Le Bouillon Chartier Paris dimanche 13 janvier 2008

Restaurant Le Bouillon Chartier 7 rue du Faubourg Montmartre 75010ParisCeux qui se rendent à Paris pour la première fois, se doivent d'aller sur les lieux incontournables : la Tour Eiffel, le Sacré Coeur, le Musée du Louvre, le parvis de Notre-Dame, l'Arc de Triomphe à l'autre bout de la plus belle avenue du monde... Je suis allé à Paris maintes fois, et j'y ai même vécu quelques mois heureux dans un passé lointain, alors pour ce qui est de ces hauts lieux touristiques, « been there, done that ! ».

Aujourd'hui, le peu de nostalgie qui me reste, parvient difficilement à tromper mes yeux. Il me faut pour retrouver les impressions d'antan, gommer de mon esprit la foule cosmopolite et omniprésente : dans les gares, au guichets des musées, à l'entrée des restaurants, sur les trottoirs des grands boulevards, dans le jardin des Tuileries, à la porte des toilettes publiques... Les touristes sont là pour rester, voire se multiplier, tel des staphylocoques dans un bouillon de culture. Paris devient d'année en année un grand musée à ciel ouvert ; un plat fait d'une multitude d'ingrédients, réchauffé et sans saveur, et j'ai peur un jour, de ne plus ressentir la même adoration pour elle.

Le Bouillon Chartier Paris - porte tournante
La porte d'entrée le 1er janvier 2008

Le Bouillon Chartier - serveurs
Serveurs du Bouillon Chartier

Le Bouillon Chartier (ou chez Chartier, comme disent les habitués) est un de ces endroits qui est lui aussi devenu un point de ralliement des touristes en quête « d'authenticité » –  ; ils ne réalisent pas, bien sûr, que cette authenticité se meurt aussitôt qu'ils s'en approchent, un guide de Lonely Planet en poche. Heureusement, il règne dans cet endroit, situé dans la rue du Faubourg Montmartre, une atmosphère si puissamment chargée d'histoire, que même les exclamations trop fortes des Américains n'arrivent pas à gâcher l'expérience. Aussi, je vous recommande d'aller un jour déjeûner dans ce bistrot, cette grande cantine aux décors « Belle Époque » préservés dont l'entrée se trouve au fond d'une cour banale.

Le Bouillon Chartier - les célèbres tiroirs à serviettes
Les célèbres tiroirs à serviettes de table pour les habitués, désormais condamnés par plusieurs couches de vernis.
À peine passé la porte tournante, vous serez séduit par la lumière ambiante provenant des verrières et des chandeliers accrochés aux hauts plafonds au jaune renforcé par la fumée de cigarette et le temps, et que reflètent les grands miroirs et la boiserie vernie.

Selon l'heure à laquelle vous vous y rendez, soyez prêt à faire la queue. Si comme moi vous arrivez vers quinze heure un premier janvier, votre attente sera brève. Les serveurs habillés comme il se doit, d'un grand tablier blanc et d'un gilet limonadier noir, vous accueilleront avec un peu ou beaucoup d'empressement en fonction de l'affluence. Quand viendra votre tour, vous serez dirigé, sans qu'on vous en donne vraiment le choix, vers une table où seront peut-être déjà assis des inconnus. Une occasion donc de faire connaissance.

Le menu que l'on a placé devant moi était une simple feuille de papier couleur fuchsia où étaient listés des plats traditionnels du genre : boeuf bourguignon, andouillette de troyes ou pavé de rumsteak avec frites (ou haricots verts tout frais sortis – m'a t'on dit – de la boîte de conserve). Vous l'aurez compris, on ne va pas chez Chartier pour la haute gastronomie, ni d'ailleurs pour les prix modérés qui ne le sont plus depuis belle lurette (comptez une quinzaine d'euros par personne), mais seulement pour cette ambiance unique. Mon rumsteak était excellent et mes frites dorées à point, quant au vin, ordinaire.

Le Bouillon Chartier - l'addition sur la nappeIl n'y avait donc guère d'affluence ce jour-là, et on ne m'a pas forçé à libérer la table aussitôt avalés mes pruneaux-au-vin-glace-vanille. Alors mon camarade de table, un provincial en virée dans la grande ville, et moi, avons débattu de ce qui nous charmait le plus dans ce bistrot.

Je ne suis pas fumeur et pourtant j'ai regretté de ne pas voir les toutes dernières volutes de fumée suspendues entre la verrière et le sol, les clients ayant semble t-il, anticipé la loi anti-tabac ; elles ajoutaient à la magie de l'endroit, un peu comme les nappes de brouillard le font dans les films de Tim Burton...

Puis au bout d'une heure trente, notre serveur, un vieux monsieur un peu grincheux, a fait l'addition sur la nappe de papier. Mon nouveau pote m'a accompagné jusqu'à la gare d'Austerlitz où nous nous sommes chaleureusement dit au revoir. J'ai enfin sauté dans mon train, direction Périgueux, mon port d'attache qui, malgré le plaisir que j'ai eu à retrouver Paris, commençait à me manquer sérieusement.

Le Bouillon Chartier
7 rue du Faubourg Montmartre
7509 Paris
Tel : 01 47 70 86 29
Le site officiel du restaurant Chartier ›

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Commentaire de Blogger Susana , le 19 janvier 2008 à 14:22  

Hola:
Me gustaron tus imágenes.
Cariños desde el Ultimo lugar del mundo!!

Commentaire de Blogger Périblog - William Lesourd , le 20 janvier 2008 à 02:58  

Muchas gracias (j'espère que je ne suis pas en train de me faire insulter en espagnol :-)
Quelqu'un sait-il ce que la dernière ligne signifie ? W

Commentaire de Anonymous Anonyme , le 21 janvier 2008 à 21:42  

Voici une traduction transmise par mon voisin José, espagnol d'origine qui habite au dessus de chez moi.

"salut tes images m'ont plues

affection depuis l'ultime lieu du monde (affetion depuis la dernière place sur terre ?)."

 

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