Retour sur le « Tueur de la pleine lune » dimanche 14 novembre 2010
Au fil de l'Isle Chaque semaine retrouvez sur Périblog l’humeur de la semaine par Pascal Serre | Voici le billet de cette semaine :
D imanche 7 novembre, à 23 h 15, sur France 2, Christophe Hondelatte est revenu dans son émission « Faites entrer l’accusé » sur l’affaire du « Tueur de la pleine lune » qui secoua Périgueux et la Dordogne entre décembre 1978 et janvier 1984.

(ISBN 978-2258076273) 15/02/2009 © Raphaël Labbé
Il y a là, avant tout, des brebis que le prêtre entendait régaler de ses plats succulents arrosés à dessein comme il se devait en ces temps de convivialité recherchée et partagée.
Des brebis qui dépassaient les clivages habituels puisque les membres des renseignements généraux de l’époque y avaient leur place. Autour des historiens tels qu’Alberte Sadouillet-Perrin ou Guy Mandon on retrouvait aussi le résistant Léon Lichtenberg et, bien entendu des journalistes. À l’époque on intégrait les nouveaux venus de « Radio-Périgord » qui étaient Guy Breton, directeur, et Thierry Bourgeon, rédacteur en chef. L’heure du « Club de la presse » n'était pas encore venue. Une vingtaine de personnalités qui savaient pouvoir exprimer leurs différences en toute discrétion.
Ce soir-là fut évoqué l’énigme du « tueur de la pleine lune ». En effet, quelques jours auparavant, à Lamonzie-Montastruc, l’homme masqué avait séquestré une famille avant de filer, abandonnant son arme et son fameux poncho ciré. L’abbé Paul Laparre fin observateur se confia sur les allées et venues d’un homme, rue Clermont des Piles à Périgueux, où il avait ses entrées. Celles-ci correspondaient, à ses dires, aux nuits où avaient lieu les crimes. Peut être mû par les voix du seigneur toujours impénétrables il évoquait ses interrogations qui interpellèrent les inspecteurs des renseignements généraux présents. Surprenant hasard, l'un d'eux habitait aussi dans cette même rue.


Tous les convives convinrent de se taire. Journalistes et policiers.
C’était une autre époque et les liqueurs de l’abbé récompensèrent ce pacte.
Quelques jours plus tard, l’inspecteur des renseignements généraux ayant procédé à des recoupements avec des photos, des articles de presse et le portrait-robot reconnaissait son voisin. Le hasard devenait une chance.
L’inspecteur Guy Penaud qui travaillait sur l’affaire fut immédiatement informé par son collègue. Tout ce petit monde prit finalement la piste très au sérieux et c’est ainsi que le 30 janvier 1984 Francis Leroy fut arrêté.
De cette soirée de septembre 1983 rien n’a transpiré dans l’émission « Faites entrer l’accusé », dimanche soir. L’abbé Paul Laparre nous a quitté une année plus tard et la mémoire s’est enfouie dans quelques replis de l’Histoire. Pourtant, ce soir-là, un miracle s’est produit. Non ?
Auteur : Pascal SERRE
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Cette anecdote est merveilleuse. Il y a les ingrédients d'une scène à la "Pagnol" ou quelque chose de "Don Camillo". J'ai connu le Père Laparre dont la mémoire est vive chez celles et ceux qui l'ont connu. Dommage que le monde de la presse locale est tiré un trait aussi rapide sur cette personnalité hors du commun. Jean-Claude Peteytas (Courrier Français actuel) devrait réfléchir à un hommage ou pour le moins un rappel affectueux et respectueux à cet homme de Dieu qui, à sa façon portait une parole et des actes d'une rare simplicité mais d'une efficacité tout aussi lumineuse.