Fabrice Cellier - Vinta-Quatre : Qui-é-Qui périgordin lundi 17 juin 2013

Fabrice Cellier - Vinta-Quatre - 24

QuiÉqui Chaque semaine retrouvez sur Périblog le Who's Who périgordin rédigé par Brett Christmann

Fabrice Cellier : la preuve par 24

Il a trente huit ans, l'œil vif, et de toute évidence, il a oublié d'être bête. Ce Parisien d'origine avait des envies d'ailleurs, une soif de créer plus que d'entreprendre. Il fait ses humanités aux États-Unis où il apprend l'essentiel de la civilisation américaine. Il craque un peu avant son doctorat, mais les informations acquises ne tardent pas à éclore dans l'esprit fécond de Fabrice Cellier.

Il y a une quinzaine d'années, ses parents décident de partir sur la route de l'art de vivre et au pays d'un certain épicurisme. Il y a maintenant six ans, des ennuis de santé le font relativiser et distinguer l'ambition de l'envie, l'intérêt de la passion. Il décide de rejoindre ses parents en Dordogne. Parlant parfaitement anglais, mû par le désir de faire, il officie comme guide au château des Milandes, sans pour autant perdre son temps. L'esprit en mouvement, il comprend très vite que ce berceau touristique manquait cruellement de vêtements et de souvenirs textiles.

Un label Vinta-Quatre - 24Un label Vinta-Quatre 2013 © Brett Christmann

C'est en créant un site de covoiturage et en offrant des autocollants numérotés « Dordogne » — qui s'arrachèrent très vite — que Fabrice comprit « qu'un Dordognot reste un Périgordin à vie... »

Et puis l'idée vint : faire des t-shirts aux couleurs du Périgord. L'inquiétude des parents et l'exaltation prospective du rejeton finiront par s'accorder. Remuant résistances et idées reçues, Fabrice trentenaire convaincu, mise sur la cohérence régionale, sur l'identité de la Dordogne et, aidé par son graphiste Nicolas Allorge, crée sa marque : 24. Écrite « vinta-quatre », en langue occitane pour renforcer la volonté d'ancrage régional.

Le bouche à oreille positif augure assez vite une réussite possible. Il commence à écouler un t-shirt par jour. Faisant floquer ces textiles par une entreprise du département, il entreprend de créer motifs, logos et thèmes.

Il partage sa production en quatre grands thèmes : Ovalie ; terroir ; préhistoire et Occitanie. Son don du marketing et son nez de pointer anglais confirment très vite que son intuition était la bonne.

À maintenant 38 ans, il affiche un bilan enviable, même s'il sait que rien n'est jamais gagné. Du haut de ses 600 textiles écoulés par mois, ce pragmatique inspiré, sait que se développer c'est aussi mourir un peu. Alors, il réfléchit, compose et étudie. Sa boutique de Périgueux, matrice de son projet est connue de tous.

Au 16 rue Saint-Front, il vend et propose ses collections. « Au début, confie-t-il, nous vendions surtout du XL et les graphismes rugbystiques l'emportaient ». Sa marque, et ses graphismes se rapprochent maintenant d'un cœur de cible plus vaste et plus tendance. La taille la plus demandée est le M, elle a rétrécie en même temps que sa clientèle s'est agrandie. Ses clients ont en moyenne 35 ans et ses « têtes de mort » préhistoriques, recouvrent les poitrines juvéniles des jolies Périgourdines, aussi bien que les torses de leurs prétendants, ou que les pectoraux en sommeil des seniors passionnés de ballon ovale.

La suite sous la photo ↓

PériblogFabrice Cellier 2013 © Brett Christmann

Sa deuxième boutique de Bergerac ne lui donne pas autant de satisfaction que celle de Périgueux. À l'heure où tout le monde se plaint, lui l'affirme « Périgueux est une ville formidable, il y a tout, discothèques, bars de nuit, multiplexes, marchés, c'est le centre administratif et économique de notre région ».

Il a trouvé dans son Périgord, l'équilibre et la possibilité de créer. Il travaille beaucoup, mais ne perd jamais une occasion de piquer une tête dans la Dordogne, histoire de se rafraîchir les idées, et d'harmoniser sa vie de famille au Buisson-de-Cadouin où il demeure.

Il sait que son département est vaste « le troisième plus grand de France en superficie », dit-il, l'œil brillant. Mais, il sait aussi que la densité de la population est faible, et que pour progresser encore, il faudra passer par le mal obligé du recrutement de commerciaux et de ses dangereuses délégations. Qu'à cela ne tienne, celui qui a réhabilité le chauvinisme intelligent, continuera sa route avec générosité, humilité et finesse.

« Nous sommes trois salariés plus moi, avoue-t-il. Je suis un patron qui préfère payer les autres avant lui même ». La marque 24 est maintenant sur son 31.

Certes il y a du magret, du foie gras et de la truffe, la Dordogne est riche, mais repartir repu en arborant un t-shirt, un blouson, ou une chemise marqués de l'identité de cette région bénie des dieux, a maintenant de quoi rassasier les touristes les plus exigeants.

Auteur Brett Christmann

Et le portrait suivant dans qui-É-qui...


Michelle Thieullent, maître fromager

 Mimi Thieullent 2013 © Brett Christmann

Il faut voir, rue Limogeanne, le long cortège des chalands venus du monde entier battre le pavé entre ces hôtels moyenâgeux. Des commerces de bouches, il en reste peu, une boulangerie, une boucherie-charcuterie, et surtout l'imposante et coquette fromagerie de Mme Michelle Thieullent à l'enseigne de « la ferme du périgord ».


[ Voir le portrait suivant, celui de Michelle (Mimi) Thieullent, maître fromager — La ferme périgourdine ]

Voir le portrait précédent, celui de Gilbert Géral — office de tourisme de Hautefort ]




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Commentaire de Blogger un garde-champetre pas comme les autre , le 18 juin 2013 à 17:41  

C'est très bien, commercialement parlant pour faire connaître notre département à tout le monde, les périgourdins, périgordins et touristes,et pourquoi pas le tirt shirt du garde champêtre d'antan du périgord avec un logo (non! je plaisante,on n'a pas les moyens!!)je préfére rester comme c'a a continuer a suivre mes traditions.

 

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