Le festival des épouvantails de Meyrals - 2013 mardi 30 juillet 2013
Bernard Ménez sus aux épouvantails
Avec son grand nez caricatural à l’affiche pendant des décennies, Bernard Ménez, le président d’un jour du jury du 15e Festival des épouvantails de Meyrals, n’a pas davantage eu peur de la Dame blanche que du squelette debout alignés autour du pigeonnier dans le pré d’exposition du concours.
Les organisateurs comme Claudette, Jean-Claude ou Josiane qui avaient dorloté les épouvantails comme leurs bébés et peaufiné leur plantation bariolée, ont eu, eux, des sueurs froides : dans la nuit de samedi à dimanche, des ondées les ont forcés à emmailloter dans des sacs en plastique l’araignée perverse, la bergère douce ou la libellule géante. Tout cela pour éviter des dégâts des eaux, qui à ses pattes, sa robe ou ses ailes…







Y a-t-il une vie après l’épouvantail ?
Meyrals serait-il arc-bouté à ses épouvantails, quitte à redouter certaines communes qui, impunément, lui piqueraient volontiers sa spécialité — ainsi Saint-André-de-Double récemment, ou Champcevinel précédemment ? Force a été de constater que, si le nombre avaient gardé vigueur et originalité, les épouvantails du festival 2013 comptaient moins de la moitié de ceux des précédentes où ils étaient montés jusqu’à 120. Baisse de la créativité ?
Avec pour thème fréquent la protection de l’environnement et la récupération, ils étaient cette fois encore l’œuvre de particuliers, de familles entières, d’associations ou de maisons de retraite.
Le 1er prix est revenu à Christelle Seixas Fernandez pour « Le Protecteur » ; celui du Conseil général (représenté par son vice-président Serge Eymard) à la maison de retraite de Monpazier pour « Cyrano » ; celui de la ville de Meyrals aux enfants Camille, Thomas et Killian pour « Mlle Tournesol » ; celui du public (219 votants) à Samuel et Elsa Vacher, de Peyzac.

Malgré d’attachants aspects désuets comme l’arrivée en calèche, au champ d’épouvantails, de Bernard Ménez et du président du festival Daniel Barde applaudis par Miss XS Aquitaine (catégorie des moins de 1,70 mètre) et Miss Périgord, Meyrals ne se résume pas, en fait, aux seuls épouvantails. Même si ceux-ci, nourris de foi païenne, restent — personne ne le conteste ici — un trait d’union symbolique entre le Ciel et la Terre, et souvent en forme de croix, entre Dieu et les Hommes via les oiseaux.
On (re)découvrait dimanche ainsi à Meyrals des transmetteurs de métiers traditionnels et des artistes du terroir. On pouvait aussi s’extasier devant une locomobile telle que la Félibrée n’en montre plus, ou encore devant des jeux d’antan, au son d’une banda lotoise.
Outre dans l’église le récital des chœurs de Meyrals, Sarlat et Villefranche-du-Périgord, outre encore un concours de peinture de plus de 50 participants, on pouvait suivre, dans de petites cours du bourg, la prestation magique de dix troupes théâtrales et une conteuse, venues de Saint-Cyrien, Daglan, Domme, Cadouin, Eymet, Saint-André-d’Allas, et on en passe.






Le théâtre dans la rue
Flanqué de son chien Tatoon, Bernard Ménez a suivi, avec le même enthousiasme simple que toujours, plusieurs pièces courtes, quitte à jongler avec les horaires. Pièces absurdistes ; comique de répétition ; sketches décalés ; ou encore vaudevilles sur les disputes conjugales (sans être lui-même concerné, avec son épouse espagnole connue en 1974 !), il a affectueusement dialogué avec les acteurs et le public.
Il a également apprécié de rencontrer de jeunes metteurs en scène comme Myriam Laribi descendue de Paris en Dordogne et qui a encadré Les Troubadours de Domme pour « Ca va ? » de Jean-Claude Grumberg.
Bernard Ménez s’est montré d’autant plus enthousiaste qu’il a intiment connu certains des auteurs joués cet après-midi-là, comme Jean-Michel Ribes ; que sa propre fille interprète du Feydeau ; et qu’il caresse lui-même pas mal de projets, à 69 ans, après une populaire carrière d’acteur, de comédien et même de chanteur — avec « Jolie poupée ». Sans oublier ses responsabilités dans le football qui lui ont permis d’endosser un t-shirt des Coquelicots de Meyrals !
[ voir au bas de ce billet l'interprétation de « Jolie poupée » ]

La clef des chants
Chanteurs, vous avez dit chanteurs ? Samedi soir, Bernard Ménez a aussi présidé le jury du concours de la chanson française monté sous chapiteau par Brigitte Laborderie et animé par Alister Fayol.
Sur une quinzaine de candidats (dont un sexagénaire qui chanta du Julio Iglesias), c’est Christelle Marvie avec « Mon Dieu » d’Édith Piaf qui l’a emporté. Les délibérations furent cornéliennes, je peux en témoigner comme membre du jury !
Cette soirée de samedi s’est achevée sur les pastiches musicaux de Bruno Sandro faisant revivre Dave, Piaf, Dalida et Claude François — avec même ses Claudettes. De même que le repas-spectacle de dimanche soir s’est conclu, avant le feu d’artifice, sur les airs espagnols endiablés de Manu Mambo. Olé !
La créativité à la rescousse
Alors, Festival des épouvantails ou Festival culturel rural ? Sans doute les épouvantails vont-ils continuer à servir d’heureuse locomobile à ce rendez-vous estival. Mais comme le suggérait le maire Francis Dutard, « à l’heure de l’intercommunalité, les communes doivent faire preuve d’inventivité pour maintenir leur identité ».
Et si, finalement, les épouvantails constituaient la planche de salut de ce bout de Terre de Cro-Magnon ?
Auteur Alain Bernard | Photoreportage William Lesourd
Pas d'utilisation des photos et du texte sans l'autorisation expresse des auteurs et de Périblog
[ voir epoufest.com, le site officiel du festival des épouvantails à Mayrals ] [ voir notre précédent reportage sur le festival des épouvantails 2012 ] [ en savoir plus sur Bernard Ménez ]

Et le prochain reportage sera sur...
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[ à voir ce billet, un jour... ]
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