Allain-Mortemousque : « vendanges tardives » jeudi 14 juin 2012

Les législatives 2012 Un compte-rendu aussi impartial que possible, rédigé par le journaliste Pascal Serre

À Bergerac le second tour des élections législatives est marqué par l’unité de la gauche retrouvée autour de Brigitte Allain et la sérénité calculée de Dominique Mortemousque pour l’UMP. Ce dernier, en position difficile, devrait faire un score honorable. Une sorte de « vendanges tardives ».

La vendange tardive signifie que la récolte du raisin est retardée, volontairement ou non. Cela a pour conséquence d'obtenir généralement des raisins beaucoup plus mûrs, donc avec plus de sucre.

En Bergeracois, pays dédié à Bacchus et aux joutes et familles politiques troubles et recomposées, au PS comme à l’UMP on est sur ce cas de figure.

Dans des convulsions douloureuses, la gauche, divisée et déchirée a affronté un premier tour qui a vu l’effondrement de la maison Garrigue et du Centre. Les arrangements d’entre-deux-tours ont accouché d’une union qui est aussi sage que de façade.

Le meeting commun signant la très probable victoire de la candidate d’Europe Écologie Les Verts et du Parti socialiste, Brigitte Allain. Une sorte de vendanges tardives. L’UMP, avec Dominique Mortemousque et son suppléant Thierry Boidé n’en ont pas pour autant perdu leur calme et leur ligne de conduite.

Brigitte Allain, Parti socialiste et Europe Écologie Les Verts et Dominique Mortemousque, UMP © Droits réservés

Ici, malgré son score le Front national n’est pas – officiellement du moins – dragué. Il est vrai que Dominique Mortemousque possède un capital personnel de sympathie et une personnalité bien ancrée dans son terroir. L’homme est habitué au revers qu’il considère, en homme de la terre, comme naturel à toute action. Il mise avant tout sur la légitimité de ses idées et un débat démocratique qui prennent en compte la complexité du vote des électeurs. Il sait que le temps et la météo sont les meilleur ou les pires compagnons de route du paysan averti. L’UMP, avec 22,11 % des suffrages exprimés subit l’effet Sarkozy et les difficultés économiques et sociales locales.

Au premier « round » la chute y est significative : 25 points de moins et une abstention en hausse 6 points. Le Front national y récolte ses fruits en triplant son score qui passe de 5,22 % à 14,22 %. Ce sont les effets d’une météo défavorable.

Les dissidences à gauche totalisant 46,42 des suffrages exprimés, autant dire que l’UMP a peu de réserves pour s’imposer. La mathématique, même électorale et bergeracoise est sans appel…

La récolte sera mauvaise

Dominique Mortemousque se fait patelin mais sans illusion.

Il faut, à l’UMP, digérer l’ère Garrigue et préparer une autre « vendange tardive ». Le candidat doit, dans sa constance, préparer les échéances futures. Le terrain électoral peut être comparé à une jachère.

La comparaison nécessitera quelques labours et un ensemencement dont les secrets sont connus de l’agriculteur qu’est Dominique Mortemousque. Pour lui, le résultat du second tour sera un assolement à partir duquel il pourra reconstituer les réserves indispensables pour le futur.

Auteur : Pascal SERRE

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