Nos conseillers régionaux sont-ils des traders ? mercredi 21 avril 2010

Au fil de l'Isle Chaque mercredi retrouvez sur Périblog l’humeur de la semaine par Pascal Serre


C'est Philippe Cornet, récemment élu conseiller régional (UMP) dans un entretien accordé à Sud-Ouest qui a révélé que les indemnités des conseillers régionaux d’Aquitaine avait été votées au plafond de leur possibilité : 2 300 euros brut pour un conseiller de base. Il semblerait que ce soit en fait 2 647 euros brut.

Révélé, car pour des raisons administratives et de procédures l’ensemble de ces informations (indemnité du président, des vice-présidents, mais aussi indemnité de membre de la commission permanente…) ne sont pas encore disponibles. Mais ceci ne saurait tarder.

Évidemment ne vous attendez pas à trouver ces informations en tête de votre page Google.
[ NDLR sauf maintenant que ce billet a été publié... ]

Il est vrai que l’assemblée plénière au cours de laquelle les votes sur ces sujets ont été effectués était publique. Un vice-président touchera 3 706 euros brut. Un conseiller régional membre de la commission permanente se verra verser mensuellement la somme de 2 912 euros.

Certes il y a l’écrêtement. Ainsi, Alain Rousset, président du Conseil régional d’Aquitaine, par ailleurs député touchera 2 647,78 euros au lieu de 5 484,70 euros.

RÉMUNÉRATIONS VOTÉES À L'UNANIMITÉ

Tout ceci a été voté à l’unanimité. Il y a au moins un point sur lequel tout le monde est d’accord c’est la rémunération.

Quand on sait que le smic est à 1 343,77 euros brut, le revenu minimum d’insertion à 460,09 euros, le revenu de solidarité active pour un adulte seul sans aide au logement de 460 euros on reste de marbre car autrement on serait taxé de populiste.

C’est bien pour cela que personne ne semble avoir cillé sur ces décisions distillées au compte-goutte et avec une discrétion qui pourrait traduire un certain malaise ou mal-être.

D’autant qu’il faudrait y associer les différents vacations, remboursements, avantages et autres « niches indemnitaires » pour mesurer combien certains élus se battent avec l’énergie de l’espoir pour préserver ce système qui nous donne près d’un demi million d’élus sur le territoire français.

LES DESSOUS DE L’ICEBERG

N’oubliez pas le dessous de l’iceberg : l’ensemble des fonctions issues des syndicats intercommunaux, de l'eau, de l'électricité, des ordures ménagères et j’en passe car sur ces points nos élus sont particulièrement créatifs.

Un ensemble de vacations, indemnités, défraiements de frais, remboursement de missions diverses vient rendre opaque et renforce un clientélisme hiérarchique à l’intérieur même de l’institution.

Mais attention, ne généralisons pas. Laissons nos conseillers régionaux. Les trois quarts de nos élus ruraux sont de simples (ce n’est pas péjoratif, au contraire) conseillers municipaux ou maires de petites communes avec des indemnités proches du Revenu de solidarité active.

Là, encore partout dans notre société, il y a les grands et les petits.

Ce déballage qui est politiquement incorrect n’a fait l’objet d’aucun engagement d’aucun candidat durant la campagne. La rémunération se décide après, entre soi. Qui résisterait à la douceur du pouvoir et de l’argent réunis sous la même coupole ?

Il paraît que certains élus reversent 20% de leurs indemnités à leur parti. Je puis vous dire que la règle n’est pas systématique et plus on s’élève dans la hiérarchie des mandats plus cette règle tombe aux oubliettes. Que les militants payent !

Comment imposer aux nantis qui distribuent in fine les prébendes aux militants, sympathisants et désargentés de tout poils cette réversion ?

HYPOCRISIE ET DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE

L’hypocrisie est totale quand on glose sur le cumul des mandats alors qu’en fait il faudrait aussi lorgner du côté du cumul des rémunérations en tous genres.

N’est-ce pas une des raisons implicites de l’abstention ? Non, car malgré notre fameuse démocratie participative les citoyens ne peuvent mesurer à quel point le système leur échappe.

Vous l’aurez compris, en associant élus régionaux et traders je joue la provocation. Mais, l’assemblée plénière du Conseil régional ne pourrait-elle pas être aussi une vaste salle de marchés ?
Auteur : Pascal SERRE
Membre :
  • Institut Montaigne (Paris)
  • Fondation Terra Nova (Paris)
  • Fondation de la France Libre (Paris)

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Commentaire de Anonymous Hélène ROBERT , le 22 avril 2010 à 07:24  

Oh les belles indemnités cumulables...
Je viens de recevoir un courrier du groupe Mornay gérant les retraites Arrco concernant ma retraite de salariée qui se montera à 170€ PAR AN.
On m'informe que cette retraite sera minorée de 22% car je n'ai pas 65 ans et que cette minoration sera définitive. 170-37,40=132,60 PAR AN.
Ces braves élus avec leurs indemnités cumulables ne pourraient-ils pas intervenir en haut lieu pour que ces minorations ne soient pas possibles en-dessous d'un certain montant annuel?
Et ne vous faites pas d'illusions, ma retraite d'artisan ne sera pas plus reluisante puisque ma caisse me parle de minimum vieillesse!
Si j'avais su j'aurais fait de la politique tranquillement assise dans un fauteuil au lieu de trimer 70h par semaine 6 jours sur 7.
Mais non, je ne regrette rien, j'aimais faire mon pain, et je ne regrette surtout pas les vrais amis sincères que j'ai pu me faire, mais je ne peux pas m'empêcher de rajouter mon grain de sel!

Commentaire de Anonymous PIERRE-YVES MARCHAND , le 22 avril 2010 à 11:07  

Oui c'est vrai. Et après ? Sait-on ce que représente le temps pris par un élu dans sa fonction ? Il ne le compte pas. On peut toujours critiquer et invoquer la toge blanche de Platon comme vêtement, le tonneau de Diogène comme logement et l'écuelle de soupe comme repas afin de donner un sentiment quasi religieux à la représentation politique.
Sans tomber dans le bling-bling (pouah!) tout ceci n'est pas inconvenant. Regardons plutôt si leur travail est convenable après on discutera des sous.

Commentaire de Anonymous SOPHIE BLANCHARD , le 22 avril 2010 à 14:41  

Ce ne sont pas les montant indiqués ci-dessus qui me choquent le plus. Beaucoup de cadres supérieurs ont ces salaires et je considère nos élus comme des cadres supérieurs.
Ce qui m'interroge et qui n'est qu'à peine soulevé, ce sont les voitures, les chauffeurs, les repas dans les grands restos, les vins fins, les voyages et surtout leur interêt (voir joyandet), les secrétariats pléthoriques à trés large majorité féminine et d'âge jeune. Et en plus ils sont toujours invités...

Commentaire de Blogger jfcros , le 22 avril 2010 à 17:21  

Avec de tels billets, je crains le populisme et l'antiparlementarisme. D'autres, bien plus dangereux que nos éditorialistes, utilisent ces arguments pour mettre en difficulté élus et responsables. Extrémistes de tous bords et anarchistes nihilistes en sont les thuriféraires...
J'ai vécu vingt années aux côtés des politiques, dans leur intimité quotidienne et leurs doutes. J'invite juges et censeurs à prendre leurs places s'ils le souhaitent vraiment. Nos élus en France ne sont pas plus ou mieux payés que ceux de toutes les démocraties dans le monde et n'oubliez jamais que leurs indemnités sont dites "écrêtées" quand ils cumulent plusieurs mandat. Certes le plafond de cet écrêtage peut paraître énorme si on le compare à un SMIC mais je le répète, que ceux qui le veulent les remplace...
Il faudra accepter de renoncer à une vie de famille normale, à une vie privée vraiment privée et accepter des horaires de présence ou de travail qui effraieraient bien de nos salariés aux 35 heures...
En tirant sur les élus, c'est sur nous, les électeurs, que nous tiront... Ce n'est pas de la lutte mais du suicide...

Commentaire de Blogger seotons , le 22 avril 2010 à 19:11  

Parler des indemnités cumulables jusqu’à 1.5 fois le salaire parlementaire (env. 8500€/mois) sans compter les privilèges en nature, c’est du populisme et de l’antiparlementarisme. C’est beau comme du Fréderic Lefebvre !

D'autant que l’affirmation est fausse. On va rappeler au fidèle compagnon des politiciens que les indemnités de base des parlementaires en Europe sont très inégales et que la France arrive en 4ème position derrière l’Allemagne (à 150€ près). Mais que seulement 15% des parlementaires allemands cumulent plusieurs mandats alors que le taux de cumul est de 85% en France.

Alors quand le député René Dosière demande à ce que l’absentéisme parlementaire soit financièrement pénalisé c’est du populisme ? Quand le Parti Socialiste consulte sa base et voit cette dernière s’ériger massivement contre le cumul des mandats, c’est quoi. De l’extrémisme, du nihilisme ?
Et le constitutionaliste Guy Carcassonne engagé contre le cumul des mandats c’est quoi lui, un dangereux populiste ?
Et Marion Paoletti politologue qui a écrit « Décentraliser d’accord, démocratiser d’abord », elle est quoi elle, anarchiste ou nihiliste ?

Ben ouais, beaucoup préféreraient le job d’un député-maire ou d’un sénateur président de conseil général plutôt que celui d’un marin pêcheur ou d’un(e) aide soignant(e) en gériatrie ou d’un routier au long cours.

Car l’avantage avec les largesses de l’indice brut 1015 et le cumul des mandats locaux et parlementaires, c’est de pouvoir décider en toute discrétion de son propre salaire.

Tiens encore cet anarchiste de député René Dosière qui pointait il y a peu que les indemnités pour les élus intercommunaux ont cru de 43.8% entre 2002 et 2007. Et attention, le dangereux populiste dit même :
"En l’absence d’indemnisation elle serait réservée aux seules personnes aisées. Mais force est de constater que certains abus se sont manifestés, principalement à cause du cumul des mandats – et donc du cumul des indemnités".

Oui il y a certains abus dans le cumul des indemnités, le cumul des mandats, les privilèges de fonction, les jetons de présence, la déresponsabilisation pénale, l’absentéisme, les passes droits, etc. Faut-il rappeler que l’exercice d’un mandat est gratuit (art. L2123-17 CGCT) et que l’enrichissement personnel n’était pas vraiment prévu par la Constituante ? C’est pourtant bien l’inverse en cas de cumul que démontre Patrick le Lidec, chercheur au CNRS en sciences politiques. Mais c’est encore un vilain anarchiste qui en veut à la démocratie.

Et vous pensez servir la démocratie en taxant d’extrémistes ceux qui dénoncent les abus qui lui sont faits ? Mais là vous ne protégez pas le gouvernement du peuple, vous défendez un système qui le parasite.

Commentaire de Blogger jfcros , le 22 avril 2010 à 20:03  

Où ai-je abordé un quelconque soutien au cumul des mandats ? Il faudrait tout de même relire ce que j'ai écrit par ailleurs en m'opposant même au cumul des candidatures.
Mais je voudrais savoir à quel prix estime-t-on nos élus ? Veut-on des fonctionnaires et des retraités comme dirigeants ? Mes trois anciens patrons en politique recevaient par mois en moyenne deux fois moins que ce qu'ils auraient pu toucher de leurs professions précédant leurs élections.
Alors oui je suis pour une lutte accrue contre les abus et les détournements mais je suis tout aussi opposé à ces comparaisons très chiffrées et très argumentées qui ne font qu'alimenter, je le répète et le maintiens, l'antiparlementarisme et l'extrémisme !
Nos élus ne coûtent pas si chers que ça en indemnités, c'est leurs compétences ou au contraire leurs incompétences qui nous coûtent.

Commentaire de Blogger seotons , le 22 avril 2010 à 20:55  

Les comparaisons, les chiffres et les arguments seraient les ennemis de notre régime, ils alimenteraient l’antiparlementarisme et les extrémismes.

Bien sur, tandis que l’obscurantisme et les secrets eux, rendent un service louable au gouvernement démocratique.

Interdisons aussi les études en sciences politiques et la recherche en sociologie : elles nuisent au bon fonctionnement de la démocratie, elles instruisent le bas peuple et entravent les communiquants.

Remplaçons tout ça par des postulats subjectifs comme : « Nos élus ne coûtent pas si chers que ça en indemnités » (ce qui est la réponse à votre propre question) et nous voyons bien l’intérêt d’abandonner toute forme d’objectivité étayée et chiffrée: dormez tranquilles braves gens.

Prenons 3 cas particuliers comme vous le faites, généralisons les à l'ensemble du corps politique et là encore plus besoin de comparaisons argumentées et quantifiées.

C'est vrai, j'ignorais que le dictat de la subjectivité et la dissimulation de données publiques étaient de si grandes amies de la démocratie.

Sauf que ces indemnités sont de l’argent public et que la loi en a prévu l’obligation de publicité. Donc jusqu’à la preuve que nous ne soyons plus en démocratie, ces chiffres sont du domaine public, pour l’information et la recherche. Ne vous en déplaise.

D’ailleurs vous-même ne rechignez pas à comparer leurs indemnités à l’aune du coût de leur parcimonieuse incompétence, qui, je suis d’accord, engloutit largement plus d’argent que les quelques milliards de salaires politiques.

Commentaire de Blogger jfcros , le 22 avril 2010 à 21:36  

Encore une fois, je ne vois pas où je me suis opposé à la publicité des indemnités de nos élus ? Et je maintiens que nos élus ne coûtent pas grand chose en indemnités. Je suis d'ailleurs rejoins en cela par tous ceux qui s'opposent à la réforme territoriale voulue par le Président de la République avec comme argument les économies d'échelle par la diminution du nombre d'élus.
Il faudra donc me convaincre autrement que par des belles phrases, des études chiffrées et des comparaisons qui ne sont pas "raison" comme le dit le vieil adage.
Et quand je cite mes trois patrons pour la perte en revenus, la liste est infiniment plus longue et vous ne l'ignorez pas. Ou alors les études que vous citez, sont orientées et n'abordent pas tous les problèmes du statut d'élu local ou national.

Commentaire de Anonymous Maurice Melliet , le 22 avril 2010 à 22:03  

Vous oubliez de dire que les "appointements" des élus de tous bords et des différentes élections du conseiller municipal au Président de la République sont payés par des citoyens qui parfois ne touchent même pas le SMIG ! Et c'est presque normal que ces "gens" soient cul et chemise sur le sujet !

Ce qui prouve que notre gauche ne vaut pas mieux que notre droite et "VICE" & versa.

La politique est un métier et non une vocation comme un président d'Emmaüs ou du secours catholique, voire d'un club de pétanque !

Et comme ce sont ces "gens" qui font les lois, ils les font pour eux à tous les niveaux = d'un village jusqu'au plus profond de cette belle idée de l'Europe.

Moi, retraité avec plus de 46 années de travail, je touche royalement presque 1300 euros par mois et je ne suis pas à plaindre car il y a pire et même "très pire". Mon ami le poète du Coderc pour ne pas le nommer touche 580 euros par mois avec en plus de celle de base sa retraite militaire, car il a eu, lui, le droit de se faire éventuellement tuer en Algérie en plus... comme une prime à la citoyenneté....

Il est temps de revenir à des logiques en balayant ces privilèges qui ne sont pas faits pour mieux nous gouverner ! la preuve aujourd'hui avec des effets de manche et des promesses à la con quand on sait que même un maire ne peut les tenir, alors vous pensez bien qu'un Président de la République c'est encore plus grossier et presque clownesque !

Maurice Melliet

citoyen du monde et non appointé pour ce qu'il dénonce !

Commentaire de Anonymous Anonyme , le 22 avril 2010 à 22:14  

Bravo Monsieur Melliet. Vous avez mille fois raisons. Les associatifs devraient être rémunérés car ils font parfois une travail autrement plus de terrain que certains élus qui passent leur temps à préparer les prochaines élections et se moquent outrageusement des citoyens qui désormais le leur rendent bien. Et ce sera de pire en pire.
Si Jean Lassalle avait payé un coup à boire sur ses deniers sur le Coderc ce n'est pas Moyrand qui l'aurait fait. Peut être Cornet... Mais au VIP avec Darcos et ses amis.

Commentaire de Blogger jfcros , le 22 avril 2010 à 22:18  

@ Monsieur Melliet...
Je sais que mon combat pour la "défense" des élus est bien sûr perdu d'avance mais j'aimerais juste qu'au lieu de prononcer des anathèmes, on me donne des solutions concrètes qui nous permettent d'avoir les meilleurs élus possibles...
Comment faire pour qu'un cadre supérieur, un juriste, un informaticien, un avocat ou un médecin abandonne sa carrière pour devenir élu, se faire engueuler par les uns ou les autres, bosser souvent plus que de raison et être responsable devant la justice pour des actes qui ne sont pas de son fait ? Appelons cela des privilèges si cela peut vous satisfaire ...

Commentaire de Blogger seotons , le 22 avril 2010 à 23:09  

Vous allez nous faire pleurer JF. Comme s’il y avait une crise de la vocation politique comparable à celle de l’Eglise pour les prêtres ! On en est très loin ; ça se bouscule même au portillon pour se présenter aux élections. Par pur altruisme ? Bien sur.

Et au fond, c’est vous qui jouez la carte du populisme en rejetant a priori des chercheurs en sciences politiques, des juristes et des sociologues, qui pourtant font référence dans leur domaine (je vous invite à consulter leurs ouvrages avant de les rejeter en bloc). Mieux vaudrait selon vous quelques ukases subjectivistes et formules de communiquant pour se satisfaire soi-même ? C’est plus rapide et moins contraignant, c’est sur.

Car par votre discours vous ne défendez pas les élus, autrement dit la démocratie à travers son système représentatif. Vous défendez également les excès et les malfaçons individuelles d’un système qui gangrène les fondements de la République.

Aussi le débat, et je ne vous laisserai pas nous entraîner sur cette pente rhétorique, ne se résume pas à un contradictoire pour ou contre les élus. Nous sommes tous et ce même en désaccord, pour un système démocratique par lequel le peuple mandate des représentants.

Mais à votre laxisme indemnitaire et vos clémences sur les usages troubles, je réponds par un besoin de fermeté sans faille, un renforcement du contrôle (ex. les CRC) et davantage de moyens et prérogatives à la justice pour limiter les risques de dérapages dans la gestion publique.

Bien des solutions sont appliquées dans d’autres pays européens et si elles ne passent par la loi comme c’est le plus fréquent, c’est alors le peuple qui sanctionne car c’est aussi un problème culturel.
Mais pardon, j’allais encore citer un chercheur, un raseur.

Restons-en au niveau des slogans : "vive les élus !"

Si c'est ça votre crédo après tout, c'est super.

Commentaire de Blogger jfcros , le 22 avril 2010 à 23:30  

J'adore votre rhétorique culpabilisante... Mais je voudrais juste vous indiquer que je n'ai jamais dit que j'étais contre :
- les études et autres statistiques,
- les contrôles et sanctions,
- les chercheurs, senseurs et autres citoyens...
Simplement je m'oppose à ce dogme "boboisant" du "tous pourris dans un pays de merde". Le texte sur lequel nous nous opposons n'abordait que l'angle de l'indemnité sans aborder celui des responsabilités réelles, des textes régissant ces fonds et des contrôles qui sont bien plus fréquents que vous ne voulez le dire.
Quant à la crise des vocations, elle est réelle. Il suffit de voir les difficulté à constituer des listes dans les ^petites communes et même dans les villes moyennes comme Périgueux, et vous savez de quoi je parle...

Commentaire de Blogger seotons , le 23 avril 2010 à 01:09  

Il n’y a rien de culpabilisant, je mettais en exergue ce que vous révoquiez : les analyses et les mesures, autant que ceux qui les produisent.

Ah c’est sur, si vous prenez la Gonterie Boulouneix pour illustrer la crise des vocations… c’est gagné. Forcément dans une petite commune et c’est la majorité (env. 34 000 de mémoire) il n’y a pas un sou à l’arrivée ou presque.

En revanche mettez le pognon sur la table et ça sort de partout. Périgueux parlons-en, ils se battaient (tous partis confondus) pour des postes d’adjoints parce qu’il y a 1500 € à la clé et un peu de prestige.

Contrairement à ce que vous affirmez, je peux vous garantir que ce n’est pas difficile de constituer une liste. Ce qui n’est pas simple, c’est de le faire en deux semaines et pour des idées déconnectées de tout enjeu de pouvoir et d’argent.

Où avez lu que le billet que nous commentons en somme indique : tous-pourris-pays-de-merde ?
Qui dit ça ? Où ça ?

L’encadrement juridique de la fonction d’élu, vous semblez le plaindre un peu, est une nécessité. Et il doit être bien plus exigeant que pour l’individu dès lors qu’il concerne la chose publique.

Vous vous faites peut-être une joie du démantèlement des Chambres Régionales des Comptes, (ça allège les contrôles), pour ma part je le déplore profondément. Idem pour la loi Fauchon en 2000 qui a modifié tout un pan du Code pénal uniquement pour décharger les élus de leurs responsabilités. Idem pour la faiblesse des sanctions en cas de délit ayant un lien avec une charge publique. Idem encore pour ces lois votées conférant un statut socioprofessionnel proche du fonctionnariat, le fameux « statut de l’élu ».

Franchement, la musique sur le thème « il y a trop de contrôles et plus de vocations», non. J’ai plus confiance aujourd’hui dans le Conseil d’Etat, la Cour de cassation et le Conseil Constitutionnel que dans notre Parlement ou dans le Gouvernement.

Ces derniers connaissent trop de dérives les conduisant aux marges de notre Constitution dans une inflation législative parfois vaine et anecdotique, comme les dernières années l’ont montré. Et on le verra encore avec le voile intégrale.

De même, la décentralisation souffre du manque de moyens et de contrôles accordés aux juridictions chargées de les encadrer. Quand bien même, nous pourrions parler du statut très particulier que certains élus périgourdins réservent à la notion de prise illégale d’intérêt. Il suffit d’enlever le i.

Exercer un mandat est devenu une profession parfois très juteuse et la société s’y reflète. En dernier ressort, c’est de toute façon les électeurs qui sont responsables des représentants qu’ils ont choisi. C’est pourquoi ils ne seront jamais tous pourris, mais simplement à l’image de ceux qui leur ont confié un mandat.

Commentaire de Anonymous Hélène ROBERT , le 23 avril 2010 à 07:09  

Il est clair que si on supprimait le cumul des indemnités, on verrait vite le cumul des mandats réduit à peau de chagrin!

Commentaire de Blogger jfcros , le 23 avril 2010 à 09:19  

Je ne révoque rien ni personne mais l'usage souvent orienté que l'on fait de telle ou telle étude, déclaration ou enquête.
J'ai l'impression que nous vivons dans deux mondes différents et que vous aspirez à un univers "Bisounours" où tout serait parfait et juste. Je crois que nos élus sont en effet comme nous tous, ni meilleurs ni moins bons et que beaucoup donnent bien plus à la communauté qu'ils n'en reçoivent.
Je les ai durant vingt ans fréquentés dans des régions aussi différentes que le Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées ou la Bourgogne. Dans chacune de ces régions, la crise des vocations était patente et ceux qui auraient pu être les meilleurs représentants du peuple renonçaient car ils perdaient bien trop en regard de ce qu'ils pouvaient en retirer.
Faut-il payer nos élus au SMIC ou alors compenser à l'euro près ce qu'ils recevraient s'ils conservaient leur emploi ? Et ensuite, quand ils ne sont plus élus, ayant perdu souvent plusieurs années de carrière, que fait-on ? De même, je crois beaucoup aussi dans le contrôle démocratique de l'action de l'élu. Car dans vos propos ressort trop souvent une image trouble et teintée de malhonnêteté de nos représentants alors que c'est souvent l'incompétence ou le dogmatisme qui sont en cause. Mais cela n'est pas illégal... Alors à quand une vraie loi sur le statut d'opposant et des moyens matériels et humains qui vont avec afin d'apporter une juste contradiction au pouvoir en place ?

Commentaire de Anonymous Saturne , le 23 avril 2010 à 14:27  

Donc, si j’ai bien compris, Martin Hirsch, lorsqu’il était président d’Emmaüs France, n’avait aucun revenu lié à cette fonction !?!
Quand à Saint Jean Dessales, (un élu digne de confiance parce que lui au moins il paie des coups à boire sur ces propres deniers et chacun sait que c’est d’abord ça qui compte ! ) évoqué dans un commentaire anonyme, n’a-t-il pas, lui-aussi, participé au vote qui a approuvé à l’unanimité les indemnités des conseillés régionaux ?
Et vivent les abstentionnistes puisque Pascal Serre, en nous exposant son réquisitoire – un peu prétentieux, non ? - contre les « ELUS DE TOUS POILS », entretient complaisamment les relents de populisme à la mode et justifie cette incivilité qu'est l'abstention.
Au bout du compte les élus ne sont finalement que nos représentants ; ILS SONT CE QUE NOUS SOMMES. Ils ont été élus par un scrutin démocratique où même les abstentionnistes, en raison de leur renoncement, ont leur part de responsabilité.

Commentaire de Blogger seotons , le 23 avril 2010 à 19:21  

Renforcer la loi, appliquer la loi et donner les moyens au pouvoir juridique de la faire respecter ça doit être ça le côté Bisounours. C’est dingue cette utopie naïve de vouloir faire appliquer la loi.

Alors que votre le monde le vrai, le dur, c’est celui des planches à billets et des ascenseurs pour apparatchiks ?
Allez, encore des recherches de gogos : Transparence Internationale… http://www.transparence-france.org/ewb_pages/div/Indice_de_Perception_de_la_Corruption_2009.php

J’ai cité des livres, des recherches, des statistiques, des lois, des réformes, les structures de l’Etat en essayant à chaque fois d’être précis, même imparfaitement. Mais rien à faire. Votre expérience, votre subjectivité, votre opinion surpassent de loin tout ce fatras de textes imbéciles. L’empire de votre égo est incommensurable pour nous, humbles mortels attachés au piquet laborieux de l’objectivité.

Soit. Alors quoi. On augmente leurs indemnités de combien ? 20% ? 50% 100% ? Allez combien ? Comment élargit-on encore les privilèges de fonctions ? Comment adoucir la loi au risque de finir par flinguer le Conseil d’Etat qui les emmerde tant ? Comment renforcer encore le statut de l’élu ? Petite cotisation et grosse retraite ? Quels délits de gestion publique pourrait-on bien supprimer pour qu’ils se sentent plus à l’aise ? Allez quoi, on rallonge les mandats, on les double à 12 ans pour être tranquilles ? On attribue systématiquement des logements de fonction d’un minimum de 150m² ? (ça se serait bien non ?) On exonère de charge fiscale tout élu de la République ?

Et pour finir il faudrait limiter un peu ce droit d’expression qui permet aux gens de râler après leurs élus, comme si le vote n’était pas le droit de conférer pouvoir mais le devoir de fermer sa gueule.

Je vous demande donc une minute de silence, en l’honneur de tous ces élus, pauvres élus qui donnent tant et reçoivent si peu. Snif.

 

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