Une femme, que je ne connaissais pas, marchait à mon encontre alors que je venais d'entrer sous la grande tente du salon. Elle me regardait, sourire aux lèvres, avec une certaine insistance. Belle ou pas (ce qui ne veut pas dire qu'elle ne l'était pas), cela n'avait pas d'importance. Il y avait belle lurette qu'on ne m'avait pas regardé de cette façon et en bon
homo sapiens hétéro et flatté, j'ai sorti la poitrine tout en souriant à mon tour. Quand elle se fut suffisamment approchée de moi, elle me dit :
« Eh oui, William Lesourd, vous êtes connu.
— Tiens !?... dis-je, l'air surpris qu'elle connaisse mon nom et sentant déjà l'hémoglobine me monter jusqu'aux oreilles.
— Oui, Periblog... j'étais abonnée ; seulement je me suis désabonnée durant les élections municipales... mais rassurez-vous ajouta-t-elle en aparté, je viens toujours vous rendre visite.
— Vous êtes prof, lançais-je, à Laure Gatet ? »
Elle me répondit qu'elle enseignait dans un autre lycée (je ne me rappelle plus duquel) puis elle disparut dans la foule.
Le soir de la défaite : Xavier Darcos et son épouse Laure visiblement émue par la touchante éloge que son mari lui fait. © William Lesourd - PERIBLOGJe me suis souvenu, en effet, qu'entre mars et avril mon blog avait perdu trois ou quatre abonné(e)s, en raison sans doute des positions sans équivoque que j'avais prises lors des élections municipales. Je souhaitais que
Xavier Darcos soit reconduit à son poste de maire de Périgueux, afin qu'il finisse dans les quatre ou cinq ans à venir, les grands travaux qu'il avait entrepris pour aider la ville à faire face au tourisme grandissant et, pour améliorer par là-même la qualité de vie en centre ville pour tous ceux qui y vivaient ou s'y rendaient régulièrement. Bien entendu on dit – et je n'ai aucune raison de ne pas le croire – que les caisses sont vides, mais il y en a plus d'un tout de même qui, voyant que ces grands projets sont stoppés ou remis en question, commence à regretter de ne pas avoir voté dans ce sens... mais cela est une autre histoire, et puis surtout, c'est trop tard. J'avais donc reçu les notices d'annulation, et dans celles-ci se trouvaient les adresses email des personne qui s'étaient désabonnées ; normal. Je ne vous expliquerait pas les détails, mais j'ai découvert que parmi ces annulation se trouvaient deux profs de Périgueux et un artiste peintre. Quelle idée, m'étais-je dit un peu vexé. Pourquoi n'avaient-ils pas tout simplement pris part aux conversations que j'avais initiées dans le blog afin d'exposer leur point de vue (le peintre l'avait fait une ou deux fois) ? C'est ce à quoi les commentaires servent... J'étais convaincu que celles et ceux qui se désabonnaient – à moins de n'éprouver aucun intérêt pour la région – reviendraient sur le blog, ne serait-ce que par curiosité ou par obligation, car le sujet qu'ils recherchaient n'était traité nulle part ailleurs. Ce que cette prof m'avait dit en tout dernier lieu, me réconforta dans cette pensée. J'étais aussi soulagé quand elle disparut de ne pas avoir eu à déterrer les miettes de charme et d'assurance qu'il me reste pour faire la causette à une inconnue. Tant mieux... non, tant pis.
Je ne m'étais jamais rendu au Salon du Livre Gourmand auparavant, et ce fut une agréable surprise. Coté dégustation, ce fut, un fiasco ou presque en ce qui me concerne. Je ne savais pas qu'après les démonstrations des chefs, on pouvait goûter aux plats... de toute façon il y avait tellement de monde que je n'aurais pas pensé que cela eut valu la peine d'attendre. Je n'ai donc goûté qu'à : un morceau de foie gras Alsacien posé délicatement sur une tranche de baguette délicieusement croustillante (aucun reproche à faire au foie gras, sauf qu'il était un peu frais) ; une praline ; un nougat ; et une portion de banane tatin préparée par
Suzy Palatin, guadeloupéenne et auteur d'un livre de cuisine : « Le meilleur des Antilles ». Selon une dame rencontrée près des gamelles, qui travaille chez Larousse, Suzy Palatin a été modèle dans le passé. Je veux bien le croire...
J'avais, avant la banane, fait la rencontre du propriétaire de Millescamps, la boutique de livres rares située à Périgueux.
Henry-Pierre Millescamps avait la veille, assisté
Bertrand Miallon, commissaire-priseur durant la vente aux enchères de livres rares sur les vins et la gastronomie, 9 rue Bodin à l'Hôtel des Ventes. Il avait expertisé aussi tous les livres entrés dans le catalogue. Une vente qui a produit de bien meilleurs résultats que prévu ; ce dont H.-P. était visiblement heureux... d'autant qu'une vente similaire qui avait eu lieu peu de temps auparavant dans le sud-est de la France, avait fait une très mauvaise recette, ce qui n'était pas de bon augure. Le clou de la vente, m'a t-il dit, était une collection complète du Guide Michelin allant de 1900 à 2008 ! Mais ce qui lui aurait sans doute plu aussi, aurait été de vendre ce livre très rare qu'il avait en sa possession, intitulé « Lettres sur les truffes du Piémont » que son assistante m'a présenté et qu'il estime valoir près de 3500€ (ou 5kgs de truffes périgourdines, si vous préférez, au prix de la saison. Le climat a été propice, et elles ne sont pas bien chères cette année ; toutes proportions gardées.)
Ça c'était pour samedi soir. Dimanche je me rendais au salon presqu'aussi tard que la veille. J'ai fait deux ou trois fois le tour de la tente principale, prenant en photo au passage les propriétaires des principales librairies de Périgueux :
Marie Coppens de la Maison de la Presse (que je ne connaissais pas),
Gérard Chastang de la Mandragore (arborant un sourire timide),
Jacky Rimbault de Des Livres et Nous (quel bon jeu de mots), et enfin
Nicolas Géraud de Marbot, entouré de
Guy Penaud et de
José Correa co-auteurs du livre illustré « Le Périgord, des Mets et des Mots ».
J'entrais enfin dans l'enceinte du théâtre même où, au sous-sol, une salle entièrement dédiée au chocolat avait été aménagée. Un monde fou s'y entassait pour assister à une présentation passionnante.
Delphine Ledoux, la jeune comédienne qui nous a fait voyager à travers les époques les plus importantes de l'histoire du chocolat, nous a tous surpris par son érudition en la matière qui allait bien au-delà ce ce qu'on pouvait attendre d'elle. Elle avait une réponse intelligente et digestible à toutes les questions des petits comme des grands. Après nous avoir appris ce qu'était une « trembleuse » ou comment on extrayait le beurre de cacao (vous n'aviez qu'à être là ;-), elle terminait sa présentation en nous faisant déguster du chocolat bio et « équitable ». Pour avoir bien observé Delphine Ledoux dans ses habits d'époque, je vous assure qu'on peu manger du (bon) chocolat avec modération sans que cela fasse grossir.
Dans une autre salle au même niveau, étaient accroché les peintures de nombreux artistes. On pouvait y voir par exemple, un
Christian Panissaud, aquarelliste dont
je parle ici ›, un
Marcel Pajot, un
Maurice Melliet, poète et photographe (entre autres choses) et beaucoup d'autres artistes de la région. Les œuvres seront toutes mises en vente aux enchères le 19 novembre 2008 dès 14h00. Mise à prix : 100€. Venez nombreux avec votre carnet de chèques à l'Hôtel de Vente, 9 rue Bodin, c'est au profit des « Restos du Coeur », une bonne cause. Imaginez acquérir un Pajot pour 150 ou 200€...
[ Mise à jour : il s'avère que son tableau s'est vendu bien plus cher que cela ] [ Note : je me suis rendu aux enchères. Voir le billet ici ]Ainsi se terminait ma visite au 10ème Salon International du Livre Gourmand. Au fait, à moins de considérer les alsaciens comme des étrangers (qui l'ont été, il est vrai, à deux ou trois reprises dans un passé proche...) je n'ai rien vu qui puisse justifier l'« international ».
Le Salon International du Livre Gourmand - samedi 15 novembre 2008
![[1] Queue à l'entrée du salon du Livre Gourmand [2] Marbot fait face aux Des Livres et Nous](http://www.periblog.fr/uploaded_images/Entree-Livre-et-nous-Marbot-715741.jpg)
[1] Queue à l'entrée du salon du Livre Gourmand [2] Des Livres et Nous fait face à Marbot

[1] un livre rare intitulé « Lettres sur les truffes du Piémont » [2] Henry-Pierre Millescamps, propriétaire de Millescamps, librairie de livres rares à Périgueux

José Correa interviewé par FR3 pour parler des livres qu'il illustre, et notamment de « Le Périgord, des Mets et des Mots » qui vient de paraître aux éditions La Lauze


Démonstration culinaire donnée par Hubert Tarbouriech

Démonstration donnée par Suzy Palatin qui autrefois, fut modèle et qui vient de faire publier un livre sur la cuisine des Antilles
![[1] Suzy Palatin [2] Pierre Fouquet - Escargot du Périgord](http://www.periblog.fr/uploaded_images/Suzy-Palatin-degustation-banane-tatin-Escargot-du-Perigord-707525.jpg)
[1] Dégustation de la banane tatin préparée par Suzy Palatin [2] Pierre Fouquet - l'Escargot du Périgord
Le Salon International du Livre Gourmand - dimanche 16 novembre 2008
![[1] Dame Tartine [2] Delphine Ledoux](http://www.periblog.fr/uploaded_images/Dame-Tartine-Delphine-Ledoux-790341.jpg)
[1] Maryse Ruher Lavaure, Dame Tartine [2] Delphine Ledoux, comédienne

[1] de bien beaux décors [2] Delphine Ledoux, comédienne
Les librairies de livres neufs ou d'occasions de Périgueux présentes lors du Salon du Livre Gourmand 2008
Honneur aux dames, puis par ordre alphabétique :
Marie Coppens - La Maison de la Presse La Maison de la PresseMarie Coppens11 place Bugeaud
24000 Périgueux
Tel. 05 53 53 46 30
Fax 05 53 35 08 82
Jacky Rimbault - Des Livres et Nous Des Livres et NousCathy et Jacky Rimbault34 rue du Président Wilson
24000 Périgueux
Tel. 05 53 53 43 02
Fax 05 53 08 13 78
Gérard Chastang - La Mandragore La MandragoreM. et Mme Gérard Chastang21-23 rue Limogeanne
24000 Périgueux
Tel. 05 53 53 35 40
Fax 05 53 53 95 40
Henry-Pierre Millescamps - Librairie Ancienne Millescamps Librairie Ancienne MillescampsHenry-Pierre Millescamps7, rue Saint-Front
24000 Périgueux France
Tel. 33+ 05 53 09 53 25
Fax 33+ 05 53 09 85 38
Nicolas Géraud entouré de Guy Penaud et de José Correa - Marbot Marbot PérigueuxNicolas Géraud21 cours Montaigne
24000 Périgueux
Tel. 05 53 06 45 20
Fax 05 53 06 45 20
Web
www.librairiemarbot.comLibellés : Henri-Pierre-Millescamps, Hubert Tarbouriech, jose-correa, Librairie Des Livres et Nous, Millescamps Livres Rares, Salon-du-Livre-Gourmand-Perigueux-2008
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que de thèmes abordés dans ce beau sujet !
Les Jaguar ne marchaient pas si mal ! elles étaient un peu sensibles ! elles avaient les meilleurs carburateurs du monde ( des SU !). Le problème était souvent le manque d'entretien et les voitures délabrées trouvées sur le marché !
J'ai asisté à une vente aux enchères organisée par un commissaire priseur de Périgueux. il y avait 300 pièces à la vente ! Tout va tres tres vite ! Les acheteurs professionnels ont déjà fait leurs courses avant la vente !
Le commissaire priseur était impoli, et à la limite de la légalité....
Quant à la générosité... c'est devenu un marché bientot coté en bourse !
Un sujet intéressant.
Cette vente a du manquer de publicité, ce qui explique sans doute, avec le contexte peu propice à l'art pour les menues bourses, ce faible résultat des ventes. Il n'y a guère que l'art de haut de gamme (et pas forcément de haut niveau !) qui n'en souffre pas.
E.
PS. J'en profite pour te signaler notre stage (complet) qui aura lieu à la Maison du Gour de l'Arche samedi et dimanche. Une calligraphe professionnelle venue de Moselle, à l'autre bout de la France, nous enseignera la calligraphie gothique cursive sur des toiles de grand format ! Je te joins quelques documents et images.
Complément d'information sur : www.atelier-calligraphie.com/assoc/index.htm
_______Merci pour le com________
Je crois vraiment que cette vente aurait du avoir lieu sur la place d'Aquitaine ou dans le théâtre, lors du Salon du Livre Gourmand, et non pas trois jours après sa fermeture dans une salle de vente un peu froide et inhospitalière, où les gens présents étaient là principalement pour faire des affaires.
Ce sont effectivement les gens les plus fortunés qui se tirent le mieux de crises telle que celle que nous traversons et c'est pourquoi le luxe se vend bien, même en ce moment. W
Je tiens à vous dire combien j'apprécie la qualité des images généralement publiées dans le blog et particulièrement celles qui illustrent ce dernier billet.
Evidemment, le résultat global de la vente est bien décevant... Sans doute aurait-il fallu plus de publicité car, en effet, cette vente n'a pas été perçue, si ce n'est par les protagonistes eux-mêmes (membres de l'association organisatrice et artistes donateurs), comme une opération de soutien aux "Restos".
On m'a dit que le livre de recettes "Les Pique-niques du Choeur" illustré par les repros des oeuvres considérées s'était très bien vendu pendant le Salon du Livre Gourmand. Il est donc permis de penser que les enchères auraient peut-être mieux "fonctionnées" sur place et à ce moment-là ! Mais cela était-il, matériellement, juridiquement ou administrativement possible ?
Beaucoup de mise à prix étaient, à mon avis, sous-évaluées. La toile de Bern's, comme d'autres oeuvres, méritait mieux ; "invendue" eut été préférable à "bradée".
Pour autant, je ne reprocherais rien aux bénévoles de l'Ensemble Vocal qui ont eu l'idée agréable d'associer musique, cuisine conviviale, arts plastiques et générosité, avec une légère dissonance pour ce dernier volet du quatuor. Il y avait un bémol dans la partition... M
Je suis d'accord avec toi william, la vente aurait dû avoir lieu lors du salon du livre gourmand. Cette démarche aurait été plus appropriée dans ce cadre, elle aurait évoluée dans un milieu convivial et peut-être plus chaleureux que celui de la salle des ventes. De ce fait, nos acheteurs plus enclins à ouvrir leur porte monnaies ! on peut toujours rêver....
Achetez le livre !
Très belles photos william !
______________Merci pour le com____________
Pas de signature, dommage.
On parle du livre intitulé « Les Pique-niques du Choeur » dont M ci-dessus parle dans son commentaire (je ne savais pas qu'un livre existait avant de lire son commentaire...) ?
Où peut-on l'acheter ? W
C'est vrai que c'aurait été mieux ailleurs que dans cette salle triste (à la visite du matin une musique d'enterrement ne vous motive pas trop à faire des emplettes !) et un commissaire priseur certainement sympathique mais plus âpre au gain que motivé par les oeuvres humanitaires semble-t-il.
Un témoin déçu de cette prestation à la salle des ventes..
Très bon commentaire sur cette vente pour une oeuvre caritative "les restos du coeur", avec quelques bonnes peintures qui n'ont pas fait l'unanimité, même ) 50euros. L'Art même avec un peu de tapage médiatique n'a décidemment pas sa place à Périgueux.