Vol au-dessus d’un nid de poètes vendredi 13 avril 2012

Le cancan du Coderc est une chronique hebdomadaire dont le sujet est Périgueux et ses people, rédigée par le journaliste Pascal Serre :

Du cancan au Coderc :  vol au-dessus d’un nid de poètes

Il y a trois ans naissait le « Cancan du Coderc ». Voici que germe en ce printemps un tout nouveau Cercle des écrivains de Périgueux et du Périgord qui, lui aussi, a choisi, le Coderc et plus particulièrement sa magnifique halle comme lieu de rendez-vous.

La flambante halle due à l'architecte Catoire accueillait ce premier samedi d'avril la toute première rencontre-dédicace du candide Cercle des écrivains de Périgueux et du Périgord. Une confrérie à peine sortie des fonds baptismaux, portée par un Jean-Jacques Dallemand sémillant et frétillant dans son rôle de grand ordonnateur de la cérémonie.  Le marin ne perds jamais le cap, multiplie les canotages et l'ivresse des premiers rôles. Tout comme Marius dans le roman éponyme il rêve qu'à s'embarquer pour de lointaines contrées. Son dernier voyage s'est amarré récemment ; il se nomme « Éloge du pays vésunien ».


Michel Moyrand, Pascal Serre, alias “Le Cancan du Coderc” et Jean-Jacques Dallemand imaginent de nouvelles rencontres 07/04/2012 © Pascal Serre

La dentelle de Vulcain

Sous cette halle c'est toute une vie à la fois braillarde et feutrée qui assure un concert lyrique fait de cris, de chuchotements, de rires charnus ou émaciés, d'interpellations gargantuesques qui font rimer générosité et amitié. Maraîchers, primeurs, boulangers, bouchers et charcutiers, fromagers nous renvoient au roman Le ventre de Paris du seigneur Émile Zola. Sauf qu'ici, c'est le peuple qui rend hommage aux nourritures du corps et il serait insultant envers la dizaine de femmes et d'hommes affairés en ces lieux que de les condamner à un commerce vulgaire. Le poète Verlaine parlera des halles comme de la « dentelle de Vulcain ». C'est un espace magique aux rites immuables où poètes et écrivains encanaillent leurs inspirations et métamorphosent leurs jeux de lettres.

Un « Prix Vésunna » en Juin ?


Joëlle Le Pontois-Bernard, Louis Pétriac et Michel Bernard

 07/04/2012 © Pascal Serre

Onze heures sonnent. La pluie aussi fâcheuse que providentielle  n'a point assombri les visages qui découvrent l'étal de livres et le commerce d'esprit qui y est entretenu par Jacques Teulet, l'artiste peintre, Alain Bernard, Louis Petriac, Michel Bernard et Joëlle Le Pontois auxquels nous devons une biographie sur le général Obroutcheff – l'homme de la convention militaire franco-russe de 1892-1893 – et qui préparent un ouvrage sur le centenaire de la Grande guerre.

Marie-Françoise Mespoulede qui vient de commettre un nouveau recueil de poésie – Évanescences – rejoindra le complot façon Jean-Jacques Rousseau qui voyait dans les écrivains et publicistes une fabrique de l'opinion, une dissidence plaisante et railleuse. Une sorte d'oiseau moqueur ; une dissertation parfois craintive, sauvage ; un discours qui se faufile entre les paniers déjà chargés de victuailles ; un cri discordant, prisonnier des clameurs mais qui s'illumine dans ce va-et-vient incessant et qui trouve, au hasard d'un détour, un sourire qui éloigne la pluie du tragique.

La présence de Michel Moyrand réduit le complot à quelques projets qui ne demandent désormais qu'à éclore ; l'édile sait trop bien répondre aux courtisaneries, préludes à bien des promesses dont il se refuse à les voir échouer. Cette fois c'est un projet de remise de prix : « Le Prix Vésunna », version Jean-Jacques Dallemand.

Le maire, ses rendez-vous du matin achevés, vient ici prendre le pouls d'une ville dont il a appris à discerner les subtilités toujours prête à la chicane mais tout aussi déterminée à la conciliation.

Coup de jeune sous la halle


Michel Moyrand avec Cathy Roesner, fromagère et présidente de l’association de la Halle du Coderc. Ici ils débattent des futurs aménagements qui vont permettre l’arrivée de deux nouveaux commerçants
 07/04/2012 © Pascal Serre

Cathy Roesner sous la halle : la découpe du fromage est un art
 07/04/2012 © Pascal Serre

Jules Romain aimait dire « La jeunesse c'est le temps que l'on a devant soi . Et bien la Halle du Coderc a du temps devant elle ; au moins autant qu'avant. Cathy Roesner, la fraîcheur sur ses lèvres, le regard enjoué, la fougue dans le geste, la douceur attentionnée dans sa question toujours unique :

« Que puis-je pour vous aider ? » officie un bel étal de fromages. Elle aussi  préside aux destinées toujours en mouvement de l'association des utilisateurs de cette halle. La présence des auteurs et les surprises des passants ne la distraient nullement de son art consommé qui consiste à vous faire croire que vous êtes un Vatel qui fait ses emplettes.

Sandra et Charly Blanchard sont arrivés il y a trois petites semaines. Les voici radieux devant un espace bigarré, multicolore où semblent s'amuser en attendant une destination fruits et légumes que les benjamins du Coderc jumellent aux pays du soleil. Sur commande, ils proposent des corbeilles de fruits et légumes.

Dans les prochaines semaines, la boucherie hallal située aux Quatre-chemins sera présente sous la halle du Coderc. Une première qui traduit bien l'évolution de la société française et désormais périgordine. Et puis, évitez, c'est un peu trop facile d'associer la halle et le hallal. On me l'a fait ! Les onze emplacements que compte le lieu seront occupés. Monsieur le maire ne peut qu'en être satisfait.


Sandra et Charly Blanchard : les couleurs des quatre saisons
 07/04/2012 © Pascal Serre

Du cancan au cercle la passion de la ville et de l'écriture

La joyeuse petite bande d'écrivains n'aura qu'à traverser la rue pour retrouver le chef apprécié qu'est Olivier Magdelaine qui a repris l'adresse tenue par Marcel Jolivet et connut ses heures de gloire. Il faut avoir grimpé le fameux escalier en colimaçon pour découvrir un lieu de sérénité propice aux délices gastronomiques qui ne cédèrent rien aux empressements littéraires du tout nouveau-né qu'est le Cercle des Écrivains de Périgueux et du Périgord.

Déjà trois ans que j'officie ce cancan aussi irrégulier que l'étaient, au XIXe siècle les journaux, me faisait remarquer Jean-Jacques Dallemand :

« Le cancan du Coderc ? C'est une institution. Le Cercle des écrivains lui doit un peu, beaucoup et assurément à la folie… »

Auteur : Pascal SERRE

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Commentaire de Anonymous Anonyme , le 14 avril 2012 à 17:21  

Mais qui est et d'où sort de Jean-jacques Dallemand visiblement trés actif ? C'est fort bien pour Périgueux mais en fait il fait sa pub ou il veut faire bouger les nombreuses plumes pas toujours d'ailleurs de gransd talents et il faut le dire aussi

Commentaire de Anonymous Bernard , le 14 avril 2012 à 18:45  

Attention à ce que le cancan ne soit pas vampirisé par le pouet-pouet dallemend. C'est un drôle de zozo plein d'idées mais qui penses surtout à lui.

Commentaire de Anonymous Maurice Melliet , le 14 avril 2012 à 23:20  

UN PETIT CLIN D'OEIL À JEAN BOUSSUGES (TOUJOURS POÈTE DU CODERC MÊME SI SON ÂGE NE LUI PERMET PLUS D'ÊTRE PRÉSENT À CHAQUE MARCHÉ) N'AURAIT PAS ÉTÉ DE TROP DANS CE PASSAGE DE POMMADE OU DE "FROMAGE" QUI AURA UN JOUR DES ASTICOTS COMME POUR TOUS HUMAINS MÉGALOS.
SON POTE MAURICE MELLIET QUI NE LÂCHE PAS LES COPAINS QUAND ILS NE SERVENT PLUS À RIEN....................

Commentaire de Anonymous Pascal SERRE , le 15 avril 2012 à 02:25  

Quand on fait ce que les autres n'ont pas le courage de faire on s'attire toujours des quolibets si ce ne sont des jalousies... Quant à Jean Boussuges, que je sâche, mon cher Maurice, il oeut se manifester et non servir d'instrument à quelque égo toujours prêt à dégainer... Mais diable que Périgueux est petit, mesquin et tant Célinien. Dieu merci, je pars durant dix jours entre Serbie, Kosovo et Bosnie et les chicanes "bo-bo" Périgourdines me sembleront bien éloignées des trafics d'organes qui se développent "outre-Coderc" sur lesquels je vais tenter d'apporter un éclairage et qui ne servent pas les "égos locaux". Désolé...

Commentaire de Anonymous Paul , le 15 avril 2012 à 12:38  

Tout ceci donne envi de simplement se promener sous cette halle car la plume délicate et l'esprit vif et éclairé de Pascal ne sont qu'un hommage juste mais bien exprimé de ce lieu et comme l'auteur possède les lettres du siècle des lumières il dépeint avec élégance notre maire et ses contradictions. C'est que nous finirions par le trouver sympa ce maire !

Commentaire de Anonymous Anonyme , le 16 avril 2012 à 07:46  

Après la viande Hallal a quand la burka sous la halle. On reconnais bien les socialos bobos qui vivent à Basillac

Commentaire de Anonymous Maurice Melliet , le 16 avril 2012 à 15:03  

Jeannot est une figure importante du marché du CODERC ET D'UNE FAçON RELATIVEMENT ARTIFICIELLE, L'ON TENTE
DE REFAIRE L'HISTOIRE SANS RECONNAÎTRE QU'IL FUT L'UN DES PRÉCURSEURS DE LA VIE DE CE MARCHÉ PENDANT
PLUS DE TRENTE ANS !
"BRAVO" AU NOUVEAU CONCEPT QUI ÉLIMINE CEUX QUI ONT "PROMOTIONNER" CETTE PHILOSOPHIE D'UNE FAçON UN
PEU AMNÉSIQUE DEPUIS SES PROBLÈMES DE SANTÉ ET SON ABSENCE !

RESTONS HUMAINS ! QUI , AUJOURD'HUI SE PRÉOCCUPE DE LUI ? SINON MOI PAR AMITIÉ ET PARCE QUE JEANNOT
EST UN VRAI HUMANITAIRE QUI NE FAIT PAS DE CINÉMA COMME MAINTENANT.........

SOYEZ NATURELS, NE VENDEZ PAS VOTRE ÂME À UN MAIRE QUI N'EN A RIEN A FOUTRE DE LA POÉSIE SINON QUE
D'AVOIR UN BUREAU DE MINISTRE ALORS QUI NE LE SERA JAMAIS MALGRÉ AVEC L'ARGENT DES CONTRIBUABLES À 8
MILLIONS D'EUROS POUR UN STRAPONTIN ÉJECTABLE.

DEVENEZ ADULTES DEVANT NOS POLITIQUES DE N'IMPORTE QUEL BORD QUI NE PENSENT QU'AU POUVOIR ET À
L'ARGENT, ET MÊME LES FAUX SOCIALISTES DE NOTRE DÉPARTEMENT...............

WILLIAM, NE VENDS PAS CE MERVEILLEUX OUTIL QUE TU AS RÉUSSI A METTRE EN PLACE À DES MERCANTILES QUI
TE LIQUIDERONT UN JOUR, RESTE COMME AU DÉBUT, UN HOMME PLEIN DE CONVICTION ET UN ÊTRE HUMAIN MÊME
SI TU AS DES DIFFICULTÉS FINANCIÈRES.

TU PEUX PASSER CE TEXTE, CELA NE ME DÉRANGE PAS. JE SUIS HORS D'ATTEINTE À MON ÂGE ET MA VIE EST DÉJÀ
PROGRAMMÉE POUR DÉNONCER LES INJUSTICES ET LES CONNERIES DES POLITIQUES, C'EST UN PRIVILÈGE DE
L'ÂGE ET DE MON INDÉPENDANCE FINANCIÈRE.

Commentaire de Anonymous Maurice Melliet , le 23 avril 2012 à 21:09  

Pascal bon voyage dans ces pays que j'ai déjà visité en 2007 et ou j'ai découvert un climat pesant et bien plus qu'au Coderc... où la vengeance est latente... ce qui n'est pas le cas pour moi malgré tes insinuations.
Les bobos sont plutôt au Coderc et non ceux qui aident les SDF et les plus démunis ! Vos fausses activités "ludiques" ressemblent à des fuites en avant par rapport à la réalité de la vie des gens de périgueux. C'est un club pour quelques personnes qui tentent d'être "quelqu'un" mais qu'ils n'en ont pas les moyens en étant seul !
Pardonne moi d'être aussi franc, mais j'en ai marre de me taire pour ne pas déplaire à des personnes bien placées, qui tentent de nous faire jouer les moutons à leur seul profit.
Soyez "adultes" ne jouer pas les acteurs artificiels comme vous le faites au Coderc ! Regardez les prix et ce qu'il reste dans les porte-monnaies des gens pauvres. les bobos, ce sont vous seuls et pas les autres ! ou alors ils se cachent...
Attendons la prochaine échéance municipale et on verra ce que l'on verra ! Maurice Melliet

 

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