Lempzours, un dîner en ville (à la campagne) mercredi 26 septembre 2012

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Depuis vendredi dernier, l'expression « un dîner en ville » n'est plus réellement un pléonasme. Car à Lempzours, village de 150 habitants disséminés dans les picadis du pays thibérien, on a eu la preuve éclatante que les lettres avaient, à table, largement droit de cité. C'était chez le maire Mme Thérèse Chassain, qui avait mis les petits plats dans les grands, et que certains appelaient familièrement Thérèse, d'autres

« Madame le premier magistrat » ou quasiment. Comme l'an passé Fabienne Thibeault, cette fois, en avant-première du salon du livre qui attend les 6 et 7 octobre la bagatelle de cent auteurs, Jean-Claude Dreyfus était le héros de la soirée. À la fois « fêlé, fantasque et inventif », pour reprendre les mots de son préfacier Patrice Leconte.

Jean-Claude Dreyfus à Lempzours, DordogneJean-Claude Dreyfus, une « gueule ». Amityville ? Non, la maison de Thérèse ChassainTous les traitements photo : William Lesourd | 21/09/2012 © Alain Bernard


Il dominait la situation gastronomique classique mais succulente (foie gras, confit, pommes sarladaises) du haut de sa tendresse impudique et de son talent multiforme de magicien, comédien et maintenant auteur, avec « Ma bio biodégradable » (Le Cherche-Midi, 170 pages, 18 euros ou moins selon les points de vente), à dédicacer le lendemain au marché de Thiviers.

Le maire de cette cité du gras, Michel Jaccou, était généreusement venu avec une gerbe de ces bouquins sous le bras, que le géant de passage s'empressa de dédicacer de formules poétiques voire alchimiques après avoir savouré les petits cochons en sucre du dessert : lui-même à Narbonne possède une collection de 5 000 colifichets porcins pour laquelle, un moment, le Salon du livre gourmand de Périgueux l'a sollicité.

Michel Jaccou, maire de Thiviers, et sa femme ; Jacques Guine, correspondant de « Sud Ouest » sur le canton de Thiviers ; Valérie Debord-Menut, de l'Office du tourisme de Thiviers ; Thérèse Chassain, maire de Lempzours ; Jean-Claude Dreyfus que certains ont surnommé « le Falstaff aux champs »; Philippe Mesuron, le Masterchef de CubjacDe gauche à droite : Michel Jaccou, maire de Thiviers, et sa femme ; Jacques Guine, correspondant de « Sud Ouest » sur le canton de Thiviers ; Valérie Debord-Menut, de l'Office du tourisme de Thiviers ; Thérèse Chassain, maire de Lempzours ; Jean-Claude Dreyfus que certains ont surnommé « le Falstaff aux champs »; Philippe Mesuron, le Masterchef de Cubjac. Monsieur le sous-préfet de Nontron n'apparaît pas sur la photo 21/09/2012 © Alain Bernard 

À table, les grands débatsÀ table, les grands débats 21/09/2012 © Alain Bernard 

Il a tutoyé un siècle de studios

On avait beau se réjouir à l'avance de lire ses aventures de transformiste, de « Monsieur Marie » ou d'acteur sous les latitudes exotiques du Brésil et du Cambodge (dans « Deux frères » de Jean-Jacques Annaud) ou simplement dans le décor de la chaîne Monoprix, déjà à Lempzours il faisait joliment rêver. Tous ses propos mêlant Raymond Devos, Françoise Sagan, Gérard Depardieu, Isabelle Aubrey ou Christian Clavier coulaient comme du miel sur une assistance conquise.

Pour autant, la table était tout sauf passive. Elle s'est résolument animée lorsque Philippe Mesuron, le sémillant Masterchef de Cubjac ayant fait venir Dreyfus, a lancé le débat sur le mariage homosexuel. Agnès, la femme du sous-préfet, fut même prise à témoin tandis que son mari Ludovic Pacaud rappelait être venu à titre personnel. Une qualité qui lui permit aussi de se défausser dans l'autre débat qui suivit sur les Roms, et encore après dans celui sur la pénalisation des atteintes à l'environnement.

Si Jean-Claude Dreyfus affirmait

« avoir une femme, mais comme on a un chat ou un rossignol »
(charmant pour l'épouse !), on sentait surtout en lui l'épicurien invétéré... qui allait encore, le lendemain, se régaler à l'Auberge de la truffe à Sorges. Encore est-il, à Lempzours, sorti écouter bramer le cerf, tout en tirant sur un gros cigare, en riant tout seul de sa dernière prestation à l'émission des « Grosses têtes ». Heureux, Jean-Claude ? Réponse : « Plutôt optimiste ! »

Thérèse Chassain, elle, se régalait d'avoir su attirer dans son hameau pareilles pointures, en amoureuse de la lecture et de la foire du livre de Brive. D'autant que le sous-préfet, en présence des responsables du tourisme de Thiviers, confirmait :

« Vous êtes la commune typique du développement volontariste ! »


Auteur : Alain Bernard

Petits cochons en sucre d'une patisserie de Trélissac. Jean-Claude Dreyfus possède à Narbonne une collection de 5 000 colifichets porcinsPetits cochons en sucre provenant d'une patisserie de Trélissac. Jean-Claude Dreyfus possède à Narbonne une collection d'environ 5 000 colifichets porcins 21/09/2012 © Alain Bernard 

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