Lecture pour tous
La rubrique que voici est nommée « Lecture pour tous » en hommage à Pierre Desgraupes (originaire de Mensignac en Dordogne) qui créa, en 1953, sous ce nom la première émission de télévision dédiée à la lecture.Coups et blessures

Juin 1981. Salle des fêtes de Razac-sur-l’Isle. Présentation de Roland Dumas aux militants socialistes. De gauche à droite : Roland Dumas, Roger Roudier, Gisèle Saint-Laurent, Francis Ardouin, Lucien Delmas, Michel Suchod. 06/1981 © Archives Départementales de la Dordogne – Fonds Diaz
Trente ans après, que reste-t-il de Roland Dumas en Dordogne ? Le dernier ouvrage de l’ancien député de la Dordogne, ami de François Mitterrand, ne laisse que peu de place dans la mémoire de l'auteur. Quelques lignes sans grand intérêt sur ce printemps de mai 1981 où François Mitterrand balaya d’un revers de main les ambitions d’un jeune socialiste périgordin pour imposer son poulain ; et sur la famille Deviers dont le père militant communiste était très estimé du côté de Terrasson et dont la mère qui l'hébergea fut l'assistante dévouée ; et enfin sur Christine, leur fille, qu'il reconnaît avoir connu en cette année de toutes les convoitises.« Quiconque se présentait sous l’étiquette de Mitterrand était presque sûr d’être élu »
Roland Dumas reconnaît qu’en juin 1981
. De Guéna il avoue qu’il était
Celui qui devient en Dordogne très vite
l’Arlésienne se rappelle les propos de son rival :
Et l’auteur de conclure :
« L'ami du Président » n’a eu cure des Périgordins
L’élégant, fin, cultivé Roland Dumas n’avait pas d’ambition pour sa terre d’élection et on serait presque à en conclure à un marché de dupes pour des femmes et des hommes qui rêvaient du
grand soir et croyaient que
l’ami du Président allait apporter son lot de consolations comme il était de coutume depuis toujours. Ce ne fut pas le cas.

Roland Dumas © Pascal Serre
Roland Dumas n’était pas fait pour la province et le peuple de la terre et des usines ; il aspirait aux grands desseins, à un destin. Il se voyait Premier ministre et fut contrarié de ne point y parvenir. Son propos, comme il en est de toutes les mémoires, le place au cœur des tempêtes, des secrets avec un bonheur finement ciselé. Nous voici entraîné dans
« l'État miterrandien » sous l’œil du
gardien du temple d’une époque qui ne peut, à ses yeux, qu’être soumise aux succès et fort rarement à l’échec. Roland Dumas se fait
people par effet de mode mais aussi de
manches en bon avocat qu’il est de sa propre cause. Le séducteur est toujours vif, éclairé, efficace. Il y décoche quelques flèches aux effets pernicieux et construit l’histoire à son profit. La diplomatie française y est par définition un modèle ; les souvenirs du père fusillé à Brantôme ou ses impressions de franc-maçon appellent le lecteur à la prévenance envers le
grand homme.
Dumas, la franc-maçonnerie et Périgueux
De la franc-maçonnerie, il évoque son parcours — fait assez rare — sans grande complaisance pour cette organisation et avouant :

Rien sur sa prétendue affiliation, en 1981, juste avant sa candidature à une loge de Périgueux… Des bavards prétendent l’avoir vu… deux fois ; d’autres prétendent qu’il en serait toujours…
Il brosse de ses relations avec François Mitterrand une vision parfois contrastée où sa fidélité au
Président n’a jamais failli. Il fournit de nombreuses anecdotes bien choisies se soumettant ainsi aux impératifs du marketing du livre politique. Ce n’est pas sans intérêt mais les historiens sauront séparer le bon grain de l’ivraie. On pourrait dire que Roland Dumas est un métissage de
Talleyrand et
Choiseul,
Casanova et
Dom Juan. On comprendra mieux combien le Périgord a pu paraître ennuyeux pour cet esprit ambitieux dont certains — mauvais esprits — disent qu’il était l’homme des coups tordus de Mitterrand. On peut se demander de quels coups et de quelles blessures l’auteur s’habille. Les réponses sont dans l’ouvrage.
Auteur : Pascal SERRE
« Roland Dumas, Coups et blessures »
Roland Dumas),
Éditions Le Cherche Midi, 520 pages, 18,50 €.
Pensée de la semaine
Antonio Soler écrivain espagnol, né à Malaga en 1956.
Écrivain largement reconnu et apprécié en Espagne, Antonio Soler connaît également une carrière internationale. La France le découvre en l'an 2000 avec « Les Héros de la frontière », rapidement suivi en 2001 par un second roman, « Les Danseuses mortes ». L’œuvre d'Antonio Soler est marqué par le soin apporté à la narration, portée par un rythme entraînant et une plume tantôt crue, tantôt lyrique, mais toujours humaniste. Source even.fr |
Le journaliste périgordin Pascal Serre est membre de :- Institut Montaigne (Paris)
- Fondation Terra Nova (Paris)
- Fondation de la France Libre (Paris)
| | |
Libellés : franc-maconnerie, lecture pour tous, Pascal-Serre, roland-dumas, yves-guena
Pour commenter les billets, veuillez cliquer sur le bouton rouge ci-dessous à droite ↓
Les commentaires, analyses et autres opinions qui paraissent dans Périblog, n'engagent que leur auteur.
On peut pas dire que les socialistes gardent un excellent souvenir de Dumas malgré ses indéniables talents de Machiavel. En Dordogne comme dit l'auteur nous étions inexistants. Dumas était un noble de province qui visitait ses terres et ouailles entre l'Elysée et le Quai d'Orsay
Triste individu comme homme politique mais comme Avocat complice du faux atentat! vrai magouleur et coureur de jupons!Aucune réference d'honneteté!