Le cancan s'offre des vacances mercredi 12 mai 2010

Le cancan du Coderc est une chronique hebdomadaire par Pascal Serre :

Nous sommes six : Christian, René, Jean-Paul, Alain, Bernard et moi-même. Des adeptes du marché du Coderc. Depuis quelques années nous prenons, chaque samedi, nos quartiers dans quelques estaminets du lieu pour entretenir notre flamme de Périgourdins enracinés dans nos commérages toujours enclins à l’affection de la tribu des Pétrocores.

Venus des quartiers, fidèles à nos filiations, sans fissure concernant nos convictions, âges ou origines nous devisons autour de nos huîtres, vins blancs, cafés ou autres substances roboratives d’amitié.

Avec William, intrépide randonneur sur le chemin des nouveautés nous avons partagé l’idée de nourrir ce qu’il appelle un blogue. Terme barbare qui nous mettait dans la modernité et dont il nous a convaincu de l’intérêt. C’était en novembre dernier.

Nous avons débattu sans autre intérêt que de privilégier nos échanges, cultiver nos visions croisées de notre chère cité, offrir simplement nos propos de comptoirs. Nous avons ainsi entretenu le « cancan du Coderc ». Presque une institution.

Vint l’idée du « Fil de l’Isle ». Une façon de ne pas rompre le lien avec celles et ceux qui venaient nous rendre visite chaque lundi sur Périblog.

Selon William nos rendez-vous ont attiré de nombreux Périgourdines et Périgourdins. Tant mieux.

Avec le printemps les obligations de chacun se font différentes et le marché du Coderc prend d’autres couleurs. Nos bonnes huîtres notamment ne sont plus de saison.

Méridionaux avant tout, sensibles aux variations du climat, nos occupations se modifient. Entre le jardin de l’un, les enfants de l’autre, la maison à Arcachon d’un autre nous ne serons pas fidèles à nos potins cuisinés du samedi.

Jusqu’à la rentrée il vous faudra – et nous aussi – nous séparer. C’était ainsi les années précédentes. Sauf que nous n’avions pas ce fameux « cancan du Coderc »…

Ne croyez pas que ce rendez-vous ne va pas nous manquer. Nous étions devenus peu à peu, sans le vouloir, sans le savoir, mais en toute discrétion car nous le voulions, des spectateurs bienveillants d’une actualité prise dans nos journaux, près de nos voisins.

Nous en avons tiré beaucoup de bonheur, quelques critiques sans jamais entamer la distance qui préserve et entretient le temps de la vie et des amis.

Notre Coderc n’en cesse pas pour autant d’être notre « gare de Perpignan » et le retour n’en sera que plus joyeux et déjà attendu. À bientôt, au moment des vendanges et quand les huîtres redeviennent de saison.
Christian, René, Jean-Paul, Alain, Bernard et Pascal

Pascal SERRE

Membre : Institut Montaigne (Paris) Fondation Terra Nova (Paris) Fondation de la France Libre (Paris)

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