Michel Pourtier se met en cinq à Périgueux mercredi 3 octobre 2012

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Que peut-il y avoir de commun entre le Elle et Lui, un salon de coiffure, rue Wilson, une librairie (Des livres et nous, même rue), une galerie d'artisans d'art dans la rue Saint-Front, un atelier de reliure (Legrand, même rue) et la Visitation, toujours bien vivace à l'ombre des Archives départementales ?

Simplement, entre cinq sites, une exposition multifacettes « Dessins et installations » qui décline les ressources d'un talent à rebonds, propre à réintégrer l'art dans la vie quotidienne, en invitant chaque Périgourdin à se le réapproprier.

En fait, si Périgueux n'a guère de pétrole (ça se saurait...), elle a des idées et pas mal de tropismes artistiques, avec une foule de gens qui apprécient les expos, et pas seulement pour les petits fours du vernissage. On l'a bien vu jeudi dernier à la Visitation, à celui de l'expo Michel Pourtier, avec la marée affectueuse qui entourait le maître dans la chapelle si curieusement dédiée aux arts.

L'adjoint au maire Arnaud Le Guay eut beau démontrer que la ville manquait de cimaises, ce fut une belle manifestation de sympathie vraie à l'égard d'un artiste qui dès 1967, a passé une bonne partie de sa vie à enseigner les arts plastiques à l'École normale si peu romantiquement rebatisée IUFM, à la Grenadière. Mais qui a surtout initié tout un pays à l'art de la silhouette voire de la caricature, sur ces tons monochromes qui traduisent de façon aussi éclatante la poésie du quotidien.

Du portrait à la fresque

Aussi à l'aise dans le portrait du passant croqué au coin de la rue que dans la fresque allégorique, Michel Pourtier transmet le message d'un talent multiforme, d'un sourire imperceptible derrière le sérieux que certains appelleront pudeur.

Capable il l'avoue de forte jubilation, Michel Pourtier n'est pas homme à rire en se tenant les côtes, mais il est un être d'humour subtil et parfois de dérision. Qu'importe qu'il ait été distingué dans quelques rassemblements flatteurs à Paris, New-York ou Osaka, il souhaite surtout rappeler qu'il a eu la chance d'investir des lieux d'art et de vie qui ne sont plus, comme la galerie Marie-Moquet à Mataguerre ou bien Le Gaulois, rue Combe-des-Dames. Nostalgie qu'un beau rayon de soleil balayera, le week-end prochain à Sanilh'art, où il va exposer!

Sans doute pour lui ne se pose guère la question du figuratif, mais son attachement au concret ne l'empêche nullement de voguer parfois aux frontières des formes et des traits, quand par exemple le modèle va s'habiller du côté de chez Botéro. Dur et tendre à la fois, concevant l'art comme un spectacle plutôt qu'une expression statique, Michel Pourtier garde de beaux souvenirs : ainsi ses décors latino-américains pour le théâtre de Pierre Orma, ou l'aventure du Groupe des créateurs et artisans d'art du Périgord, dont il est resté un pilier. Michel Pourtier est un honnête homme. Bien dans sa peau et dans son art, les chevilles

«  pas trop gonflées  », de Chancelade à Périgueux), il arpente la cité avec sérénité. S'il en est à sa troisième exposition géante après 1991 et 1998, c'est semble-t-il parce qu'il avait, chaque fois, mille choses à dire. Et cette fois, il a même négligé de prendre des photos du vernissage...

Michel Pourtier, artiste peintre, lors du vernissage à la VisitationMichel Pourtier lors du vernissage à la Visitation 01/10/2012 © Alain Bernard 

Quelques-uns présents aux vernissage de Michel PourtierQuelques-uns des participants présents au vernissage de Michel Pourtier 01/10/2012 © Alain Bernard 

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