Les obsèques de Philippe Cornet - photos et vidéos vendredi 14 juin 2013

Grande foule et vive émotion

En toute logique, après avoir si longtemps séduit la foule avec sa joie de vivre, Philippe Cornet a réuni mercredi plus de 1500 personnes à Saint-Front pour ses funérailles.

La foule est là, patiente, silencieuseLa foule est là, patiente, silencieuse 2013 © JDC

Le public, ému, était éclectique : avocats en toge, préfet, boucher en chemise, élus et ex-élus de tous bords (de Bernard Cazeau à Paulette Labatut), bourgeoises en fine robe, copains en pull, ex-restaurateur des Eyzies qui recevait autrefois l’élu à sa table, fonctionnaires en costume ou amis des quartiers — ainsi celui de Vésone où il avait participé à la dernière fête.

Archi-comble, la cathédrale est brusquement devenue une grosse ruche figée dans le deuil, une bulle sacrée cristallisant le temps ensoleillé d’une ville orpheline, rassurée de brasser ses différences. D’ailleurs après le ballet bien orchestré des neuf employés des pompes funèbres Virgo, la foule a eu du mal à se disperser, comme suspendue à l’instant.

Comme dans un mauvais rêve, on découvrait une famille assommée par la tristesse, d’énormes limousines noires, des montagnes de fleurs — dont certaines venues d’Amberg où Philippe était populaire —, des prêtres graves sous la pourpre, de l’orgue à grands flots et des policiers en impeccable uniforme au garde-à-vous, complétant un porte-drapeau stylé.

Plus de 1500 personnes se sont rendues à la cathédrale Saint-FrontPlus de 1500 personnes se sont rendues à la cathédrale Saint-Front 2013 © William Lesourd

Le rôle de la seule politique ?

Mais ce que tout le monde cherchait avec plus ou moins de discrétion, c’était la présence, au demeurant peu probable, d’Yves Guéna et Jean-Paul Daudou et celle, plus ou moins imaginée, de Xavier Darcos (d'ailleurs sur le point d'endosser l'habit vert des académiciens) et de Jean-Pierre Raffarin.

Sans doute personne mercredi n’imaginait que la seule politique ait pu faire se tuer un garçon aussi blindé sous son apparence épicurienne. Mais le début de précampagne des municipales avait déjà laissé des traces. Bien des esprits étaient en ébullition, certains militants revenant sur les paroles de l’ancien ministre-maire, d’autres suggérant que François Baroin n’avait peut-être pas autant adoubé Philippe Cornet que la presse ou celui-ci l’avait cru.

Une esquisse de réponse a été fournie par les prises de parole. Outre celles du maire Michel Moyrand, profond et ému, du jeune filleul Jérémy, du bâtonnier Éric Barateau et du responsable UMP de circonscription Laurent Mossion, on retiendra l’intervention du représentant départemental de ce parti, Jérôme Peyrat.

Invictus le poème préféré de Mandela

Saluant « le militant de la rue Thiers jusqu’aux coins les plus reculés de la vallée de l’Isle », il affirma que « Philippe Cornet a allumé un foyer qui jamais ne s’éteindra, il a incarné une façon de faire de la politique sans être sérieux et triste, avec une bonne humeur capable d’agacer certains... »

« Dans la nuit qui m’environne,

Dans les ténèbres qui m’enserrent,

Je loue les dieux qui me donnent une âme,

À la fois noble et fière (…)

Aussi étroit que soit le chemin,

Bien qu’on m’accuse et qu’on me blâme,

Je suis le maître de mon destin,

Le capitaine de mon âme ! »

Pour certains dans la cathédrale, Jérôme Peyrat a ciselé là le portrait d’un homme à abattre… et, qui de fait, a été abattu. En écho, Me Vincent Maris, l’associé de Philippe Cornet, à queue de cheval, a dit d'une voix d'acteur des vers de l’Invictus, le poème fétiche du leader sud-africain, Nelson Mandela, qui a fait venir les larmes aux yeux de plus d'un :


[ voir plus bas les vidéos des prises de parole de ces messieurs ↓]

Ne pas chercher à comprendre ?

Le jeune prêtre Gautier Mornas, orchestrateur de la cérémonie funèbre, apporta sa propre réponse en affirmant qu’il n’y aurait justement… jamais de réponse à la disparition de Philippe Cornet.

Mystère, non-réponse, absence de recherche explicative : par rapport aux hypothèses les plus folles émises par tout un chacun depuis vendredi, il est évidemment tentant de renoncer à comprendre. Mais serait-ce forcément satisfaisant pour l’esprit ?

En fait, alors que notre société déboussolée a besoin de nouveaux repères, il n’est pas indifférent hélas que, par-delà ses mérites et ses défauts, un homme comme Philippe Cornet ait pu si vite disparaître, avec son sourire — ah, son sourire —, son dynamisme et son expérience, du paysage périgourdin.

Auteur Alain Bernard

L'abbé Nicolas sort de la cathédrale. Derrière, à droite, Gautier Mornas, le prêtre qui a dirigé l'office
L'abbé Nicolas sort de la cathédrale. Derrière, à droite, Gautier Mornas, le prêtre qui a dirigé l'office 2013 © Alain Bernard
a sortie du cercueil avant son départ pour Marsaneix
La sortie du cercueil avant son départ pour Marsaneix 2013 © Alain Bernard

Les prises de paroles et autres vidéos et images


Michel Moyrand
Jérôme Peyrat
Me Èric Barateau
Laurent Mossion
Me Vincent Maris

Nous avons préféré ne pas inclure la prise de parole du petit Jérémy, filleul de Philippe Cornet, mais le lien vers la vidéo est disponible si vous en faite la demande.


La foule révérencieuse

Quelques secondes à l'intérieur de la cathédrale
Les avocats du barreau de Périgueux en robe, à l'intérieur de Saint-Front
Les avocats du barreau de Périgueux en robe, à l'intérieur de Saint-Front
2013 © Alain Bernard
Éric Casbonne, animateur très populaire, signe le cahier de condoléances
Éric Casabonne, animateur très populaire, signe le cahier de condoléances 2013 © Alain Bernard
Périblog
Le cercueil est porté dans le corbillard pour être conduit au cimetière de Marsaneix 2013 © JDC
Périblog
La cathédrale Saint Front telle que nous l'avons photographiée avec le drone de mon ami Dominique Louis le soir des obsèques 2013 © Dominique Louis

Ce qu'on dit dans la presse...


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Commentaire de Anonymous Marie-Claude Abbes-Fuentes , le 22 juin 2013 à 02:21  

Je publie de nouveau ce joli texte de Marie-Claude Fuentes qu'elle avait posté sous le billet concernant le décès de Philippe -WL :



" Philippe décidant de quitter, de son propre fait, la scène de la vie... sans explication pour ceux si chers à son cœur...
"Est-ce possible ?"
C'est la première question qui martèle notre esprit endolori, meurtri par ce séisme affectif !
Le couperet tombe alors, écartant brutalement l'hypothèse (presque apaisante...) d'un homicide !
Alors une seconde question , outil de torture, se substitue à la précédente :
"pourquoi ?"
Puis une troisième, une quatrième... en quête de vérité, piètre remède à la douleur qui nous oppresse :
"Quels bourreaux, conscients ou non de l'être, ont condamné le côté cour et le côté jardin de cette précieuse scène des vivants parmi lesquels notre ami, aimé de tous, avait une place privilégiée ?"
"Quels bourreaux ont dessiné, en lieu et place cette seule et fatale issue ?"
"Comment peut-on à ce point faire les sourds et pousser celui qui veut s'exprimer à se taire à jamais ?"
Il est heureusement une petite flamme que nul ne peut atteindre et qui gardera Philippe présent à jamais dans nos cœurs... celle du souvenir.
A Caroline et à leurs deux garçons je veux dire toute ma compassion mais aussi combien ils peuvent être fiers, au-delà de leur désarroi, de l'homme qu'était Philippe et des bienfaits qu'il répandait tout naturellement autour de lui. " M-C. A-F.

Commentaire de Anonymous aurore , le 21 juillet 2013 à 16:09  

beaucoup de monde pour ces obseques, ce qui prouve que l'homme était apprécié

 

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