22, v'là Sinfonia ! mercredi 22 août 2012

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La 22ème édition du festival de musique baroque Sinfonia va s'ouvrir lundi 27 août au soir, en l'abbaye de Chancelade,  sur «  l'Allemagne d'Heinrich Schütz  » avec l'Ensemble Sagitarius et  le Chœur Dordogne en Sinfonia. Rencontre avec David Théodoridès, président de ce festival que créa son père Michel Théodoridès, et également directeur de Clap, à savoir Culture, loisirs, animation à Périgueux.

Sinfonia

Alain Bernard - Comment se présente cette édition 2012 de Sinfonia ?

David Théodoridès - Une fois de plus, entre le 27 août et le 1er septembre, avec 15 concerts sur six jours, ce sera un marathon musical tous publics. Avec 4  000 spectateurs attendus, dont la moitié venant de l'extérieur, nous comptons bien maintenir notre rang, celui d'un des cinq bons festivals baroques sur 200 en France, mêlant œuvres hyper-connues et musique parfois quasi-archéologique.

A. B. - Cet optimisme n'exclut pas des critiques sévères sur la gestion du festival et la façon dont vous le conduisez...

D. T. - Tout à fait, mais autant je conçois comme normale toute critique fondée  et argumentée, autant je récuse les mélanges de genres comme  par exemple la confusion entretenue entre les chiffres d'un budget. Or j'ai pu constater que c'était  notamment le cas pour un site internet  local s'identifiant à un oiseau nocturne, que je me réserve le droit de poursuivre en justice.

A. B. - Pouvez-vous détailler votre budget ?

D. T. - Sinfonia travaille sur la base de 30% de réservations et compte sur des subventions à hauteur de 25  000 euros pour la Ville de Périgueux, 50  000 pour le Conseil général et 20  000 pour le Conseil régional. Ces aides des collectivités locales affichent, on le sait, une tendance à la baisse.  Cela pose évidemment problème.

A. B. - Vous menez de front plusieurs fonctions, cela est-il compatible ?

D. T. - À côté de son ouverture nationale, Sinfonia est aussi à mes yeux une manifestation périgourdine. Une centaine de fidèles locaux s'y retrouvent à côté de mélomanes  venus  de partout. On y a découvert Philippe Jarousski et reçu Jordi Savall,  mais on s'y passionne tout autant pour le choeur qui travaille depuis trois ans sous la baguette de Michel Laplénie. Ce qui  est bon pour Sinfonia est bon pour Périgueux. Moi-même, je me sens aussi à l'aise  cet été en organisant  la Truffe de Périgueux pour Clap qu'en montant une nouvelle édition de Sinfonia.

A. B. - Dites-vous que Sinfonia n'est pas le fruit juteux qu'imaginent certains ?

D. T. - Franchement, je ne vois pas comment il le serait. Personnellement, après avoir chanté au Capitole à Toulouse et suivi le Conservatoire supérieur de Paris, j'ai arrêté  le lyrique suite à un accident vocal,  et suis entré dans l'industrie pharmaceutique. J'y gagnais deux fois plus que ce que je touche aujourd'hui à Clap.  C'est un choix dont je suis fier, sincèrement.

A. B. - Comment Sinfonia a-t-il pu prendre ? On voit bien, avec l'exemple de Mnop, que la vie des festivals n'est pas, si l'on ose dire, toujours rose...

D. T. - Les festivals sont différents les uns des autres. Pour le jazz par exemple, l'existence d'autres gros festivals en Aquitaine crée difficulté pour qui veut en développer un ici. Mais  il est sûr, pour le baroque, que Sinfonia a bénéficié d'un engouement  ayant, des amateurs aux professionnels, fait éclater au grand jour cette écriture musicale du XVIe au XVIIIe siècle. Jusque-là réservée à quelques gardiens du temple, elle a trouvé un nouveau et immense public avec  au départ,  il y  a une quarantaine d'années, le violoncelliste Nikolas Harnoncourt interprétant à Vienne les Brandebourgeois de Jean-Sébastien Bach. Elle est vraiment sortie des catacombes, avant que le mouvement s'étende petit à petit  à toute l'Europe.  En explorant  le  riche répertoire baroque, c'est ce message universel que nous cherchons à transmettre à Sinfonia.

Interview recueilli pour Périblog par : Alain Bernard


En conclusion, il apparaît au total que David Théodoridès fait de Sinfonia une locomotive de la vie culturelle de Périgueux animée par Clap, structure associative paramunicipale. La préparation de ce festival de musique baroque cohabite, en ce moment, avec celle des rendez-vous de la Truffe qui culminera vendredi prochain avec la finale 2012 au parc Gamenson. Un équilibre estival déjà bien rodé fonctionne.  Mais lorsque l'on doit en même temps, comme cette année, mettre sur pied  le Salon international du livre gourmand (bisannuel, en novembre), la quadrature du cercle est probablement plus difficile à assurer. Les questions logistiques sont peut-être, à ce niveau,  aussi importantes que celles strictement financières. David Théodoridès est-il attendu là au tournant ?

Auteur : Alain Bernard




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