L’empire Floirat ne touche plus que l’hôtellerie lundi 9 juillet 2012

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Sylvain Floirat cherche ses biographes après avoir bâti un empire des transports et des média, qui s’est réorienté vers l’hôtellerie de luxe. Visite, au Byblos à Saint-Tropez, à Sylvain Chevanne, son petit-fils.

Avec ses décors provençaux et ses mosaïques phéniciennes , le Byblos à Saint-Tropez a repris son rythme estival très haut de gamme. Une cinquantaine de chambres (jusqu’à 1  000 euros) et presque autant de suites (jusqu’à 3  000 euros  !), près de 200 employés  : le Byblos fait partie des Palaces mondiaux, se complétant sur place de la boîte de nuit des très jet-set Caves du Roy et du restaurant Le Spoon.

Le patron Sylvain Chevanne, fils de Simonne Floirat inhumée en mars dernier à Nailhac en Dordogne, est donc le petit-fils de Sylvain Floirat, ce Périgordin déjà entré dans la légende. Ayant débuté comme apprenti charron dans son village, il devint en effet un industriel et brasseur d’affaires de tout premier plan, tout au long de la deuxième moitié du 20e siècle, avec un fils spirituel avéré, Jean-Luc Lagardère.

Sylvain Floirat et Maurice Siégel à Europe 1 © Europe 1 DR
Des autocars Floirat aux lignes aériennes Aigle Azur, de Bréguet Aviation aux engins Matra, d’Europe 1 à Télé-Monte-Carlo, des disques AZ au journal gratuit « Un jour » en passant par Acelec à Boulazac (automatismes du métro), les transports et la communication constituèrent la dominante des dossiers de ce meneur d’hommes, fils de facteur, ancien résistant, resté d’une simplicité proverbiale. On raconte que sa femme, le soir du rachat d’Europe 1, lui demanda : « Mais pourquoi as-tu acheté une radio ? On en avait déjà une ! »

La Fondation pour l’Avenir du Périgord

Il était également resté très attaché à son terroir natal et à ses omelettes aux truffes, roulant les « r » et connaissant tout un chacun. Il fut maire de Nailhac de 1959 jusqu'à sa mort en 1993, mais devint aussi président de la Chambre de commerce de Périgueux, tout en initiant la Fondation pour l'avenir du Périgord. Avec ses bourses, elle encouragea les projets de nombreux jeunes du Périgord dont certains se sont retrouvés avec émotion il y a trois ans à un colloque Sylvain Floirat à la Chambre de commerce.


Hôtel Byblos à Saint-Tropez

En présence d'Étienne Mougeotte et de Catherine Nay (elle aussi de Périgueux) comme témoins d’Europe 1, ce colloque permit de rappeler l’actualité de Sylvain Floirat, ce personnage à la Balzac qui n’hésita pas non plus à investir dans la truffe (Coly), dans la pomme (Essendieras) et dans la noix.

Côté tourisme, outre les spectacles en Périgord du podium d’Europe 1, il lança à Terrasson le Rush Hôtel (devenu depuis une maison de retraite) et, sur la Côte d’Azur donc, le Byblos avec son pendant espagnol à Malaga, avec sa grand’salle Nailhac en souvenir du village (aujourd’hui fermé) .

Cet établissement de prestige est devenu le fleuron du groupe Floirat, essentiellement hôtelier.

«  Nous avons dû  réduire la voilure  », explique Sylvain Chevanne, dont le fils Antoine est désormais aussi aux affaires, avec des hôtels-restaurants à Saint-Jean-de-Luz et à Tourgeville (Normandie) ainsi qu’un café à Monaco.

Le fils du Périgord qu’on appelait Président

«  Aux États-Unis, pareil personnage aurait suscité, par la modestie de ses origines et sa créativité, des tas de biographies  », affirme Jean-Pierre Doche, de Saint-Astier, président à Paris des Amis de Poulbot, qui a mis sur rails, avec un ami journaliste de Périgueux, une histoire de Floirat, qui devrait avoir pour titre «  Le fils du Périgord qu’on appelait Président  ». Un autre biographe de la région toulousaine travaille sur le sujet.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les éditeurs ne se bousculent pas pour le publier, comme si Sylvain Floirat, à l’instar des deux Marcel, Bleustein-Blanchet le publiciste et Dassault l’avionneur, appartenait à une génération déjà bien lointaine. À moins que la fameuse affaire dite «  des Piastres  » avec l’Indochine n’ait encore, par-delà les années, laissé des traces.

Auteur : Alain Bernard

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Commentaire de Anonymous Bonnal , le 10 juillet 2012 à 13:12  

Grand Monsieur des Affaires et ancien président de la Chambre de Commerce; a acheté Essendieras pour une "Bouché de pain" . Il n'a rien fait pour notre périgord!

 

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