Alain Bernard au fil de l'Isle - chroniques 28 JANVIER 2013 mercredi 30 janvier 2013

Au fil de l'Isle Chaque semaine retrouvez sur Périblog les échos, les chroniques ou d'autres textes rédigés par Alain Bernard

La bonne parole du pâté

Les produits du pays suscitent les vocations. Alors que son ami le boulanger Alain Pichard promeut des fèves de gâteaux des Rois aux couleurs du terroir — ainsi une à la gloire de la truffe — , Francis Delpey, le restaurateur de la place Saint-Silain, est allé vendredi à Ribérac faire déguster le pâté de Périgueux dans ses nouvelles boîtes.

Malgré ses qualités et ses règles de fabrication rigoureusement codifiées, il reste mal connu des producteurs qui pourraient en faire un bon débouché hivernal.

Francis Delpey, qui a déjà proposé des omelettes aux truffes au marché de Sainte-Alvère, est à la fois l'animateur du groupe des Ambassadors et un pilier de la Confrérie du pâté de Périgueux. Cette dernière aurait bien besoin de

« se bouger » , d'autant que certains comme l'ancien secrétaire général de préfecture, Benoist Delage, rêvent d'y être initiés — lire sur Périblog prochainement le billet sur la fête de la truffe à Sorges. Est-il nécessaire de vous rappeler que les confréries ne sont pas seulement des clubs de jouisseurs, mais d'éventuels tremplins de l'économie agro-alimentaire locale…

Francis Delpey avec les producteurs de gras et de truffes à RibéracFrancis Delpey avec les producteurs de gras et de truffes à Ribérac Janvier 2013 © Alain Bernard

Le Périgord à Paris

Même si la Maison du Périgord à Paris n'est plus qu'un souvenir, la Dordogne apprécie de pouvoir défendre ses couleurs dans la capitale : à preuve, en juin, le fameux Périgord à Montmartre.

Mais depuis la création de la Maison de l'Aquitaine à Paris il y a dix ans à l'initiative du Conseil régional — on fête cet anniversaire le 5 février — elle a multiplié les occasions de s'y faire connaître autour de sujets comme le patrimoine de Périgueux ; l'affichiste Alain Carrier ; les balades littéraires ; les éditions Arka ; le Conservatoire des rives de la Dordogne ; le patrimoine mondial de l'Unesco ; le festival du Périgord noir ; le club Ambassadors de la truffe ; les femmes célèbres du Périgord ; la réédition de la bible des éditions Fanlac sur la truffe, etc.

Du 18 mars au 3 mai, une grande exposition s'annonce : la fascination de Lascaux. Le rêve !

Danse avec les loups

Jean-Paul Auriac a été primé aux Clochers d'Or de 2008 pour « C'était le temps des loups » paru aux éditions Couleurs Périgords (206 pages, 20 euros), sous-titré « Du loup au Lébérou, récits et chroniques de l'ancien Périgord », illustré par Michel Dartenset.

Il est, ce week-end, à Pézenas (Hérault) l'invité d'un ambitieux colloque sur le collectage de la mémoire orale, spécialement en Occitanie, qui se déroulera en marge du carnaval traditionnel de cette cité également bien connue pour avoir vu jouer la troupe de Molière.

Auteur récemment, aux mêmes éditions, de « C'était le chemin des bois » (303 pages, 25 euros) qui se réfère à un Périgord d'antan en prise avec la terre, les arbres, les sources, Jean-Paul Auriac a entre autres noué des liens étroits avec des Indiens du Québec qui maintiennent un pacte sacré avec la nature et les loups.

À Pézenas, il va retrouver Dominique Pauvert qui vient de publier un monumental ouvrage sur « La religion carnavalesque » dans la collection De temps pacan — ethno-mythologie populaire —, aux éditions Lo Chamin de Sent Jaume (265 pages, 19 euros).

Jean-Paul Auriac et ses deux derniers ouvragesJean-Paul Auriac et ses deux derniers ouvrages Janvier 2013 © Alain Bernard

De Siorac-de-Ribérac à Mexico

Une incidence périgordine dans l'affaire Florence Cassez, libérée la semaine dernière de sa prison mexicaine : elle y avait eu la visite de soutien de Jean-Marc Groubet dit Troub's, dessinateur connu de BD vivant à Siorac-de-Ribérac… entre deux voyages au long cours.

Il était, avec Marc Pichelin et Kristof Guez, également coauteur de l'exposition originale « Capitale, Vientiane » qui vient de s'achever au Musée d'art et d'archéologie du Périgord. Troub's a entre autres écrit « Viva la vida » avec Edmond Baudoin (L'Association, 2011)

Au royaume d'Ovalie

Les vœux Mgr Mouïsse ont été, dans une des salles du Lux, fort suivis comme chaque début d'année. L'évêque n'a pas, malgré l'actualité, cherché à envenimer le débat sur le « mariage pour tous ». On notait aussi dans la salle des catholiques peu orthodoxes (si l'on ose dire), comme notre ancien confrère Richard Lavigne. Le rugby était également à l'honneur (si vous faites la liaison, cela donne… « talonneur » !) : Édouard Reinhardt du CAP et l'adjoint Richard Bourgeois équipé d'une grande écharpe bleu et blanche, ont longuement discuté avec le patron du diocèse. Celui-ci leur a-t-il rappelé le mot évangélique du rugbyman-abbé Pistre à propos des coups :

« Il vaut mieux en donner qu'en recevoir » ?

Rugby encore, Philippe Cornet racontait samedi au marché son étonnement d'avoir croisé un jeune Anglais expliquant être de la vraie école de Rugby, à savoir celle de la ville de Rugby, outre-Manche, où est né le rugby sur, dit-on, les dysfonctionnements d'un match de foot…

Au même marché enfin, des Périgourdines distribuaient avec conviction des invitations à leur match dominical au Copo, en fédérale 2, contre les filles de l'US Gaillac.

Mgr Mouïsse avec Edouard Reinhardt; au second plan Richard BourgeoisMgr Mouïsse avec Edouard Reinhardt; au second plan Richard Bourgeois Janvier 2013 © Alain Bernard

De la halle au marché

Sandra Salat qui vend des produits provençaux devant la halle du Coderc attend avec impatience, pour cette semaine, une remorque attelée toute neuve qui l'aidera à mieux effectuer sa tournée hebdomadaire de cinq marchés du Périgord.

Aux halles mêmes, Cathy Roesner, la jeune présidente de l'Association des commerçants de la halle, peaufine toute une porteuse série d'animations prochaines. De son côté, Charly Blanchard, ancien de la grande distribution, a repris, après une assez longue interruption, la vente à son banc portant l'enseigne colorée de « Fruits et légumes du soleil ».

Enfin, Yves Beaugier, malgré le succès de sa boucherie des halles, continue à regretter amèrement la vigne qu'il possédait près de Vergt. Pour des raisons de technique agricole, il s'est en effet résigné à l'arracher il y a quelques années, alors que les vendanges constituaient, chaque automne, son meilleur rendez-vous de copains — dont certains clients.

Le galbe et les enzymes

Dans le cadre des grandes expositions régulières « In/Out » proposées par le département sur un concept de face-à-face entre deux créateurs majeurs, l'espace François Mitterrand propose, l'après-midi, jusqu'au 23 mars, un pas de deux époustouflant.

D'un côté le maître autrichien Helmut Kand qui, dans un souci du détail frisant la folie, sublime dans la couleur, au gré d'enzymes sexués très gloutons, des libidos intenses mais pardonnables parce que superbes. De l'autre, Giovanni Carosi qui, à partir de son atelier terrassonnais, a déjà livré des œuvres publiques étonnantes — ainsi celle du rond-point de Saltgourde — et offre ici des sculptures de marbre d'une dynamique saisissante, entre galbes puissants et ossatures éthérées.

Helmut Kand et Giovanni Carosi au vernissageHelmut Kand et Giovanni Carosi au vernissage Janvier 2013 © Alain Bernard
La sculpture monumentale de Carosi au rond-point de SaltgourdeLa sculpture monumentale de Carosi au rond-point de Saltgourde Janvier 2013 © Alain Bernard

Michel Testut et De Gaulle

L'auteur périgourdin Michel Testut renoue avec son inspiration des souvenirs d'enfance : il va publier d'ici un mois à L'Harmattan « Je me souviens du Général », portrait empreint d'émotion, de nostalgie et d'ironie. C'est ce qu'il a révélé mardi soir à la bibliothèque de Périgueux, lors de la visite des acquisitions 2012 exposées jusqu'au 2 mars, conduite par le directeur Jean-Louis Glénisson et l'adjoint à la culture Arnaud Le Guay. Périblog en reparlera.

Bravo, les filles !

Effervescence ce mardi au Club de la presse de Périgord, pour la naissance, après tout juste neuf mois de gestation, de « Famosa », le premier magazine des femmes en Périgord et même le premier du genre en région.

Près d'une dizaine de femmes de plume, ayant déjà des activités, se sont attelées à ce projet participatif, mené par Suzanne Boireau-Tartarat et Nadine Fabron.

Le n°1

« a de la gueule » et préfigure ce que seront ces bimestriels à 3,50 euros, offrant un vrai regard féminin sur la vie locale sous toutes ces facettes. C'est une collaboratrice de la Chambre de commerce, Elisabeth Dartencet, qui se flatte d'être la première abonnée…

Suzanne Boireau-Tartarat et Nadine FabronSuzanne Boireau-Tartarat et Nadine Fabron Janvier 2013 © Alain Bernard

Lascaux après Chauvet

« Revoir Lascaux après Chauvet » : tel est le thème inédit de la causerie que donnera, le 27 février à 20 heures, à l'Aéro-club de France — lieu à confirmer —, le préhistorien Jean Clottes, à l'association des Périgourdins de Paris, La Truffe, à l'invitation de son président Jean-Pierre Boissavit.

Cabinet de curiosités

Pas moins de 350 visiteurs ont envahi vendredi dernier, en fin d'après-midi, le Musée d'art et d'archéologie du Périgord – MAAP pour découvrir la curieuse expo signée du groupe des Mauvaises graines : « Cabinet de curiosités ».

Ce terme désigne, depuis la Renaissance, des collections étonnantes de coquillages, fossiles, dent de narval, cailloux bizarres, grigris, ambre, etc. comme on en trouve au British Museum à Londres ou encore en Dordogne au château de Fénelon, au manoir de Gisson à Sarlat ou à la maison forte de Reignac à Tursac. Le MAAP, lui, a été investi par sept créateurs dont quatre étaient présents au vernissage.

Leurs clins d'œil insolites ont conquis le public, Clémentine Mitrani se taillant la part du lion : cette Périgourdine a créé un cabinet de curiosités en blanc mêlant bestiaire, symboles, éléments naturels, objets de parure et gadgets… tous blancs, monochromes.

Clémentine Mitrani devant sa « biche mariée »Clémentine Mitrani devant sa « biche mariée » Janvier 2013 © Alain Bernard

La maison aux deux visages

C'est le titre du nouveau roman que l'écrivaine périgourdine Martine Sombrun-Tesnière va publier aux éditions de La Veytizou. Auteure du texte de la dictée bisannuelle du Salon du livre gourmand, elle est aussi à l'aise dans la description de ses amis les chats que dans celle de son quartier du Pot-au-lait — aux éditions Pilote 24 — , ou encore dans les recueils de recettes.

Elle tente aussi, avec succès, de multiples concours : ainsi celui des nouvelles de Paris ou, tout récemment, celui qui à Mably, dans la Loire, a couronné son texte « Un chien à Sarajevo ». Ex-enseignante, elle prépare enfin un recueil de nouvelles qui aura pour titre « Histoires à plumes, à poils et à piquants ».

Et prochainement après ces échos...


À Sorges, la truffe contre vents et bourrasques

Précédée la veille de démonstrations, dégustations et concours d'omelettes, la Fête de la truffe à Sorges n'a déçu personne dimanche, malgré les aléas de la météo et des truffes proposées en quantités trop modestes.

En fait, héritier d'une foire bicentenaire, ce 25e marché annuel a rassemblé producteurs, élus, gens du pays et simples curieux dans un même élan de sympathie à l'égard de ce diamant noir toujours aussi mystérieux, mais qui se fait tant désirer. Même si le président national des trufficulteurs, enfant de Sorges, Jean-Charles Savignac suggéra qu'il est lui aussi tributaire de la loi des hauts et des bas…

De ce beau rendez-vous pluvieux, on retiendra des images de liesse, avec de la soupe chaude généreusement versée à chaque visiteur et des Croquants d'Escornebiou égrenant à l'infini le son traditionnel de leurs vielles ; mais aussi des images studieuses avec, le samedi, la conférence suivie par des tas de gens passionnés, sur le cycle de vie de la truffe.

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Les Croquants d'Escornebiou ont largement réchauffé l'atmosphère sorgeaiseLes Croquants d'Escornebiou ont largement réchauffé l'atmosphère sorgeaise Janvier 2013 © Alain Bernard

Auteur Alain Bernard

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