Le parcours de golf de Vincent, autiste vendredi 14 décembre 2012

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Le parcours de golf de Vincent, autiste

En ce dernier mois de l'Année de l'autisme, des découvertes scientifiques en Bretagne viennent de montrer que ce mal ne constitue peut-être pas une fatalité, même si par ailleurs les structures d'accueil de ses victimes sont loin d'être satisfaisantes. Sur Périgueux où un centre spécialisé a vu le jour en 2011 — à Champcevinel —, Périblog a recueilli les propos d'une mère de trois enfants, Michèle Helly, pour laquelle le sport a servi de planche de salut à son benjamin, Vincent, atteint d'autisme…

Autisme : Vincent sauvé par le golfVincent sauvé par le golfDécembre 2012 © Droits réservés

Michèle Helly – Le chemin de ce garçon de 17 ans, en bac pro à Saint-Joseph à Périgueux en option service administratif, est à mes yeux très encourageant car son parcours sportif a été un vecteur de progrès moteurs bien sûr, mais pas seulement. C'est à trois ans qu'on a décelé son retard global de développement. Il ne parlait pas non plus. Avant que son père, mon mari, vienne comme ingénieur travailler en Dordogne dans l'industrie papetière, Vincent vivait avec ses deux frères – qui depuis ont suivi des études plutôt brillantes – à Saint-Omer dans le Pas-de-Calais. Informé de son handicap, le prof de gym du centre social accepta de l'intégrer à un groupe d'enfants dits «  ordinaires  ». Après quelques difficultés initiales, il a manifesté des progrès physiques et sociaux indéniables, spécialement grâce à un parcours très ludique de babygym.

Périblog (Alain Bernard) – S'est-il ensuite attaché à des sports d'équipe ?

Michèle Helly – À l'âge de 6 ans, il a voulu jouer au basket comme ses grands frères. Là aussi il a fallu se justifier par rapport à l'entourage, mais Vincent est finalement passé du baby-basket à une équipe de jeunes basketteurs puis de handballeurs, illustrant une réalité a priori incroyable  : l'ouverture d'un jeune autiste à un sport collectif.

Périblog (A. B.) – Et aujourd'hui, le golf  ?

Michèle Helly – En fait, devenu un autiste dit «  de haut niveau  », Vincent a repris le handball l'an passé tandis que, depuis quatre ans, le golf constitue pour lui une vraie passion. Je voudrais remercier le club de golf de Périgueux aussi chaleureusement que tous les autres groupes sportifs qui l'ont aidé depuis plus de dix ans. Son rêve serait aujourd'hui de devenir « pro  » de golf et aussi de rencontrer le champion Ernie Els, lui-même papa d'un jeune autiste.

Périblog (A. B.) – Ce salut personnel, avec Vincent menant dites-vous une «  vie quasi-normale  », risque-t-il de vous éloigner un peu de la cause autiste en général  ?

Michèle Helly – Pas du tout  ! Avec les autres parents d'enfants atteints d'autisme, nous revendiquons la reconnaissance de ce handicap très particulier et le développement de groupes dits «  d'habileté sociale  », propres à favoriser l'intuition sociale chez les autistes. Il en existe à Paris et au Pays basque notamment, mais pas vraiment sur la région. On se heurte là à un gros problème d'éloignement…
Propos recueillis par Alain Bernard


L'autisme face au 7e art

Nadine Lermite était déjà scénariste et réalisatrice de courts métrages avant d'installer, avec Jean-Claude Baisero(1) son studio parisien Liberty Film à Milhac-de-Nontron.

Cette opération de décentralisation cinématographique a rondement débuté avec la sortie de «  Les Chancelants  ». Ce film a obtenu le 2e Prix du court-métrage au dernier Festival du film de Sarlat et passera sur France 3 en 2013.

Tourné à Périgueux, essentiellement à la Visitation, avec une aide du conseil général, ce film de 24 minutes s'inspire du récit de Sabine Gousse, spécialiste d'art-thérapie (le soin par la création artistique). Il conte l'établissement de relations affectives entre un jeune autiste de vingt ans et un personnel soignant avec lequel il entretenait au départ des rapports très violents.

Avec Jean-Claude Baisero comme producteur délégué, Nadine Lermite a été à la fois productrice (la première fois qu'elle joue ce rôle), conceptrice et réalisatrice.

Sourire  :

« J'ai voulu sortir d'autres problématiques comme l'environnement, la pollution ou même les vaccins, qui me tentaient aussi. J'ai recherché le registre de l'affectif pour dénoncer notamment la carence de places pour soigner les autistes… »

Après Sarlat et Villeurbanne, elle va concourir à Vaulx-en-Velin en janvier, tout en présentant «  Les Chancelants  » au Prix France-Télévision du court-métrage.

Autisme : Vincent sauvé par le golfPendant le tournage de «  Les Chancelants  » à Périgueux© Nadine Lermite
Auteur Alain Bernard

(1) Il est également présent par ses toiles figuratives à la Médiathèque de Trélissac, dans une exposition artistique collective.




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