Le jubilé d'Yves Guéna - 2012 dimanche 11 mars 2012

C'est aujourd'hui... je veux parler du carnaval de Périgueux, et du jubilé de Yves Guéna, W

Le cancan du Coderc est une chronique hebdomadaire dont le sujet est Périgueux et ses people, rédigée par le journaliste Pascal Serre :

Le dimanche 11 mars les gaullistes du Périgord fêteront le jubilé politique d'Yves Guéna. En avril 1962, le futur ministre du général de Gaulle faisait son entrée dans l'arène électorale à l'occasion d'une élection législative. Une odyssée avait trouvé son Homère. L'ancien maire de Périgueux aime le Coderc au point de s'y faire filmer pour un portrait intime programmé sur France 3 en novembre dernier.

À l'heure des doutes et incertitudes d'une élection présidentielle sous haute tension les gaullistes de Dordogne ont décidé de resserrer les rangs autour de leur Commandeur : Yves Guéna. L'occasion est offerte par le cinquantième anniversaire de sa première élection en Dordogne. Ce sera à Périgueux, le dimanche 11 septembre à la salle de La Filature. L'invitation parvenue me rappelle le dossier réalisé pour « Le Journal du Périgord », en mai 2008. Yves Guéna venait de publier le troisième tome de ses Écrits et Discours. Retour sur textes. Si, comme l'a noté Honoré de Balzac

« il n'est pas de grand talent sans grande volonté »

, Yves Guéna incarne avec constance cette pensée.

Un « vouvoiement » qui s'emplit de respect et d'affection

Rencontrer Yves Guéna, c'est contrairement à la phrase de Paul Léautaud qui entend tutoyer l'histoire, afficher un vouvoiement qui s'emplit de respect et d'affection. Il ne pourrait en être différent.

L'homme est attentif, vigilant, comme aux aguets. Presque par habitude. Rien ne lui échappe ; le passé, le présent et le futur. On se remémore l'invocation de Verlaine, par le Général, au soir du 31 décembre 1968 :

« Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, simple et tranquille »

.

Chez Yves Guéna, la geste gaullienne est entière, actuelle et en devenir. L'ancien combattant de la France libre est demeuré un combattant de toujours et il continue encore avec ses certitudes à éclairer ces fameux temps ordinaires. Pour l'ancien maire de Périgueux :

« Quand on a une certaine idée de la France on sait qu'il n'y a ni crises, ni drames mais des épreuves et que celles-ci sont faites pour être surmontées »

.

Paulette Labatut : Parce que c'était lui…

Quand on sollicitait le témoignage de Paulette Labatut qui fut la première adjointe d'Yves Guéna, elle répondait :

« J'ai suivi Yves Guéna dès 1971 tout simplement parce que c'était lui… »

Jean-Paul Daudou qui fut, à partir de 1989, un adjoint et surtout un compagnon de la première heure s'exprimait ainsi :

« Il y a chez Yves Guéna, une étonnante justesse dans l'analyse politique, une subtile facilité à gouverner avec la hauteur d'esprit sans altérer la relation affective »

.

Jacques Lagrange, lui aussi adjoint d'Yves Guéna de 1971 à 1989 lui a dédié un ouvrage,

« Yves Guéna, Face et profils »

et conclut son introduction ainsi :

« Une chose paraît évidente dans le cursus honorum de ce fils d'une humble famille : il incarne bien cette réussite méritocratique dont se nourrit l'idéologie républicaine »

.

Roger Ranoux : La Résistance unie le communiste au gaulliste

Résistant communiste, Roger Ranoux fut à la fois compagnon et adversaire d'Yves Guéna. Il confiait :

« Yves Guéna ? C'est d'abord un engagement dans les Forces françaises libres sur les pas du général de Gaulle, dès juin 1940. C'est aussi un homme public de grande culture avec une solide rigueur intellectuelle. C'est encore un homme de fidélité à la résistance toute entière, au gaullisme avec le souci dominant de la souveraineté, du rayonnement de la France, de l'intérêt du plus grand nombre. Et tout ceci suscite de l'intérêt et impose le respect »

.

Michel Moyrand : On ne succède pas à Yves Guéna…

Michel Moyrand, en mai 2008, alors qu'il venait d'accéder à la mairie tenue de 1971 à 1997 par Yves Guéna déclarait :

« On ne succède pas à Yves Guéna. (…) Un homme de la stature d'Yves Guéna ne peut être résumé à une vérité quelle qu'elle soit et d'où qu'elle vienne. Elle se mesure dans sa perspective historique. À l'image du général de Gaulle, il est ce qu'il est. Pas un oracle, ni le maître d'école, ni le fondateur d'une église. C'est, par contre, un exemple qui rassemble et pour lequel seul l'acte compte. Pour lui, comme pour moi, l'histoire continue de s'écrire. Avec nos convictions, nos certitudes. »

Michel Testut : Yves Guéna fait naître l'admiration et j'en demeure ébouriffé

Michel Testut s'est laissé porter par Yves Guéna dont il assura la communication :

« Les moments que j'ai vécus à ses côtés sont évidemment sans conséquences au regard des grands événements de l'histoire de France auxquels il prit part. Pourtant, je fus impressionné. Inutile de minauder : cet homme fait naître l'admiration et j'en demeure ébouriffé. Il décoiffe comme disaient récemment des jeunes gens qui l'avaient entendu s'exprimer au cours d'une cérémonie »

.

Philippe Cornet : les cours d’humanisme, de rigueur et le sens du devoir d'Yves Guéna

Désormais incontournable sur Périgueux, candidat investi par l’UMP pour les prochaines législatives, Philippe Cornet n’est pas un compagnon de la première heure du gaullisme. Il rejoignit Périgueux et Yves Guéna en 1989 et fut conseiller municipal à Marsaneix avant que d’être adjoint à la ville jusqu’en 2001. D’inspiration libérale, jadis supporter d’Alain Madelin, Philippe Cornet a rejoint la mouvance gaulliste dans le cadre de l’UMP fondé en novembre 2002. Désormais, fer de lance de l’UMP face à la majorité Gauche plurielle qui gère la ville de Périgueux il se reconnaît dans l’héritage d'Yves Guéna et s’exprime ainsi :

« Que de chemin parcouru depuis ce mardi 17 juillet 1962 où le président Guéna organisait sa première réunion au château Barrière avec les compagnons qui allaient le porter à l'assemblée quelques mois plus tard ! Yves Guéna c'est l'incarnation de la politique. Il ressent, il analyse, il consulte et décide avec une sûreté de jugement qui force l'admiration y compris celle de ses adversaires . Lorsqu'on a eu la chance de travailler à ses côtés on a pris des cours accélérés à la fois d'humanisme, de rigueur et de sens du devoir. Périgueux a mêlé son histoire à celle d'Yves Guéna au point que pendant près de 26 ans elles seront indissociables. Périgueux a fait Guéna et Guéna a transfiguré Périgueux en lui redonnant son lustre et son dynamisme.

« Lors de ses adieux au conseil municipal le 11 janvier il déclarait: « il n'est pas question pour moi de ne plus m'intéresser à la Dordogne ou j'aurai, je l'espère, laissé une trace, et à Périgueux qui fut durant un quart de siècle ma ville et ma vie, et dont je me flatte d'avoir marqué d'une nouvelle empreinte ses pierre et son âme. J'y resterai présent au milieu de vous. » »

« En fêtant son jubilé on rend hommage à l'homme d’État, au gaulliste historique et à ce breton dont rien ne laissait présager qu'il serait l'un des plus célèbres Périgordins du XXe siècle! »

Patrice Favard et Laurent Mossion : La jeune garde du gaullisme

Patrice Favard, secrétaire départemental de l'UMP, malgré sa jeunesse affiche vingt années de militantisme dans la mouvance gaulliste.  Quand on lui parle d'Yves Guéna il est intarissable :

« D'Yves Guéna on pourrait naturellement retenir les temps extraordinaires : ceux de son départ à Londres ; ceux de son travail sur la constitution de la 5ème République ; ceux de ses fonctions ministérielles ou sa présidence du Conseil constitutionnel.

Mais ce serait alors oublier qu'il est l'homme d'une ville et d'un département : Périgueux et la Dordogne. Ce serait également passer sous silence son profond respect pour ses concitoyens. On parle encore en 2012 d'Yves Guéna comme de celui qui traversait la rue pour vous serrer la main. J'ai un souvenir précis, il y a quelques années, d'un déjeuner champêtre, au lendemain d'une élection, lors duquel étaient réunis de nombreux élus de la droite et du centre. A son arrivée Yves Guéna, avant même de s'adresser à eux, avait fendu la foule pour saluer ceux qui — serveurs et cuisiniers — allaient assurer la logistique

.

Yves Guéna c'est aussi cela à mes yeux : à côté d'une carrière politique exceptionnelle, cette faculté naturelle de traiter avec considération toutes celles et ceux qu'il peut croiser. »

Laurent Mossion, délégué de l'UMP pour la première circonscription de la Dordogne — celle à partir de laquelle Yves Guéna s'est implanté durablement — fait partie, lui aussi, de la jeune garde gaulliste du département. Celui-ci, professeur agrégé de physique, définit aujourd'hui sa vision de celui qui est aussi le président d'honneur du mouvement :

« Yves Guéna voue une admiration totale au Général. Elle guidera constamment son parcours d'homme, d'homme d'état et d'homme politique.

Je suis impressionné par sa loyauté et son intégrité. Yves Guéna est un modèle de droiture.  Je sais son exaspération de la perte de Périgueux. Je veux l'assurer que l'UMP travaille sans relâche à la reconquête de la ville et de la circonscription. Que la victoire, quel que soit le candidat qui la portera, sera toujours une marque de respect à son égard.

Pour conclure, si je ne devais garder qu'une image de son engagement politique sur le département, je prendrai sans hésiter, celle de ce jour d'avril 1992, où perché sur un camion, il haranguait la foule des Périgourdins, massés devant le Conseil général, pour demander aux socialistes de respecter le vote des électeurs ».

Peut-on hériter de l'histoire comme une vulgaire écuelle ?

Sur la vie politique actuelle, l'ancien président du Conseil constitutionnel estime que,

« il n'a pas de commentaire à faire, ce serait inconvenant »

. Toutefois, à sa manière, il indique que

« le gaullisme c'est le refus de se mettre à genoux, avoir une grande ambition pour sa patrie, être fidèle à des valeurs, des idées. Oui, il y a de l'humanisme dans le gaullisme mais il s'exprime dans l'élévation de ce que certains appellent l'âme »

. Si le candidat naturel des héritiers du général se nomme Nicolas Sarkozy, les temps et les mœurs ont bien changé. En écoutant le discours d'Yves Guéna, la question reste posée : peut-on hériter de l'Histoire comme d'une vulgaire écuelle ?

Le banquet des « Compagnons »

Ce dimanche 11 mars, des centaines de militants vont se retrouver, à Périgueux, à la salle de La Filature autour non pas d'un héritage mais d'un immense destin dans lequel chacune et chacun pourront se ressourcer, réduire ses incertitudes et enflammer son ardeur.

Autour d'Yves Guéna et de son épouse, Oriane, avant le banquet des Compagnons sera projeté le documentaire intitulé

« Yves Guéna, un français libre »

réalisé l'année passée par Philippe Coudert et Laurent Ramanonjarisoa pour France 3. Nul doute que l'émotion placera cette rencontre dans une sorte d'immortalité qui faisait écrire au général de Gaulle :

« Toute ma vie je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l'inspire autant que la raison ».

Auteur : Pascal SERRE

Réservation : Claudine Toussaint – 64 rue Paul Bert 24000 Périgueux – Tél. 05 53 08 26 88

Pour commenter les billets, veuillez cliquer sur le bouton rouge ci-dessous à droite ↓
Les commentaires, analyses et autres opinions qui paraissent dans Périblog, n'engagent que leur auteur.