Des périgourdins à Paris dimanche 2 décembre 2012
Au fil de l'Isle Chaque semaine retrouvez sur Périblog les chroniques ou d'autres textes rédigés par Alain Bernard
Le parcours d'un Périgourdin dans la capitale
Au jour le jour, les échos périgourdo-parisiens, parfois inattendus, d'une semaine bien animée, du 23 au 28 novembre.
La queue pour Dali
Jean-Georges Marcillaud, graphiste-archéologue à Montagnac-d'Auberoche, n'a pas hésité, le 23 novembre, à faire la queue des heures durant au centre Beaubourg à Paris, en admirant au passage, sur le parvis, la statue géante de « Zidane donnant un coup de boule », signée Adel Abdessemed. Il voulait en effet être parmi les premiers à visiter l'expo Salvador Dali, sans équivalent depuis la rétrospective de 1979.
Ce génie pictural se double pour lui d'un occultiste accompli, même si l'exposition admet plusieurs niveaux de lecture : certains visiteurs sont ainsi ravis de se laisser simplement photographier dans un cadre onirique, enfoncés dans un fauteuil en forme de lèvres géantes !


Un médium nommé Desmoulin
Autre exposition parisienne en rapport avec la Dordogne : celle sur les médiums qu'abrite, jusqu'en janvier, la maison de Victor Hugo, place des Vosges, sur le thème « Spiritisme et art de Hugo à Breton ».
Une salle entière est vouée au Périgordin Fernand Desmoulin, auquel sa ville de Brantôme a consacré un musée. Elle est richement décorée d'œuvres dessinées sous l'emprise de ce que l'on imagine des esprits.

Dinosaures et machineries
Les fabuleuses machines savantes de Léonard de Vinci prêtées par le conservatoire de Milan à la Cité des sciences de la Villette, font forcément penser au nom de l'ex-lycée professionnel implanté au Gour-de-l'Arche. Mais notre région est surtout impliquée dans la grosse expo de la Galerie de l'évolution, au Jardin des Plantes, sur les dinosaures.
Les plus grosses pièces, os monumentaux des membres inférieurs de monstres du secondaire, viennent des fouilles paléontologiques de Charente.


Tous parents, tous différents
Nous sommes donc arrivés au royaume du Muséum national d'histoire naturelle qui, depuis Buffon au XVIIIe siècle, fait rêver petits et grands.
Nous y avons rendez-vous avec le professeur André Langaney, éminent biologiste ayant partagé son enseignement entre Paris et Genève, susceptible de prêter une exposition sur l'évolution au futur Espace Cro-Magnon promu par Jean-Max Touron aux Eyzies. Elle est issue de la vaste fresque qui, pendant des années au Musée de l'Homme, a illustré à la fois l'infinie variété et l'incroyable unité de l'humanité.
Ce scientifique non-conformiste a entre autres milité pour le rapatriement en Afrique du Sud des restes de la célèbre « Vénus hottentote » callipyge ; a écrit de nombreux ouvrages dont le dernier « Ainsi va la vie, la science au jour le jour » aux éditions Sang de la Terre ; ou encore œuvré à la vulgarisation de la science dans la presse satirique nationale. Interrogé à propos des fac-similés, il nous a répondu qu'ils pouvaient constituer un utile pis-aller mais ne devaient pas, en tout cas, prendre le pas sur le vrai en archéologie. Quant aux reconstitutions audio-visuelles du passé, elles ne lui paraissent guère, pour la plupart, probantes.

Réédition truffée de nouveautés
Restons dans les choses de la nature. Mercredi dernier, à la Maison d'Aquitaine, près de l'Opéra, nous avons assisté à la présentation, après celles du Salon du livre gourmand et de Sorges, de la réédition de « Truffe et trufficulture » de Jean-Marc Olivier, Jean-Charles Savignac et Pierre Sourzat, avec ses 400 pages, ses schémas et ses cartes. La fameuse théorie du « sexe de la truffe » fait évidemment partie de cette marathonienne réactualisation.
Ce travail d'orfèvre, aux éditions Fanlac, en présence des éditeurs Fafou et Bernard Tardien, a été salué par des personnalités comme Gérard de Trobriand ex-secrétaire du groupe Sylvain Floirat (promoteur du « diamant noir » dont nous avions parlé précédemment ici sur Périblog) ; Jean-Pierre Boissavit, Président de l'amicale des Périgourdins de Paris, La Truffe ; Jean-Pierre Doche des Amis de Poulbot ; Laure Crouzet-Fanlac, parente de Pierre Fanlac, etc. Étaient également attendus des parlementaires truffiers : Bernard Piras, sénateur de la Drôme et Jean Launay, député du Lot.
Notons encore, au passage, une autre nouvelle édition augmentée pour « Le petit livre de la truffe » de Laurent Croizier, aux éditions Confluences.


Citoyens dans l'entreprise
Puisqu'on parle de parlementaires, l'intervention de notre députée Colette Langlade, vantant une certaine pax perigordica dans les entreprises de Dordogne, a marqué lundi 26, dans une salle de l'Assemblée nationale, l'ouverture des travaux d'un colloque coorganisé par André Added, président de Liens Directs. Il avait pour thème « L'entreprise est-elle un lieu de reconnaissance ? », et a permis des échanges d'expériences entre acteurs économiques et public motivés par la nouvelle donne de l'entreprise moderne, avec des rapports à réinventer entre patrons et salariés.

Podalydès et Garreaud
Au hasard des trottoirs, nous avons croisé, à la Porte de Sain-Cloud, l'acteur Denis Podalydès, casque de moto à la main. Nous lui avons, en trois minutes, rappelé qu'il était venu à Périgueux, l'été 2009, présenter sur l'esplanade Badinter, « Huit fois debout » avec Julie Gayet. Devant un serveur enthousiaste du café « Les trois obus », il a pu lui-même serrer la main de Jean-François Garreaud, acteur originaire de Saint-Jory-de-Chalais, très populaire commissaire de la série TV « La crim », avec lequel nous discutions. Inlassable, il va reprendre son rôle de « La Dame au petit chien » de Tchekhov, qu'il a joué cet été en Avignon.
Les fourrures au pilori
Samedi 24 novembre, à Montparnasse à deux encablures du QG (entrée publique) de la course Vendée Globe, puis dans les rues jusque dans le 6e arrondissement, quelques Périgordins comme Marion Delhaye, archéologue sous-marine et cinéaste, ou Florian Bernard, collaborateur de la Cité des sciences et membre de la Fondation Brigitte Bardot , ont suivi la grande manifestation contre l'utilisation de la fourrure animale. De quoi huer quelques dames à manteaux à poils qui s'étaient risquées près de là !


Rockers chiliens et Patagons
Nous avons encore croisé une partie des 35 Périgordins conduits cette semaine-là par les voyages Vallade de Brantôme aux illuminations parisiennes du bout de l'an, culminant à la Grande roue de la Concorde. Mais à quand donc un renouveau des Périgordins de Paris, cité où le Sacré-Cœur et Notre-Dame d'Auteuil montrent, grâce à l'architecte Abadie, des coupoles similaires à celles de Saint-Front à Périgueux ? Philippe Labroue, avocat, universitaire et imprésario, serait partant. En attendant, il enregistrait chez lui, le dimanche 25, du rock latino-américain avec le groupe chilien Cuerpo F. Lequel, ô surprise, à la différence de la plupart des Chiliens rencontrés en voyage, connaissaient le Périgourdin Orlie de Tounens et son royaume d'Araucanie, citant même à son sujet une thèse de Joachim Boscope !
Bonbon rutilant et buffet de gare rétro
Il était temps de quitter la capitale et ses surprises monumentales comme le bonbon géant ornant, à l'Étoile, l'ambassade du Qatar. Direction la gare d'Austerlitz avec néanmoins un crochet par la gare de Lyon pour y admirer Le Train bleu, le fameux restaurant 1900 à lustres et stucs, que vient d'immortaliser, après d'autres artistes, le peintre périgourdin Michel Bacofin.


Auteur : Alain Bernard
Libellés : Alain-Bernard, andre-added, colette-langlade, Fernand-Desmoulin, florian-bernard, jean-max-touron, Jean-Pierre-Boissavit, Marion-Delhaye, michel-bacofin, pierre-fanlac, sylvain-floirat
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