Les temps ordinaires samedi 23 juin 2012

Les législatives 2012 Un compte-rendu impartial, rédigé par le journaliste Pascal Serre



C’est en meute que les gaullistes chassent. Ainsi s’exprimait leur ancien patron, Pierre Bourland, au lendemain de l’échec de 1997. En 2012, après la défaite des législatives Yves Guéna a ouvert la voie de l’espérance et le sens du combat face à des militants ragaillardis.

« Le gaullisme, c’est la volonté d’aller de l’avant, de prendre une revanche. C’est dur alors que les socialistes ont tous les pouvoirs. »

Yves Guéna a donné le ton des prochaines échéances devant 350 militants et sympathisants réunis à l’occasion de l’anniversaire de l’appel du 18 juin 1940.

Ils sont tous venus : caciques de l’UMP départementale, candidats battus, militants encore sous le choc. Ils sont là pour écouter la parole du commandeur, celui qui dans le chaos de la débâcle de l’été 40 a répondu à l’espoir, celui qui n’a jamais cédé devant l’échec toujours fugace pour l’homme de conviction et d’ardeur.

Le verbe haut, le port altier, Yves Guéna entraine ses troupes. Les visages se détendent, rayonnent même. La défaite s’éloigne. Seuls comptent les combats à venir. Comme à Londres un certain 18 juin 1940.

« Ça ne peut pas être pire » lâche un des convives. Un autre répond : « on ne peut que remonter et il faudra s’accrocher, convaincre et prendre en compte les demandes des Français. » Encore plus loin :
« J’espère qu’il n’y aura pas de combats de chefs, seule la victoire doit nous guider ». Yves Guéna a sonné juste. Une vieille histoire, une bonne recette un temps restaurées.


Yves Guéna © Pascal Serre

Les combattantes que furent Nathalie Fontaliran et Marie-Claude Abbès ne succombent nullement à la funeste épreuve du feu déjà passée et presque oubliée. Patrice Favard, jeune pousse du gaullisme, secrétaire départemental de l’UMP en appelle

« à relever la tête » ; Jérôme Peyrat, président se veut chef de guerre et demande à « se mobiliser et à entrer en résistance ». Ami, entends tu…

La geste gaulliste faute d’être gaullienne est le ciment de cette assistance qui en redemande. Philippe Cornet, candidat malheureux doit ravaler sa salive quand Jean-Jacques de Peretti tire sa salve qualifiant le repas de celui-ci avec le candidat Front national de
« dîner de cons ». C’est dit. Passons à autre chose.


Pique aussi à Daniel Garrigue qui a contribué à la défaite de Dominique Mortemousque. C’est dit. Passons, là aussi à autre chose. Circulons, il n’y a plus rien à dire…

Évacuée la gueule de bois. Dans les rangs gaullistes on en a vu d’autres. À chaque fois, la victoire a succédé à la défaite. Mais, demeure cette conclusion d'Yves Guéna dans son ouvrage « Le temps des certitudes » :

« Voici que se referment les portes de gloire. Demain, j’entrerai dans les temps ordinaires ». C’était un certain été 1981.


Auteur : Pascal SERRE

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Commentaire de Anonymous Charles , le 24 juin 2012 à 01:03  

Merci Pascal. Encore un billet qui est une source de réflexions constructives. Ta chronique va devenir de plus en plus indispensable, un passage obligé pour les militants politiques.

Commentaire de Anonymous Anonyme , le 24 juin 2012 à 08:03  

Je partage l'avis de Charles. Beau et bon papier qui nous fait revenir vers le temps des certitudes au delà du tweet et des arrangements auxquels les militants n'adhérent pas. Ce n'est pas hasard si l'UMP (les autres aussi) ont vu fondre leurs effectifs. Un parti politique devrait être un espace de réflexion et de travail non une officine au service d'ambitions personnelles.

Commentaire de Anonymous Pascal SERRE , le 26 juin 2012 à 07:15  

Pour être précis la citation de Jean-Jacques De Peretti avait été employé quelques minutes auparavant par Philippe Cornet, lui-même prouvant l'honnêteté du candidat malheureux. C'est mieux de le préciser.

 

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