité des prestations de quatre fille : Élodie Gayral (2e prix du jury, soit 1 200 euros) chantant « Si j'étais un homme » ; Élodie Durieux (3e prix du jury, soit 1 000 euros) dans « Alphonse » ; Salomé Robin, étudiante en 7e art, faisant voler sa robe ; Flavie Gendron, fière d’œuvrer dans une crèche. Plus le couple de Lucile et Nansan, éducateurs à Saint-Saud, interprétant « La Louise », d’un Flow trop méconnu.

Mais on remarquait aussi bien sûr Alket Dhionis, ce jeune Albanais sélectionné à Trélissac et qui a chanté, sans autre succès que d’estime, « La vie ne m’apprend rien » de Daniel Balavoine.

Ce garçon élancé, arrivé en Périgord il y a quatre mois et maîtrisant encore mal le français, a au moins été plébiscité par les jeunes réfugiés de son pays, qui se retrouvent autour de France-Terre d’Asile. Avec son centre d’accueil de Périgueux, cet organisme parapublic se bat pour leur intégration. Son directeur Serge Nogaro, qui avait eu du mal à trouver un siège, n’était pas le dernier à l’applaudir.

MàJ 18 mars 2015 : Voir mon billet après qu'Alket qui a pour nom de scène Indigo se soit fait éliminer à l'issue des battles dans The Voice 4 sur TF1

Élodie Gayral chante « Si j'étais un homme » le 28 juin 2013 place Francheville(nécessite Flash Player) 2013 © ACAV 24 & Journal Sud Ouest

Élodie Durieux chante « Alphonse » le jeudi 4 juillet, à la sélection du quartier Saint-Georges(nécessite Flash Player) 2013 © ACAV 24 & Journal Sud Ouest

Flavie Gendron fait bravement face à la foule avec « Pas de mots » de Lynda Lemay 2013 © William Lesourd

Salomé Robin interprète « Battez-vous » 2013 © William Lesourd

Alket Dhionis interprétant Balavoine, nous vient d'Albanie 2013 © William Lesourd

Joyeux musiciens toulousains

Chez les auteurs-compositeurs-interprètes (ACI), c’est Bastien Lanza qui, pour sa deuxième participation à la Truffe, a décroché le pompon du 1er prix (1 800 euros aussi) avec notamment une chanson inspirée de Walt Disney et beaucoup de présence sur scène.

Cette qualité était partagée par Guillaume Barraband, venu avec tout un groupe de musiciens toulousains toniques remporter, grâce à la satire de « On me dit » et l’humour d’« Alice » à la fois le 2e prix-ACI (1 200 euros), le prix du public-ACI (750 euros) et celui de la Sacem (750 euros aussi). Sacré beau triplé  !

Le troisième ACI, curieusement nommé Julien m’a dit, a lui aussi manifesté drôlerie et bonne humeur en interprétant « Te voilà tonton » et « Camille » qui lui ont ouvert le 3e prix-ACI (1 000 euros).

Le groupe Guillaume Barraband 2013 © JDC

Bastien Lanza 2013 © JDC

Julien qui chantait « Camille » 2013 © JDC

L’heure de Grégoire

Après cette farandole musicale, le jury a mis tout son temps à rendre son verdict. Les pro de la musique, de la radio et de la Sacem qui le composaient avec des élus et des membres de CLAP (Culture, Loisirs, Animation Périgueux), ont en fait connu quelques débats cornéliens pour distribuer pieusement les enveloppes de la Ville, du Conseil général de la Dordogne, de France Bleu, du Crédit agricole et de la Sacem.

Quelques membres du jury. Cette photo et la suivante 2013 © William Lesourd

2013 © William Lesourd

Mais mille et un petits riens ont aussi retardé la proclamation d’un palmarès aussi équitable que possible (toujours difficile !) et, en vétéran, l’huissier Me Fleureux, a d’ailleurs reçu un hommage discret pour son d’art d’arrondir les angles. Un hommage parallèle à celui rendu sur scène à Maryline Renaud, de France Bleu, cheville ouvrière de la Truffe depuis des années.

Pendant ce temps, le public découvrait celui qu’il attendait tant : Grégoire, désormais inscrit au « hall of fame » de la Truffe avec, chez les gagnants, Isabelle Boulay, Lynda Lemay, Miossec, Jeanne Cherhal, Lili Cros, etc ; chez les jurés, Michel Delpech, Nicole Croisille, Dick Rivers, Fabienne Thibeault, etc.

Grégoire est resté sur scène durant les 45 minutes, le temps qu'il aura fallu aux juges pour délibérer (avec en plus un petit délai causé par une alarme de voiture qui s'était déclenchée aux abords du parc). Cette photo et les deux suivantes 2013 © JDC

2013 © JDC

2013 © JDC

Lui-même grimpé sur la scène de la Truffe en 2008 avec son premier album, il présentait vendredi son tout-dernier, « Les roses de mon silence », à paraître le 16 septembre.

Mais ce garçon sympathique et profond ne visait pas que la promotion. En 45 minutes de scène, il a offert en effet quelques morceaux significatifs et exprimé tout le bien qu’il pense de la vraie chanson française.

S’il a salué les efforts qu’elle mobilise y compris au petit écran, il a laissé comprendre que son métier de chanteur impliquait travail, équilibre et réalisme. Un clin d’œil de grand-frère ayant déjà le pied à l’étrier (il fait lui-même partie des Enfoirés), à tous ceux qui rêvent de franchir les feux magiques de la rampe…

Après son tour de chant et une longue session d'autographes, il a rejoint sa femme, son fils en poussette et son chien à la réception des artistes. Heureux, derrière son collier de barbe estudiantin, d’avoir transmis un message à la fois amical et porteur, incluant cette pensée : « Internet, en musique comme ailleurs, n’est bien que s’il favorise la solidarité ».

Les finalistes de la Truffe de Périgueux au grand complet 2013 © JDC

Grégoire s'est prêté à une session d'autographes juste après son tour de chant - cette photo et les cinq suivantes ont été prises avec un téléphone portable 2013 © William Lesourd

Grégoire et ses fans 2013 © William Lesourd

Grégoire et ses fans 2013 © William Lesourd

Grégoire et ses fans 2013 © William Lesourd

Grégoire et sa plus grande fan ce soir-là 2013 © William Lesourd

Interview sur France Bleu 2013 © William Lesourd

Auteur Alain Bernard | Photoreportage JDC & William Lesourd pour Périblog
pas d'utilisation du texte et des photos sans l'accord expresse de l'auteur et de Périblog

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