Des bougons heureux mardi 19 juillet 2011

Le cancan du Coderc est une chronique hebdomadaire dont le sujet est la place du Coderc à Périgueux et ses people, rédigée par le journaliste Pascal Serre :

Au cœur de l’été, la désormais célèbre place du Coderc n’a de cesse de se façonner en lieu de passages et de commérages incontournables. De La France coquine au Périlgourdin ; des spectateurs aux acteurs de la cène hebdomadaire, l’anodin prend une importance planétaire. On peut y jouer le paradoxe du bougon heureux.


Ils sont là ; tous les quatre, avec leur allure douce, véritables marauds d’un champ clos et infini à la fois. Montaigne disait du maraud :

« celui qui ne mérite pas de considération ». Sens péjoratif qui est contredit par la perception de Charles de Bovelles lequel y voit un artisan qui travaille le bois et qui fabrique des coffres. Ils me l’avaient dit : « Nous serons au Coderc » ; et ils y sont.

Je me suis attardé pour saluer le vaillant Henri Dupuy qui a déjà fait sa revue de presse. Je me hasarde à lui demander si le maire est là :

« Oh le maire, il passe tôt, le matin vers 7 h 30. En bon paysan du limousin il préfère le contact direct avec les commerçants de la place au bain de foule. Souvent il repasse en fin de matinée… » Dont acte.

Henry Dupuy
Le vaillant Henri Dupuy a déjà fait sa revue de presse. 16/07/2011 © Pascal Serre

Didier Menduni l’impertinent coquin

En quittant la rôtisserie je me trouve nez à nez avec un personnage aussi discret localement que célèbre dans les médias nationaux. Que diable voici Didier Menduni !


Didier Menduni, un personnage aussi discret localement que célèbre dans les médias nationaux. © Gilles Morel

Peu connaissent ce personnage qui a fait du libertinage son fonds de commerce. A l’origine du « Petit Futé » de la Dordogne, il a commis en 1994 une idée lucrative en créant un guide la « France Coquine ».

L’impertinent auteur reste le seul à oser mettre les pieds dans le plat, ce Périgordin niché dans les bois de Villamblard se fait aussi caressant qu’acide.


Les quatre cavaliers du grand reportage

Notre équipe est au complet. Bougons mais heureux les quatre cavaliers du grand reportage de proximité ont déjà avalé leur café me signifiant avec une autorité marquée mon retard. Le ciel est imprégné d’insignifiantes et brèves ondées. Même pas besoin d’un parapluie. Les fracas habituels du marché se font plus délicats. Il n’y a pas grande foule et les badauds sont tempérés par cette influence souveraine.

Michèle Thieullent, vedette d’un jour

Michèle Thieullent
Michèle Thieullent dite Mimi, vient d’être élue présidente du Lions Club Périgord-Montaigne. 16/07/2011 © Pascal Serre

La vedette du jour est Michèle Thieullent, la fromagère déjà bien connue. Le journal Sud-Ouest (article du 16 juillet par Anne Siméon). lui a réservé un bel, élogieux et mérité article.

C’est que Mimi vient d’être élue présidente du Lions Club Périgord-Montaigne ! Voici notre égo codercien réveillé par cet honneur.

Notre Christian venu de l’autre côté de la ville, du faubourg comme l’on dit la connaît bien :

« Elle a débuté rue Limogeanne. C’était en 1988. Ma défunte femme ne se servait que chez elle. Mais l’article vous raconte tout… »


Le Tour de France à Périgueux ?

René a relevé avec exaltation l’annonce par Michel Moyrand de la venue — probable — du Tour de France à Périgueux l’an prochain1.

Bernard ne décolère pas sur les propos d’Eva Joly voulant supprimer le défilé militaire du 14 juillet.

« C’est vrai que c’est désolant de voir le peu de monde présent avant-hier sur les allées de Tourny. C’est vrai que depuis le départ de notre régiment il n’y a plus les fastes d’antan quand on venait découvrir nos pioupious, pompiers, gendarmes. Le cours Montaigne était bondé de gens. Ça avait une autre allure ! »2

Jean-Marc Pennetier
Jean-Marc Pennetier, le directeur de cabinet du maire de Périgueux. © Pascal Serre

Je glisse que Jean-Marc Pennetier, le directeur de cabinet du maire, m’a dit que lors des cérémonies du 19 août — jour de la libération de Périgueux — une plaque sera posée en l'honneur de Jacques Gobert qui a recherché et identifié les 45 martyrs du « Mur des fusillés ». Ce qui attire un satisfecit général.

Mais Alain ne peut se passer d’une remarque :

« On l’a jamais vu ici ton copain ! »

« Mais si » que dis-je tout incertain dans mon propos et de rajouter : « Il a une fonction très prenante ».

Et Christian de déclarer :

« Ah je sais ce que c’est un directeur de cabinet, toujours sur la brèche. Ça n’a pu qu’empirer. »

Le tintamarre de la semaine

Jean-Paul déplore tout en bloc : le refus d’ouverture du Monoprix le dimanche3, les soubresauts de la Société protectrice des animaux4, le marché de nuit annulé5, la création d’une discothèque au cœur de la ville6, l’affaire de Périgord menuiserie7. Bref un vrai tintamarre qui, pêle-mêle, souligne une humeur contrariée. Personne ne contredit, n'alimente.

La nouvelle préfète sur le Coderc ?

Bernard prend la parole pour saluer l’épouse du nouveau préfet, Jacques Billant, vue pour la fête nationale :

« Je connais pas son prénom mais je dois vous dire qu’elle a de la distinction ! »

Christian, toujours au point sur les potins de son ancienne administration reprend :

« Mais elle a du caractère ! Ils sont arrivés avec plein d’animaux, des enfant, la grande bâtisse se fait plus familiale et le personnel se félicite de cette arrivée pleine de renouveau.Viendra-t-elle sur le Coderc ? Ce passage est obligé, un signe que j’attends pour conclure » déclare notre René.

Du côté du Bar de la Truffe

Sarung et Alain Pichard
Alain Pichard et son amie Sarung, subtile alliance des cultures cambodgienne et thaïlandaise. 16/07/2011 © Pascal Serre

Il n’est pas loin de midi et les signes du repli se font jour. Les « marauds » semblent fatigués. Acquitté de notre créance, sans grands élans, nous nous séparons.

De guerre lasse, j’entame une croisière sur la place encore fort animée. Je retrouve Alain Pichard et son amie Sarung, subtile alliance des cultures cambodgienne et thaïlandaise. Arrivés tardivement le couple n’aura pas son poulet tant désiré.

Jean-Christophe Sounalet et Rémy Philippon
Pause café pour Jean-Christophe Sounalet et Rémy Philippon photographes à Sud-Ouest pour le premier et la Dordogne Libre pour le second. 16/07/2011 © Pascal Serre
Jean-Pierre Laumond et Jean-Louis Pousse
Jean-Louis Poussse rencontre Jean-Pierre Laumond (à gauche), un inconditionel du Coderc. 16/07/2011 © Pascal Serre

Au bar de La Truffe Jean-Christophe Sounalet et Rémy Philippon respectivement photographes à Sud-Ouest et la Dordogne Libre entament une pause alors que Jean-Louis Pousse a retrouvé un de ses nombreux copains Jean-Pierre Laumond. Ce dernier est un inconditionnel du Coderc et s’y plonge toute la matinée au gré de ses humeurs et rencontres.

Hamid El Moueffak, maire-adjoint de Coulounieix-Chamiers 16/07/2011 © Pascal Serre

Hamid El Moueffak, maire-adjoint de Coulounieix-Chamiers y médite sur les dernières polémiques de sa commune8. Cet enseignant et chercheur originaire de Casablanca, en homme du Sud trouve sur le Coderc l’essence de notre civilisation commune. Il me confie combien il aspire à une plus grande sérénité dans sa commune…

« Nous travaillons, trouvons des solutions mais nous buttons toujours sur des histoires passées… » Lâche-t-il quelque peu harassé.


Le sacerdoce d’Aline Berret

Aline Berret qui tient depuis trois ans le magasin de presse
Aline Berret tient depuis trois ans le magasin de presse place du Coderc. 16/07/2011 © Pascal Serre

Je me devais depuis longtemps de visiter Aline Berret et qui tient depuis trois ans le magasin de presse qui ne désemplit pas. Ouverte tous les jours de 7 h 30 à 19 heures elle effectue un vrai sacerdoce.

Fort heureusement elle accomplit sa charge avec une assistante tout aussi avenante : Karine. Certes elle fait une petite pause l’après-midi des dimanches et lundis.

Ici c’est le royaume des joueurs en tous genres tel Thierry Calmes qui tient sa boutique de jeux vidéos « Score Game » et que je découvre par hasard grattant à tout va et avouant quand même

« ne pas être accroc comme certains ».

Les couvertures de magazine sur le Périgord font florés : l’Express, Le Point, Détours de France, France et j’en passe.

Aline Berret assure que les Périgordins sont friands de ces éditions toujours éclatantes dans leurs photos et leurs textes aguicheurs.

Qui se rappelle qu’en ce lieu vivait une réputée épicerie en fruits et légumes ? C’était le temps de Jean Couturas qui fut un adjoint émérite d'Yves Guéna qui était connu comme le loup blanc.

Le Périlgourdin hors des tristes monopoles

Michel Labussière et son Périlgourdin
Michel Labussière lance son Périlgourdin. 16/07/2011 © Pascal Serre

J’apprends que mon ami Michel Labussière vient de lancer son Périlgourdin un quatre pages comme en connaissait au XIXème siècle.

Il me faut le chercher. Je le retrouve enfin en dehors du cénacle habituel. Il me présente sa newsletter qui se veut

« pour une actualité rieuse partagée hors des tristes monopoles ». On a pas finit de rire ! Je m’y retrouve cité avec un humour corrodant non dénué d’affection et auquel je m’accorde.


Le Périlgourdin sur le net →

Jacques Vergnaud : de la pub à la peinture

Jacques Vergnaud
Jacques Vergnaud expose ses oeuvres à Hautefort du 20 juillet au 10 août 16/07/2011 © Pascal Serre

Passe un autre Périgordin bien connu par ses entreprises de publicité et son inlassable engagement pour le club de rugby de Périgueux : Jacques Vergnaud. Le voici, à la grande surprise de ses amis, dans la peinture. En noir et blanc avec un carré rouge mystérieux. Il m’annonce qu’il expose à l’autre bout du monde, à Hautefort du 20 juillet au 10 août. Sacré bonhomme que ce Jacques !


Mes bougons du moment, mes marauds de l’instantané sont déjà chez eux

Quelques gouttes plus abondantes nous ramène à surseoir à ce pèlerinage hebdomadaire.

La ville semble toute en indulgence ; les terrasses découvrent la solitude et, à l’intérieur des entrailles de la convivialité de cette fin de marché, les murmures cèdent au vacarme des habitués et des touristes tout émerveillés par ce petit monde fait de petites gens aux repères joyeux. Mes bougons du moment, mes marauds de l’instantané sont déjà chez eux.

Le temps est venu de ramasser les impressions et de pianoter sur le clavier. Bonne fin de semaine à tous !

Auteur : Pascal SERRE


1. voir Sud-Ouest du 15 juillet - 2. voir Sud-Ouest du 15 juillet - 3. voir Sud-Ouest du 13 juillet - 4. voir Sud-ouest du 9 juillet - 5. voir Sud-Ouest du 13 juillet - 6. voir Sud-Ouest du 9 juillet - 7. voir Sud-Ouest du 7 juillet - 8. voir Sud-ouest du 14 juille - Le journal Sud Ouest sur internet →


Pascal Serre, journaliste périgourdin, est membre de :
  • Institut Montaigne (Paris)
  • Fondation Terra Nova (Paris)
  • Fondation de la France Libre (Paris)

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Commentaire de Anonymous Christine , le 20 juillet 2011 à 09:31  

Quel tour de piste people qui n'a rien de bougon. Et grand bonjour à Didier que je n'ai pas revu depuis plus de dix ans.

Commentaire de Anonymous Christophe , le 20 juillet 2011 à 21:50  

Faudra penser à faire un livre car tous ces articles bout à bout sont un formidable témoignage sur la société de Périgueux. Un sociologue y trouverait de quoi faire. En attendant bravo car à chaque fois on croit tous les connaître et il y a toujours des nouvelles têtes. C'est plus la france coquine ou le ranch coquin mais le coderc malin

Commentaire de Anonymous JEAN-PIERRE , le 20 juillet 2011 à 23:20  

Excellente idée le livre faut lancer une souscription et le vendre sur le coderc ca serait mieux que art et o

 

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