Johnny Hallyday au Palio - Périgueux 2013 jeudi 6 juin 2013
La grand-messe du révérend Hallyday
Une éruption volcanique, un tsunami, pourquoi pas une déflagration atomique : les images manquent pour définir l'onde de choc qui s'est abattue mardi soir sur le Palio, « blindé » (comme disent les jeunes) de 5 000 spectateurs tantôt déchaînés, tantôt hébétés face à tant de son et de lumière.
Est-ce parce qu'il y a quelques mois seulement Johnny Hallyday passait pour mourant, que la foule intergénérationnelle de ses fans lui a rendu un hommage quasi-religieux ?

Ah, toucher d'un doigt follement audacieux « l'Idole des djeun's » (à condition d'avoir attendu tout un jour pour être au premier rang !) ; se battre pour récupérer une bouteille d'eau, un peigne ou une serviette jetés dans le public ; simplement se sentir désigné par son index conquérant pointé vers la salle !
« Allumer le feu »
Une fois oublié le fort bon duo des Mo (de Terrasson) en vedette américaine, Jojo a commencé très fort, en allumant le feu. Déluge de pyrotechnie, de décibels déjantés, d'images apocalyptiques géantes. Bonne mise en jambes, du vrai grand Johnny qui aurait juste pu nous épargner d'entrée les « Je me sens bien avec vous » ou « Bonjour les amis de Périgueux » — qui a dû grincer aux oreilles de Jacques Auzou, maire de Boulazac où se situe le Palio — un peu démagogiques, plutôt réservés à de moindres artistes flagorneurs.
Qu'importe, le ton était donné et, au long de plus de deux heures de spectacle échevelé, notre Johnny national s'est égosillé et contorsionné autour de morceaux parfois méconnus et de vieux tubes ce derrière les fagots : « Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? », « Hey, Jo », « La musique que j'aime », « Quelque chose de Tennessee », etc.
Pour leur part, ses chansons-cultes réveillaient de vieilles nostalgies amoureuses : « Retiens la nuit », « Que je t'aime », « Les tendres années » — et on en passe — parfois a capella.


La vidéo du reste du concert se trouve au bas de ce billet (débarrassez-vous de la publicité qui apparaitra en cliquant sur le X au coin droit du bandeau).
Toutes les vidéos et photos ont été prises avec un téléphone portable, les gros appareils photo étant interdits 2013 © William Lesourd
Laetitia au fond du Palio
Sous un déluge de paillettes d'or, au milieu de spots en délire et de projecteurs dyslexiques, dans le fracas des enceintes (certains avaient prévu des bouchons d'oreilles), Johnny allait et venait, nouveau dieu vivant, entre des trappes ouvertes sur la scène, vrais sas communiquant avec les entrailles de la Terre.
Son cœur était en fond de l'immense salle : Laetitia, son épouse, hantait le carré magique de la régie. Extra-terrestre se proclamant « fils de personne », Jean-Philippe Smet hurlait « Je vous aime » à ces gradins chauffés à blanc où, en retour, on avait l'air de l'aimer beaucoup.
Dans cette mise en scène grandiose, dans une débauche de guitares et de cuivres, on a eu droit à la projection de quelques suaves gros plans de Hallyday jeune, du temps à la guimauve de « D'où viens-tu Johnny ? ».

Le batteur porte le kilt
Mais on savourait aussi le portrait méticuleux brossé de chacune des chanteuses et de chacun des musiciens. Qu'il s'agisse de vieux fidèles ou de recrues récentes comme tel ex-guitariste des Rolling Stones, d'un fameux batteur écossais en kilt (qui, foi de Johnny, « n'en portait pas... »), ou encore d'un joueur hystérique d'harmonica qui fit tressaillir les travées.
Dans une atmosphère surchauffée qui a causé quelques évanouissements, 5 000 personnes « retenaient la nuit », ne voulaient pas se séparer et quitter cette grand-messe du révérend père Hallyday. Fascination d'un spectacle dont on n'imagine pas qu'il puisse prendre fin. « Adieu, public que j'aime ! »… mais l'idole revenait, sur un simple rappel. Une fois, deux fois. Questions, surprise !


Implacables rouages
Mon voisin de gradins, un grand gars déplumé aux allures de gendarme à la retraite, m'a glissé aimablement : « Ne vous inquiétez pas, il va encore revenir une fois et chanter deux chansons ! » Il avait en fait vu sept fois le même spectacle et en connaissait le minutage par le menu…
Voilà bien la curieuse — et un peu décevante — réalité de la scène. Mais Johnny, avant de s'envoler, a parlé en pro, en évoquant son inusable métier qui est aussi une folle passion.
Merci donc Hallyday, avec ton éternelle jeunesse, de nous avoir encore fait rêver !
Auteur Alain Bernard





Libellés : Alain-Bernard, groupe-mo, johnny-hallyday-perigueux-2013, Palio-Boulazac
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"ex-guitariste des Rolling Stones"
pas plutôt un ex-guitariste de Rod Stewart!?
Merci "anonyme", on va vérifier. Y a quelques vrai fans autour de moi -WL