Sorges, capitale du diamant noir samedi 2 février 2013

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Le temps était tellement maussade dimanche dernier à Sorges que les membres des confréries venus à la fête annuelle de la truffe, ont préféré ne pas revêtir leurs capes traditionnelles, de crainte de les mouiller.

Les producteurs au rendez-vous, ici les Sorgeais de la ferme des Andrevias janvier 2013 © Alain Bernard

Qu'à cela ne tienne, tous les producteurs étaient au rendez-vous y compris ceux du piment d'Espelette, venus pour la deuxième fois du Pays basque. La bonne humeur régnait aussi avec le groupe musical des Croquants d'Escornebiou tandis que, sous les chapiteaux, défilaient professionnels et simples curieux rêvant de l'âge d'or de la truffe.

Objet la veille de démonstrations avec l'Auberge de la truffe, vrai tremplin local du « diamant noir » avec son chef Pierre Corre⁽¹⁾, le mystérieux champignon était partout : ici, à côté de boutures engageantes, on montrait une truffe-record de 380 grammes trouvée à Coulaures ; là, le responsable de l'écomusée de la truffe, Jean-Marie Duprat, y annonçait trois jours de stage en mars en lien avec l'université de Limoges ; ailleurs Henri Dessolas, figure locale, décrivait un prochain verger à graines truffières sur le causse.

De son côté, en présence de nombreux élus locaux — du maire de Sorges Jean-Jacques Ratier à l'omniprésente députée Colette Langlade —, le maire de Thiviers, Michel Jaccou, rappelait le pacte liant désormais truffe de Sorges et gras de sa cité, elle-même siège ce samedi d'une grosse foire primée de la Chandeleur.

C'est cette belle diversité truffière qui faisait oublier la pluie, tandis que de la soupe chaude offerte réveillait les gosiers et que Régis Rongiéras — qui a animé ce marché 22 fois sur 25 — faisait avec conviction crépiter son micro.

Sous-préfet fidèle

L'heure était également aux retrouvailles avec la fidélité remarquée de Benoist Delage, ex-secrétaire général de préfecture à Périgueux, intronisé à Sorges il y a un an dans le Docte collège de la truffe et du foie gras, et affecté depuis à Pau.

Venu exprès, il avouait souhaiter être reçu dans la Confrérie du pâté de Périgueux, que préside d'ailleurs une Sorgeaise, la restauratrice Jacqueline Leymarie.

En attendant, il s'est vu offrir, des mains de Charles Vigier, « L'or des étables », livre de ses souvenirs d'inséminateur périgourdin, déjà vendu à près d'un demi-millier d'exemplaires dont certains encore, samedi à Boulazac, à l'inauguration du comptoir de produits d'une quarantaine de producteurs du terroir.

La recherche au sommet

Cette fête annuelle, à la mesure du village régulièrement mobilisé autour de Nicole et Alain Robert, affichait aussi son volet universitaire habituel avec la conférence, au VVF, de François Le Tacon, directeur de recherches émérite à l'INRA de Nancy, haut-lieu de la recherche sur la truffe.

Invité par Jean-Charles Savignac, président de la Fédération française des trufficulteurs, ancien maire de Sorges, il a parlé du cycle et du mode de nutrition de la truffe noire, devant un parterre éclairé de spécialistes en majorité amateurs. Quand on connaît la difficulté rencontrée pour maintenir les effectifs de chercheurs dans pareil secteur, cela faisait largement figure d'encouragement.

On retiendra encore, à propos de la truffe, sujet décidément inépuisable, qu'une ambitieuse BD à son propos est en gestation et que, pour leur part, les éditions Couleurs Périgords préparent un ouvrage sur Sorges, pour avant l'été.

1. Prochain rendez-vous : la confrérie des Anysetiers y tiendra son assemblée générale le 8 février à 19 heures.

Le professeur Le Tacon entouré de Jean-Charles Savignac (à g.) et Michel Queyroi, qui président les trufficulteurs respectivement au plan national et au plan aquitain janvier 2013 © Alain Bernard

Le sous-préfet Delage, médaillé de 2011, vient de se voir offrir «  L'or des étables  » par Charles Vigier janvier 2013 © Alain Bernard

Auteur Alain Bernard

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