Une victoire par défaut lundi 11 juin 2012

Les législatives 2012 Un compte-rendu aussi impartial que possible, rédigé par le journaliste Pascal Serre

Au soir du premier tour des élections municipales le parti socialiste est le grand gagnant et l’UMP poursuit son inexorable descente aux enfers. Doit-on en conclure que la Dordogne est à gauche ?   A gauche toute ! C’est du moins ce qu’il ressort de ce premier tour des élections législatives en Dordogne.

Colette Langlade et Germinal Peiro, tous deux socialistes passent dés le premier tour ; Pascal Deguilhem frôle de justesse la même grâce ; reste Bergerac où la multiplication des dissidences à gauche et à droite se traduit par la chute de Daniel Garrigue et une très probable victoire de Brigitte Allain investie par le Parti socialiste et Europe Écologie Les Verts.

À l’UMP le recul est net. Le centre disparaît dans un maelström fatal. Le Front National enregistre une poussée conforme à la tendance nationale ; le Front de Gauche ne réussissant pas – sauf sur le Bergeracois – à enrayer la lente descente entamée par le Parti communiste.

Est ce pour autant que les Périgordins sont de Gauche ? Pas si sûr.

On mettra entre parenthèses le contexte national qui voit un rejet des soutiens à Nicolas Sarkozy pour analyser un appareil politique : l’UMP.

Celui-ci, depuis le retrait de son leader charismatique Yves Guéna, n’a jamais su se recomposer et se doter d’hommes et de femmes mais aussi de méthodes, d’une stratégie et d’une tactique qui lui permette d’enrayer une inexorable descente. Le grand courant populaire noué autour du général de Gaulle et d'Yves Guéna, dés 1962, et qui a vu une reconquête brillante dans un département majoritairement à gauche s’est échoué par la seule faute de ses improbables dirigeants.

Les jeunes pousses mal préparées et souvent esseulées, parfois choisies pour ne pas faire ombrage aux héritiers du Gaullisme ne pouvaient pas contrarier un Parti socialiste conquérant, en parfait ordre de marche.

La défaite de Xavier Darcos aux municipales de 2008, sur Périgueux, signant quelque part un solde de tout compte à une époque révolue.

Le temps de la reconquête n’est pas venu. Les déclarations des caciques de l’UMP départementale se refusant à la défaite, condition préalable au renouveau. Certes, il serait injuste de ne pas reconnaître les ardeurs des candidats malheureux. Ils se sont battus à découvert, sur un terrain miné.

Il faudra suivre, au second tour, sur le Bergeracois, le résultat de Dominique Mortemousque que bien des militants verraient remplacer un Jérôme Peyrat, trop dilettante et qui accumule les défaites à la tête de l’UMP.

De même, Philippe Cornet, quoique désavoué dans ce premier round, garde tout son optimisme et son enthousiasme pour s’imposer dans son objectif : ravir la mairie de Périgueux à Michel Moyrand. Ce dernier, peut, pour l’instant, relever que sa marge de manœuvre est renforcée.

En observant de plus près la répartition des suffrages exprimés la Droite pourra noter que la majorité de la Gauche est relative. Celle-ci résulte aussi des mécanismes électoraux.

Quoiqu’il en soit, dimanche prochain marquera l’hégémonie sans partage d’un Parti socialiste qui détiendra tous les leviers régionaux, départementaux et souvent locaux. Une situation due certes à sa capacité de travail et de conviction mais aussi aux maladresses de la Droite.

N’oublions pas qu’il aura fallu 30 ans à Yves Guéna pour imposer son courant de pensée.

Auteur : Pascal SERRE

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