Documents insolites au Musée militaire de Périgueux lundi 7 janvier 2013

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Courrier présidentiel US au Musée militaire

En commençant à se préparer à la commémoration du centenaire de la Guerre de 14, l'équipe du Musée militaire de Périgueux vient de remettre la main sur des documents assez exceptionnels.

Lieutenant Quentin RooseveltParmi les collections de la Première Guerre Mondiale du musée, se trouvent plusieurs documents concernant la mort du lieutenant Quentin Roosevelt, le 14 juillet 1918 © Musée militaire de Périgueux
Lieutenant Quentin Roosevelt dans son avion et après avoir été abattu par les AllemandsArrivé en France il partagea l'entrainement des aviateurs anglais sur la base d'Issoudun puis rejoignit, en juillet 1918, le 95e escadron aérien appartenant au 1e Groupe de poursuite, basé à Touquin. Il fut abattu au-dessus de Chamery, près de Château-Thierry (département de l'Aisne), le 14 juillet 1918, alors derrière les lignes allemandes, cinq jours après sa première victoire. L'armée allemande lui rendit les honneurs militaires lors de ses funérailles © Musée militaire de Périgueux

Les documents concernent la mort, à bord de son avion, de Quentin Roosevelt, fils benjamin du président des États-Unis de 1901 à 1909. C'était dans le ciel de l'Aisne, le 14 juillet 1918.

Les pièces retrouvées attestent, avec ce jeune et fringant aviateur, d'une réelle noblesse des premiers combattants de l'air, celle-là même qui a été illustrée par le personnage de Guynemer ou par le récit du roman « L'Équipage » de Joseph Kessel

Peut-être une marraine de guerre

Traduction de la lettre écrite par Teddy RooseveltUne lettre (réf. 3743), concernant le devenir de la sépulture de Quentin, adressé à Mme Françoise Carmains (ou Carmins), une Périgourdine, alors à Chicago en décembre 1918. On ne sait qui était cette personne, apparemment très connue pour « des – Petites Longchamp – miniatures des courses Paris Longchamp », et ses liens avec la famille Roosevelt, peut être sa « marraine de guerre » en France pendant la durée du conflit © Musée militaire de Périgueux

C'est l'intérêt pressant d'une Périgourdine, Françoise Carmins, active aux USA ― elle se trouvait alors à Chicago ― qui explique le courrier initial : plus ou moins liée à la famille Roosevelt. Elle s'enquiert de savoir si le corps du jeune officier doit être rapatrié aux États-Unis.

Alain Sartre et Jacques Faucoulanche pensent, au Musée militaire, que cette femme curieusement attachée aux courses de chevaux miniatures, était peut-être la marraine de guerre.

Ils sont évidemment preneurs de tout renseignement possible à son sujet (1).

La réponse négative de Théodore (Teddy) Roosevelt relative au rapatriement du corps constitue un premier document conservé à Périgueux, suivi plus tard de sa photographie dédicacée au Musée militaire, en signe de sympathie.

En Normandie aussi

Moins connu que Franklin Roosevelt mais parent avec lui, Théodore Roosevelt, élu plus jeune président des États-Unis, était également un explorateur. Il a laissé le souvenir d'un activiste en politique étrangère ― politique du «  big stick  », du gros bâton. Il est immortalisé dans la roche du fameux Mont Rushmore avec Washington, Jefferson et Lincoln, eux aussi taillés en effigies géantes.

Il avait cinq enfants, deux filles et trois garçons. Curieusement si Quentin est mort à la Guerre de 14, son aîné Ted junior, devenu général, est mort d'une crise cardiaque lors du débarquement en Normandie…

Auteur Alain Bernard
  1. Contact : Tél. 05 53 53 47 36
Tombe de Quentin RooseveltAprès une offensive au cours de laquelle les Américains prenaient le village de Chamery où était tombé l'appareil de Quentin, ils découvrirent la tombe du jeune pilote avec une croix de bois sur laquelle était inscrit : « Sépulture du lieutenant Quentin Roosevelt » que les Allemands lui firent avec, selon la coutume, ce qui restait des pales d'hélice et des roues. Il fut décoré de la Croix de guerre 1914-1918 avec palme © Musée militaire de Périgueuxà titre posthume
Photo dédicacée de Théodore RooseveltDédicace : « Au Musée Militaire du Périgord avec les sincères et meilleurs vœux de la famille Roosevelt 21 octobre 1927 » © Musée militaire de Périgueux
Jacques Faucoulanche et Alain SartreJacques Faucoulanche et Alain Sartre © Alain Bernard

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