Trop de marches et trop de vide-greniers samedi 10 mai 2008

Cela fera une semaine dimanche que je suis allé à mon premier vide-greniers de l'année ; alors que l'an passé j'y étais allé à la fin du mois de juin pour la première fois (voir mon billet sur la Foire Saint-Martin 2007).
Étalé le long de la rue des Mobiles, sans trop de « chineurs », d'objets rares ou insolites, le vide-greniers était chagrin et plutôt décevant ; et je n'ai fait qu'un rapide aller-retour, le temps de prendre quelques photos et de bavarder avec des personnes que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam.



J'ai lu dans la Dordogne Libre que notre boucher-charcutier-rôtisseur de la rue des Chaînes, Christian Dupuy, chargé – sous la responsabilité d'Éric Dosset, le premier adjoint au maire – de trouver des solutions pour revitaliser les quartiers de la ville, voulait mettre en place des vide-greniers mensuels pour accompagner certains marchés de quartiers dès septembre 2008. J'ai quelques doutes en ce qui concerne l'efficacité d'un tel projet, car trop d'une bonne chose (les gourmands le savent ;-) a toujours un effet négatif ; ainsi trop de vide-greniers tuent le vide-greniers ; c'est une évidence et je n'ai pas besoin de vous expliquer pourquoi.
Des marchés hebdomadaires pour la plus part des quartiers de Périgueux
Quant à une multiplication des marchés dans la ville, là aussi je me pose des questions... Peut-être est-il acceptable qu'il y ait un marché de plus dans un des quartiers les plus denses et reculés de Périgueux (lequel ? Ça je n'en sais rien), mais le généraliser à tous les principaux quartiers de la ville ne ferait que diluer (ou bien comme dit la DL, ventiler ou disperser) les vendeurs ainsi que les acheteurs. Les marchés des mercredis et samedis du centre ville perdraient ainsi beaucoup de leur dynamisme et par là leur renommée acquise au fil des années... ce serait, à mon avis, comme déshabiller Jacques pour habiller Paul ; dévitaliser le centre, sans pour cela rendre vraiment service aux périphéries.Quelles peuvent bien être les motivations de la mairie ?
L'idée de la mairie part d'une bonne intention. Elle vise, je crois, à permettre aux gens sans moyen de locomotion de faire plus aisément leurs courses et de dépenser leur argent là où ils résident. Mais mettre en application un tel plan (en incluant la décentralisation de la mairie) dans l'espoir de créer des petites villes dynamiques à l'intérieur d'une grande ville ne marchera sans doute pas car il n'y a simplement pas assez de gens, de boutiques et surtout d'argent à dépenser dans ces quartiers pour que ce soit viable. Pourquoi, de toute manière, les nouveaux élus veulent-ils dynamiser les quartiers alentours de cette façon ? Est-ce parce que les jeunes sont désœuvrés et parce que les personnes âgées s'ennuient, ou bien est-ce pour d'autres raisons ?... quelles qu'elles soient, elles sont obscures et mériteraient bien d'être expliquées, ne croyez-vous pas ? C'est peut-être après que la mairie se sera expliquée et qu'elle aura permis à tous ceux concernés de réfléchir latéralement sur ce sujet qu'on trouvera une solution mieux adaptée au problème, si problème il y a. Les décideurs se rendront sans doute alors compte que Périgueux est une ville de 30.000 habitants seulement et que les quartiers hors du centre n'ont pas vocation à être « dynamiques » commercialement, mais plutôt à être propres et tranquilles avec des logements et une voirie en bon état, de bons lieux de culture, des complexes sportifs et quelques boutiques spécialisées et d'autres qui vendent des produits de premières nécessités, sans oublier un bon système de transport urbain facile d'accès, régulier et fréquent... ainsi les gens de la périphérie bénéficieraient comme ça devrait déjà être le cas, du commerce effectué en centre ville.
Proposer une autre solution
En attendant, comme il n'est pas très utile de critiquer une idée sans suggérer une alternative, voici la mienne :Je propose que la mairie mette en place un système de navette chaque samedi et/ou mercredi matin pour sillonner les quartiers de la ville et transporter gratuitement ou sous présentation d'une carte de transport spéciale, ou encore pour un demi euro au plus, les gens non motorisés d'un endroit précis de leur quartier à la place de La Clautre près de Saint-Front (et retour). Le bus (électrique ?) se distinguerait des autres bus en arborant un panneau bien visible ; il aurait un plancher abaissé pour les personnes âgées, les poussettes et les paniers à provisions. La navette arrêterait sa boucle vers 13 ou 14h00.
J'ai commencé à écrire mon billet tard vendredi soir, et justement ce matin des affichettes ont été collées sur la plupart des vitrines du centre ville, dénonçant la décision du maire de multiplier les marchés de proximité.
Voici ce qu'il y a d'écrit sur les affichettes (étrange qu'il n'y ait pas de pétitions en train de circuler, mais cela ne devrait pas tarder) :
Mais qui a eu cette idée folle, un jour d'inventer... l'exode !!...
Non, Mr le Maire, nous ne sommes pas d'accord, la multiplicité des marchés de proximité entraînera la mort du commerce en centre ville...La concurrence est déjà suffisamment présente avec les grandes surfaces et les ventes sauvages en bordure des routes... et non, Mr le Maire, nous ne sommes pas d'accord pour cette « proposition » de délocalisation..., en France, on a déjà donné...
Les commerçants du « coderc ».
Enfin, il y aurait beaucoup d'autres choses à dire pour argumenter ma pensée, mais vous-même, qu'en pensez-vous ?
Libellés : marches-Perigueux, place du Coderc, Vide-Greniers
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L'idée d'une ramassage des habitants à la périphérie me semble est une excellente suggestion. L'agglomération de Périgueux est trop peu peuplée avec des moyens financiers bas pour espérer une dynamique quelconque... Enfin, étant le mari d'une commerçante-artisante et associé à sa dynamique commerciale sur Périgueux, j'ai fait l'expérience qu'il ne suffit pas de décider la mise en place d'une activité au niveau de la mairie, pour que les commerçants se jettent dessus... Par exemple, le marché artisanal, place Francheville a tout au plus regroupé 10 artisans. Il y avait plus de chevaux, de poneys (au demeurant forts sympathiques !) que d'artisans et acheteurs...
Il me semble impératif, une fois de plus d'associer les acteurs de terrain aux décideurs...