Périgueux : le casse tête des municipales en 2014 vendredi 27 avril 2012

Les législatives 2012 Un compte-rendu aussi impartial que possible, rédigé par le journaliste Pascal Serre

Au lendemain de premier tour des élections présidentielles se profilent les élections municipales de 2014. Un cas d’école et un casse-tête à la sauce Périgueux.

Après ce premier tour des présidentielles Périgueux, toutes tendances confondues, avec 7 396 voix, soit 51,26% des électeurs exprimés, est à gauche. Mais cette victoire a des épines.

La première est le score du Front de gauche lequel, avec ses 1 874 voix (12,99%) retrouvant la place qui était celle du Parti communiste dans les années 80. Si l’on accepte l’hypothèse d’une alliance avec les petits partis de l’extrême gauche y compris les Verts ce mouvement alternatif au Parti socialiste totalise 2 473 voix soit 17,14% des électeurs exprimés.

Cet élan peut nourrir des velléités déjà évoqués par Thomas Gibertie sur son site La Chouette. D’autant qu’aux dernières cantonales les écologistes avaient un score honorable de 10% sur Périgueux. Ce qui leur permet d’avoir un réservoir perdu avec la candidature chahutée d’Éva Joly. Des écologistes qui ne sont pas toujours d’accord avec la politique de Michel Moyrand et le font savoir à chaque conseil municipal.

Nous passerons sur les péripéties municipales qui affaiblissent les socialistes locaux et rendent la réélection de Michel Moyrand plus difficile, d’autant que son élection surprise est due à 133 voix d’écarts avec le maire sortant Xavier Darcos. Vianney Le Vacon et Odile Rougié (Maires adjoints) ont mené campagne pour le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon qui comptent bien investir le terrain local pour affirmer leur présence dans le paysage national. L’unité de la gauche de 2008 risque fort de ne pas être au rendez-vous et voir deux listes au premier tour.

À Droite, même si le vote sanction de Nicolas Sarkozy ne jette pas de discrédit sur les ambitions de Philippe Cornet on sait parfaitement que Jean-Paul Daudou ne cache pas ses interrogations à briguer la mairie. Ce dernier représentant la légitimité gaulliste toujours présente d’un Yves Guéna qui n’a toujours pas digéré la défaite de son poulain Xavier Darcos sans pour autant nourrir un soutien sans réserve à Philippe Cornet. Les instances départementales de l’UMP étant de l’avis de beaucoup sans grande dynamique, assisterons-nous, là aussi, à un combat fratricide ?

Le Modem auquel Philippe Cornet fait un appel désespéré pour le second tour des présidentielles sera-t-il un arbitre dans le choix cornélien posé par lui-même et Jean-Paul Daudou ?

La seconde épine est le score du Front National – 12,14% – qui vient là encore perturber les habitudes locales. Le seuil des 12,5% des inscrits pour se maintenir au second tour lui ouvre des possibilités qui peuvent le tenter à constituer une liste sur Périgueux. Le plus difficile étant de trouver les candidats on peut concevoir au parti de Marine Le Pen quelques astuces pour y parvenir.

En 2014, Périgueux peut avoir une offre électorale très ouverte avec pas moins de quatre listes : Front de Gauche et EELV ; Parti socialiste ; UMP et Front national. Le cas de l’UMP imposant chez les prétendants une solution qui n’est pas encore trouvée afin d’éviter la division.

Deux listes sont toujours probables : celle de Philippe Cornet et celle de Jean-Paul Daudou. Nous aurions donc cinq listes... Entre les deux tours, une alliance même douloureuse entre les forces de gauche est incontournable, quoique… il y ait toujours la règle du maintien de chaque liste qui dépasse les 12,5% des inscrits.

Pour la Droite, un apparentement de toutes les forces de droite y compris le Front National serait inévitable. Ce dernier, si il se trouve au dessus des 12,5% d’électeurs inscrits, tiendrait son épée de Damoclès et pourrait se maintenir. Pour tout dire on n’est pas sorti de l’auberge.

Au final quel exécutif et quel maire pour Périgueux en 2014 ? Nous le saurions que le jour de son élection et la mandature ne serait pas une sinécure. Il faudra examiner les déclarations et déclamations des ténors nationaux pour savoir à quelle sauce les Périgourdins risquent d’être associés. N’oublions pas, avec humour, que Périgueux possède sa propre sauce…

Auteur : Pascal SERRE

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Commentaire de Blogger jfcros , le 28 avril 2012 à 12:08  

L'analyse est ici purement arithmétique ou presque car, concernant en particulier le FN, il est extrêmement difficile de transposer des résultats nationaux sur des perspectives locales.
Si par exemple, le Front de Gauche jouit dans nos communes de nombreux militants et personnalités représentatives, il n'en n'est pas de même du FN qui peine à monter des listes complètes. Et quand il y arrive, elles ne sont pas du tout le reflet de la commune convoitée et on des résultats très en dessous de ceux de MLP ou de son père.
Je serai presque prêt à parier que le FN n'atteindra pas même les 10% à Périgueux. D'autant que la campagne municipale à venir sera très axée sur les problématiques locale, sujets sur lesquels le FN manquent redoutablement d'arguments.

Commentaire de Anonymous Paul Blandin , le 28 avril 2012 à 19:55  

Les temps ont changé et les perigordins ont les mêmes problèmes que les français. On ne veut plus de moyrand, on n'a pas envie de Cornet et suis trop jeune pour connaitre ce monsieur daudou qui semble avoir entendu l'appel du 18 juin. Le FN est entré dans la vie locale et on ne se cache plus; Une liste est possible et elle aura au moins autant d'idées que celle de Moyrand en 2008.

Commentaire de Blogger jfcros , le 28 avril 2012 à 20:58  

Les temps ont changés certes mais allez trouver 40 personnes représentatives de la société de Périgueux et engagées sous la bannière de Marine Le Pen et nous en reparlerons.
Ces problèmes, le FN les rencontre aussi dans les grandes villes au réservoir pourtant plus important. Et dois-je vous rappeler que les "solutions" prônées par le FN sont en général pensées pour du national et de compétence parlementaire, beaucoup moins pour du local et des responsabilités restreintes en matière de sécurité, politique sociale ou fiscalité.

Commentaire de Anonymous Paul BLANDIN , le 28 avril 2012 à 22:19  

Monsieur Cros vous n'avez pas compris que les choses ont changé, que quelque soit le gagnant la crise sera terrible à partir de la rentrée et éclatera au printemps. Et tout ceci est la cause de l'UMP et je précise ne pas avoir voté Le Pen. Mais ce déni de la réalité que vous exprimez avec une telle candeur m'effraie. Je souhaite que vous ayez raison

Commentaire de Anonymous Pascal SERRE , le 29 avril 2012 à 08:01  

Comme le suggérera à raison Bertolt Brecht par le titre célèbre de sa pièce La Résistible Ascension d'Arturo Ui, âpre satire antinazie, la marche au pouvoir d'Adolf Hitler ne fut ni linéaire ni irrésistible. Toutefois, elle fut favorisée après 1929 par un contexte de crise exceptionnel, et par les faiblesses, les erreurs ou le discrédit de ses adversaires et concurrents politiques. Je t'invite - si ce n'est fait- à découvrir ce mode d'emploi de la prise du pouvoir par les nazis. Dés lors, le pire doit être imaginé, anticipé et oblige à réagir. Le moment est largement venu. Mais il ne faut pas confondre l'adversaire qui est l'idéologie et le clan Le Pen et des hommes et femmes qui sont désespérés et qui ne voient rien b-venir dans la superette politique actuelle si ce ne sont des gérants de fonctions électives. Le débat est ouvert...Bon dimanche mon cher Jean-François dont je suis persuadé nous partageonsles mêmes valeurs républicaines.

Commentaire de Blogger jfcros , le 29 avril 2012 à 08:45  

Je ne vois pas le rapport avec ce dont nous parlons... Le texte sur lequel nous débattons concerne les municipales et jusqu'à preuve du contraire ce sur lequel vous vous exprimez porte sur la crise nationale voire internationale (qui serait la faute de l'UMP...). Don't act car les municipales sont en 2014 et d'ici bien de l'eau aura coulé sous les ponts de l'Isle.
Vous me parlez de crise nationale et moi de représentativité locale. Par expérience de 20 années en politique, ce n'est pas du tout la même chose et c'est même radicalement différent. Depuis que le FN existe et qu'il fait d'excellents résultats nationaux, il n'a jamais pu garder une collectivité territoriale même avec une forte majorité comme ce fut le cas à St Gilles dans le Gard, Orange, Marignane ou autres. Miné qu'il fut par l'impossibilité locale de mettre en place ses idées politiques qui requièrent des votes au Parlement où il est totalement absent.

Commentaire de Blogger jfcros , le 29 avril 2012 à 14:30  

Gagné !!! En moins de 7 posts, nous avons atteint notre "point Godwin"...! Je connais parfaitement l'accession au pouvoir des Nazis et même des fascistes italiens et nous n'en sommes pas là, loin s'en faut.
Marine Le Pen veut le pouvoir, c'est un fait, mais elle sait aussi qu'elle ne l'obtiendra que si elle met de l'eau dans son vin et fait évoluer le FN comme l'on fait la Ligue du Nord en Italie ou le FPO autrichien. Mais cela, c'est du national.
Au niveau local, les cartes politiques sont rebattues par d'autres facteurs plus humains où proximité, réalité et société civile pèsent de tout leur poids.

Commentaire de Anonymous Pascal SERRE , le 29 avril 2012 à 16:12  

Les vieux clichés que tu sembles porter - pardon pour l'absence de nuance - sont dépassés. C'est un peu comme si l'on débattait du suffrage censitaire ou des apparentements sous la IVè république ; les temps changent, les comportements évoluent, les modes électoraux vont aussi vraisemblablement être modifié ( voir 1986) et il ne faut tpas croire sue Périgueux est une sorte d'île -quoique - peuplée de gaulois - quoique aussi... Toutes tes références sont pour les électeurs actuels des histoires et méthodes anciennes justement qu'ils ne veulent plus voir... Désolé. On pourra en reparler ailleurs. Je ne suis pas un dogmatique et inféodé à autre choses qu nos vertus républicaine avec une pointe de tolérance, donc d'écoute et de ne rien rejeter de l'autres surtout quand ça ne va pas dans mon sens. Au passage j'ai eu un PV de 35 euros en déjeunant au café de la place qui a moins bien gagné que notre mubnicipalité et il était 12h 41, rue Saint Front. Mais ma dernière missive m'a embastillé...Amitiés à tous ceux qui croient que demain on va bien se régaler.

 

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