Alain Bernard au fil de l'Isle - échos 1 janvier 2014 dimanche 5 janvier 2014
Au fil de l'Isle Chaque semaine retrouvez sur Périblog les échos, les chroniques ou d'autres textes rédigés par Alain Bernard
Sarrazac s’éclate en hiver
Les fêtes ont pu donner à certains l’idée de pousser jusqu’à Sarrazac, en pays thibérien, où l’on a jadis élevé de pittoresques bisons dont certains exhibés dans des cabarets parisiens.
Là, c’était pour découvrir le château de Fayolle, bel ensemble nourri de l’architecture d’une forge ancestrale, où une généreuse table d’hôtes se prolonge régulièrement en musique.

Avec sa famille et sa compagne Marlène Montépin, Christian Dardelet concocte ces soirées que précèdent, un mardi dans le mois, ses cours de cuisine mensuels aux thèmes aussi variés que le potiron, le feuilleté, la mer, l’Espagne, les pâtes ou les verrines.
Après le Quartet Daniel Roux et Kris & Co pour fin 2013, les prochains orchestres invités aux « Agapes hivernales » du château de Fayolle seront le 25 janvier Djangophil to bebop et le 22 février le Quartet 60.
Finalement, que des quartets... même Kris & Co qui est un quartet moins un !
Un « Jardin remarquable » éclot
Après des années d’efforts pour être reconnue à Saint-Médard-d’Excideuil sur le site d’un ex-centre de formation rurale, la famille Piot obtient reconnaissance pour son Jardin d’Hélys. Ce lieu d’art contemporain à tendance minimaliste vient en effet de recevoir une bonne nouvelle de la préfecture de région.

L’année qui débute voit ainsi ce domaine des Gissous labellisé « Jardin remarquable » compte tenu, dit le communiqué de la direction des Affaires culturelles d’Aquitaine, d’une « conjugaison harmonieuse entre le parc historique et la création plastique du Jardin d’Hélys ».
Accueillant nombre d’artistes y compris de l’étranger, le Jardin d’Hélys figure désormais parmi la trentaine de « Jardins remarquables » d’Aquitaine. La famille Piot, originaire de Vaulx-en-Velin (Rhône) a participé à maintes opérations artistiques en Dordogne, y compris dernièrement « Seconde Nature ». Elle savoure son nouveau label.
Ces Croquants avaient de la gueule
Fort courues – et pas seulement par de vieux érudits –, les conférences des Archives départementales, au Centre départemental de la communication, surfent, un jeudi toutes les six semaines, sur le succès… pas seulement parce que les archivistes régalent, en fin de causerie, les participants.

Le médiéviste Gontran des Bourboux a évoqué, le 19 décembre, la 1ère révolte des Croquants en Périgord, balayant pas mal d’idées fausses sur cette « révolte des Tard-Avisés » née d’une overdose d’impôts.
Docteur en histoire, il a notamment écrit, en dernier, « Les gens d’armes d’Henri IV », paru aux Éditions Cyrano en Dordogne, qui était en lice pour le Grand prix littérature Périgord.
Prochaine conférence : le jeudi 23 janvier, toujours au Centre départemental de la communication. La directrice des Archives, Maïté Etchechoury, parlera de « la vie municipale à Périgueux au début du 17e siècle, d’après le journal de Pierre de Mèredieu ».

Tout trouvé pour les insomniaques
On aurait envie de décerner la palme de l’année 2013 à Pierre Lepère, écrivain périgordin (de Bussac précisément), qui vient de publier « Marat ne dort jamais » aux Éditions de la Différence. Un titre en or pour les insomniaques !

Après « Le ministère des ombres » sur la chute de Fouquet et « Un prince doit venir » sur l’assassinat du duc d’Enghien, c’est le dernier volet de sa trilogie sur les « grands perdants » de l’Histoire de France. En effet, après bien d’autres romans, essais et ouvrages poétiques, il s’est attaqué là à l’un de ses personnages les plus complets, les plus créatifs, les plus passionnants. Mais l’image de ce bourreau de travail, de cet esprit encyclopédique, de ce penseur polyglotte et de ce journaliste infatigable, qui était aussi un malade chronique, a finalement été brouillée par celle de Charlotte Corday, jeune royaliste qui l’assassina dans sa baignoire. Comme devraient le savoir tous les écoliers…
Mais on lui épargnera tout mauvais jeu de mots périgordin… avec la fraise nommée, du côté de Vergt, Mara des bois !
Les Lituaniens privés de cinéma
Ils ont préféré rester beaux joueurs et se contenter de simples retrouvailles amicales : les membres de l’association périgordo-lituanienne Liétuva n’ont pu, vendredi fin décembre à la salle de quartier Saint-Martin, voir « La colline des croix », pour d’obscures raisons techniques.
Face au projecteur récalcitrant, le réalisateur Olivier Besse s’est promis de revenir parler de cette colline de Lituanie croulant sous les croix, vrai pied-de-nez à tous les pouvoirs depuis le 14e siècle.
Liétuva , que préside Aïda Degeix, reste un lieu de dialogue et d’amitié. En août dernier, l’association a contribué au départ de trois expositions de photos pour un mois en Lituanie et, en septembre, participé à un grand rendez-vous à la Maison de l’Europe à Bordeaux.

Le toucan et la grenouille
Une exposition mérite bien le détour : jusqu’au 10 janvier, à la galerie Le Passage (passage Sainte-Cécile), celle des bronzes animaliers de Sophie Dabet qui a fixé dans le métal grenouille, toucan, poule, cochon, taureau, ours et on en passe.
Des bêtes auxquelles, à défaut de la parole, il ne manque que le… cri.

Leurs plumes entre deux années
La fin de 2013 a vu la sortie à Lanouaille, le 21 décembre, d’un ouvrage marquant : « Un drapeau, un destin » par le colonel Yves Le Normand, qui fut commandant en second du 5e Chasseurs à Périgueux et chargé de nombreuses missions extérieures, y compris en ex-Yougoslavie pour l’ONU.
Publié chez Arka à Périgueux, il s’agit non seulement d’un témoignage déjà historique mais aussi d’un ouvrage de réflexion géopolitique avec, en toile de fond, la place de l’armée dans la société. C’est aussi, pour l’auteur, une victoire civile puisqu’il a surmonté ses soucis physiques pour l’écrire.
Autres dédicaces de livres nouveaux : Yvan de Wilde a signé le 22 décembre à la librairie Marbot « À l’ombre du trône d’Espagne, Charlotte de Bourbon, duchesse de Ségovie » (Éditions Vaillant), saga méconnue de la tante du roi Juan Carlos, écrite avec Nicole D. Vaillant et qui a suscité la curiosité.
Le même week-end, la doyenne écrivaine Françoise Pinsard avait choisi deux lieux inhabituels pour dédicacer son nouveau livre régionaliste « J’arrive à Périgueux » : rue Wilson, la boutique de cultivateurs Bon poids & Cie ainsi que Petits caprices, magasin de vêtements pour enfants. Une façon de faire vivre le commerce de centre-ville !

À noter enfin une dédicace à venir rapidement en début d’année, celle de « Je suis un homme charmant » (Édition L’Œil du prince), nouvelle pièce du dramaturge périgourdin Robert Poudérou, initiateur entre autres du festival de la Mémoire des humbles à Mensignac.
Ses héros Antoine Travers charmeur mais vieillissant et Sabrina éclatante de jeunesse, dansent l’éternel et diabolique pas de deux de l’amour et du temps. Après 45 autres pièces, notamment de « théâtre citoyen » (ainsi, sur l’Algérie, « Pendant que vous dormiez »), Robert Poudérou retrouve une veine plus psychologique, tout en exploitant la même finesse d’écriture.



Elle a vécu pour les livres
On vient d'apprendre le décès de Marie Chastang qui, pendant 25 ans, avec son mari Gérard, tint la librairie La Mandragore, rue Limogeanne, avant de passer la main en 2013.
Cette librairie incarne un certain commerce de centre-ville que Marie et Gérard Chastang s'étaient efforcés de maintenir (par exemple au niveau du livre d'art), tout en participant aussi à diverses manifestations comme la fête annuelle du livre en juin à Champcevinel ou une autre encore à Coulounieix-Chamiers.

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