Terrasson : vers un duel Delmon-Peiro ? vendredi 27 avril 2012

Les législatives 2012 Un compte-rendu aussi impartial que possible, rédigé par le journaliste Pascal Serre

Tenue depuis 1989 par Pierre Delmon qui s’affiche divers droite, la ville de Terrasson a voté à gauche au premier tour des présidentielles en invitant le Front national dans le débat local.

La question de la succession de Pierre Delmon aux prochaines élections municipales est désormais posée. Avec un total de 51,65% au premier tour de l’élection présidentielle, la gauche renforce sa position. Mais ce résultat n’est pas suffisant pour modifier la donne locale.

Avec 1220 voix, 37,63% de suffrages exprimés François Hollande progresse d’une centaine de voix par rapport à la liste de Jean Laplanche (Gauche plurielle) en 2008 – 1 122 voix, 39,62%.

Certes, il faut prendre en compte, le Parti de Gauche qui fait progresser fortement la mouvance communiste déjà bien installée. Pour Jean-Luc Mélenchon, il s’agira de peser de tout son poids dans l’alliance naturelle qui existait déjà entre socialistes, radicaux et communistes jusqu’à l’arrivée de Pierre Delmon.

L’arrivée de Marine le Pen avec 16,19% des suffrages exprimés est conforme aux tendances nationale et départementale ; mais il lui sera difficile de constituer une liste et ses électeurs largement répartis sur l’échiquier politique ne devraient pas influer sur les échéances locales futures. Mais, c’est principalement vers elle que l’électorat Terrassonnais s’est tournée.

Aux élections régionales de 2010, le frontiste Jacques Colombier n’avait recueilli que 187 voix, soit 10,19% des suffrages exprimés. Le score de Marine Le Pen a été multiplié par trois…

Francois Bayrou voit son audience faiblement réduite en voix mais accuse une baisse notable en suffrages exprimés.

Aux régionales de 2010, Jean Lassalle, qui le représentait totalisait 251 voix soit 12,80% des suffrages exprimés alors qu’aujourd’hui le Modem se stabilise à 233 voix soit 7,19%.

La défaite de Jean Bousquet, divers droite aux cantonales de 2008 et la victoire de Serge Eymard, socialiste avait confirmé que la droite traditionnelle n’existe que dans le bastion terrassonnais, qu’elle est due essentiellement à la personnalité de son maire, Pierre Delmon. Ceci se confirme avec les 679 voix (20,94%) de Nicolas Sarkozy.

Rappelons aussi, le score de Xavier Darcos (UMP) aux dernières régionales de 2010 : 617 voix, 31,46% des suffrages exprimés. Si l’UMP se stabilise en voix, elle s’effondre en suffrages exprimés…

Pour mémoire, lors des élections municipales de 2008, Pierre Delmon avait recueilli 1 710 (60,38%) – le double des voix de Nicolas Sarkozy – alors que le candidat de gauche bénéficiait de 1 122 (39,62%) soit sensiblement le même score que François Hollande.

Les allées et venues à Terrasson de Germinal Peiro, désormais plus souvent sur Brive que sur Castelnaud-La-Chapelle dont il est maire, laisse planer l’hypothèse d’une candidature du député socialiste de la circonscription sur Terrasson.

L’excellent bilan de Pierre Delmon et sa forte personnalité sont des atouts pour une nouvelle candidature. Les résultats électoraux, les uns après les autres, traduisent que son électorat dépasse largement le clivage entre le droite qui n’a pas d’autre leader. Face à Pierre Delmon, la gauche se cherche un leader.

La rumeur – tactique ? – concernant Germinal Peiro n’est pas sans intérêt pour déloger Pierre Delmon. Sauf que ses résultats, sa méthode et son implantation le placent largement favori. Mais, selon Pierre Delmon, il n’est pas question de parler des prochaines municipales.

Ce n’est pas l’avis de la gauche; ni de la droite qui sait encore plus aujourd’hui que sans Pierre Delmon elle perd Terrasson.

Auteur : Pascal SERRE

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