Le cancan du Coderc est une chronique de Pascal Serre
Nous voici au petit matin du samedi 13 février. Veille de la Saint Valentin. Le temps est sec, froid avec un soleil qui voudrait faire oublier les morsures du gel.Prévenant une température à notre goût polaire nous avions exclu nos fameuses « huîtres » et savions qu’un café bien chaud ferait l'affaire.
Nous avions convenu le rendez-vous au bar de «
La Truffe », chez
Pascal Mesmin, à onze heures.
Christian,
Jean-Paul et
Alain s’étaient décommandés à notre grand regret.
A l’intérieur,
Bernard prenait son premier café assis au milieu d’une tablée de visages connus pour certains toujours emmitouflés, la casquette encore vissée sur la tête et le cache-col autour du cou.
Une épaisse buée plaquée contre la vitre du bar transformait le lieu en un champ clos, coupé du froid et du monde. J'eus le plus grand mal à me frayer un passage. Disant bonjour d’un côté, faisant du coude de l’autre. Au comptoir, cafés, petits blancs et demis faisaient bon ménage. La pendule marquait onze heures et dix minutes.
A la table des copains, au fond de la petite salle, la discussion était vive, très vive même. Les anciens potaches s’en donnaient à cœur joie. Comme d’habitude les joutes politiques constituaient le « pré carré » des fidèles garnements qui brocardaient avec affection leurs représentants où qu’ils soient et quoiqu’ils fassent.
Un ancien instituteur dont le nom m’échappe s’insurgeait contre le débat sur l’identité étranglé :
Un ancien policier qui entendait préciser « de la police nationale » ayant conservé ses entrées poursuivit :
Tous les autres dodelinent de la tête en signe d’adhésion.
Derrière moi, la porte s’ouvrit laissant entrer un courant d’air glacial qui coupa la conversation.
C’était
René. Il avait voulu « monter » comme il dit du Toulon en voiture et avait mis presque une demie heure pour se garer. Il n’était pas très content :
Une table se libéra. Je m’y assis derechef. René enfourcha une chaise et barra tout accès à notre lieu de délibération. Bernard nous rejoignit. Tout en se frottant les mains pour se réchauffer, René interpella :
Nous essayâmes maladroitement d’écouter la conversation de nos compères d’à côté. Ils étaient six ou sept. On ne savait plus. Ça allait et venait. Le brouhaha était assourdissant mais nous captions l’essentiel.
Ainsi, un expert en assurances dont nous tairons le nom :
Un retraité de l'administration départementale coupa la diatribe :
Le pauvre vit plusieurs mains se poser sur ses épaules et un de ses copains lui dire :
Jeannette (4) arriva. Ni une, ni deux, elle virevolta :
Distribution de bises et notre « copine » prend la conversation en route :
Nous voyant elle dit :
Nous nous exécutâmes.
Dés lors nous assistâmes à deux conversations parallèles.
—
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Bernard se pencha vers le centre de la table et nous fit signe de nous rapprocher :

Jeannot Boussuges dit «
le Poète du Coderc ».
Lire «
Ode à Jeannot », un poème composé par Xavier Darcos ministre du Travail pour Jeannot à l'occasion de la remise de ses palmes académiques
René de poursuivre :
Je partage son avis. Et Bernard de dire :
Nous profitions, pour une fois, de ces débats qui n’avaient – reconnaissons-le – rien à envier aux nôtres. Mais sans nos autres « potes » on se sentait orphelins.
J’en profitai quand même pour donner des nouvelles de notre
poète du Coderc,
Jeannot Boussuges :
La petite équipe était rassurée et le message serait transmis aux absents car Jeannot est une figure à laquelle nous sommes attachés.
René devait acheter une carcasse d’oie pour faire de la soupe et, ensuite, la faire griller.
dit-il.

René, en bon Périgourdin, a ses habitudes. Pour lui, il faut se rendre chez
Raphaël et
Jean-Louis Chartroule, face au magasin
Jacadi et à la Halle. Ceux-ci viennent tous les samedis de Milhac-d’Auberoche. Selon René :
À l’angle de la place et de la rue Limogeanne, face à «
Game », magasin de jeux vidéo nous trouvâmes
Jean-Jacques Dallemand (7) qui est animateur de «
Marines Poésie ». Il était en pleine discussion avec un jeune habillé de bleu et portant un badge
Unicef. Nous les saluâmes et entreprîmes une courte conversation. Ce jeune qui se prénomme
Nicolas venait de Toulouse et quêtait pour l’organisation internationale. Il trouvait les Périgourdins radins.
Merci à l'auteur pour l'agréable moment que j'ai eu en lisant son cancan.
Je souhaite un prompt rétablissement à Jeannot le poète du Coderc et j'offre ma reconnaissance à notre ami Maurice Melliet qui l'a découvert et a été son protecteur durant toutes ces dernières années.
Toujours aussi interessant ces gentils cancans ...
Merci !!!