Carton plein - MIMOS 2011 mercredi 10 août 2011
Le cancan du Coderc est une chronique hebdomadaire dont le sujet est la place du Coderc à Périgueux et ses people, rédigée par le journaliste Pascal Serre :
Le festival du mime de Périgueux 2011 est clos. Dans la myriade de talents exprimés, s’écartant du volet officiel, sur le pavé du Coderc, entourée d’une foule colorée aux impressions variées mais troublées, arrêt sur la gestuelle de la compagnie Sirventès et de trois clochards sur leur montagne magique de cartons.Les sous-titres de ce cancan
lui dis-je…
L’affaire semblait si bien ficelée que je m’exécutais.



Allais-je comme le héros de La Montagne magique, fasciné par les gens d’en haut finir par attraper quelque maladie ?
C’est tout excité par cette invitation singulière que je me rendais, ce vendredi, vers 17 heures sur notre point zéro. Je me trouvais devant une montagne de cartons muette presque fascinante dans son incongruité. À l'entour, un public bigarré, à la fois placide et dans l’attente de je ne sais quelle histoire grossissait à vue d’œil.
Je m’imaginais les pages du roman de Thomas Mann, La Montagne magique. Je tournais autour sans rien imaginer ou désirer. Allais-je comme Hans Castorp, fasciné par les gens d’en haut finir par attraper quelque maladie ?
Trois clochards dans un univers asphaltisé
Puis, la patience comme compagne, voici, l’un après l’autre, trois clochards imbibés d’alcool surgir l’un après l’autre de cette colline de cartons — 400 — : Félicien, Nicolas et André. Mime ou réalité ? Nous pourrions nous approcher de Rimbaud : clochards célestes, asphaltisés d’une place sans larme ni sourire.
Campés là, au bord d’un monde, dans la merditude des éléments et émotions, les voici nous laissant percevoir à travers leurs mystérieuses attitudes, leurs gestes aux apparences désordonnées, des paysages intérieurs où les étoiles ne sont pas que tristesse, détresse ou désespérance.
Gens d’en haut ? Et pourquoi pas ? Sur cette place aimée, les émotions n’ont ni âge ni jugement. Elles sont ce que nous voulons qu’elles soient. Chacun a le droit, un instant de sa vie, de glisser, tomber et se relever aussi.

De l’autre côté du miroir, enfants et adultes se relaient, debout ou assis, déconcertés ou absorbés par leur propre itinéraire.
Malheureusement ce qui est un spectacle est aussi une réalité ; il n’y a d’ailleurs réellement ni début, ni fin. La vie quoi ! Quatre heures durant les trois géants de l’histoire universelle de la marginalité nous excluent de leur composition. Les rôles sont inversés.
De l’autre côté du miroir, enfants et adultes se relaient, debout ou assis, déconcertés ou absorbés par leur propre itinéraire. La confrontation n’est pas toujours facile. Impossible en revanche d’être déçu si ce n’est par soi-même face à la réalité que l’on peut éprouver un instant devant ce qu’il est difficile d’appeler un spectacle.
L’humour prend le dessus quand l’un des compères saisit des cartons et les dressent sur la balustrade de la mairie qui donne sur la place. Je me rappelle là le propos de Christian qui associait la situation au déménagement annoncée de notre mairie.
Des pièces diplomatiques de notre temps
Les heures s’égrènent, le soleil passe en clignant de l’œil, le public est à l’image de notre société et révèle bien des malaises. Étonnamment ce sont les enfants presque les plus attentifs et dignes. Les adultes se font moins complaisants et saisissent leur progéniture pour aller ailleurs, là où la misère ne dérange pas.
La compagnie Sirventès — c’est le nom de ce groupe qui signifie en langue d’oc poème à caractère satirique politique et moral — a révélé une complainte moderne comme les chantaient les troubadours occitans. Jean Villemain, homme politique et écrivain du XIXe siècle qualifiait ces sirventès de pièces diplomatiques du temps. Ceci reste d’actualité. En retenant cette compagnie et cet emplacement si élogieux du Coderc les organisateurs de Mimos ne me déçoivent pas. Au contraire.
Le News Show d’Hervé Couasnon
Comme il l’avait annoncé le Périgourdin Hervé Couasnon était ce vendredi soir à 19 heures l’inconnu dans le « News show » d’Ariane Massenet sur Canal +.
Le poète et escaladeur s’est présenté habillé d’une chemise à fleurs éclatante et d’une veste sombre pour se prêter au jeu de « L’inconnu du l’info ».
Le principe étant de mettre en avant la star d’un jour face à quatre candidats répartis en deux équipes. D’un côté, Anne Roumanoff et Chantal Brunel ; de l’autre, Hervé Mathoux et Thomas Thouroude.
Si personne n’a trouvé que notre « Poète-escaladeur » avait eu la célébrité en se déclarant candidat à l’élection présidentielle de 2012, à Bordeaux, le 1er avril dernier, Ariane Massenet rappela en quelque images son interpellation alors qu’il venait d’escalader l’hôtel de ville de Limoges le mois suivant.
Si Hervé Couasnon ne refuserait pas de serrer la main à Nicolas Sarkozy il déclare que son cœur est à gauche. Notre candidat Périgordin affiche un humour placide et s’entoure de verdure et d’un chien pour nous dire que si en 2007 il n’a recueilli que 100 signatures il compte bien dépasser les 500 pour l’an prochain. Et de nous déclarer que son seul but est de faire vivre la poésie. Même en politique.
Auteur : Pascal SERRE
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Quelle nulité que MIMOS pour une si belle Ville. Notre culture est au plus bas niveau heureusement que nous avons encore la truffe....
Aucun rapport, mais félicitons la Municipalité pour sa rénovation des toilettes du Coderc.
manque juste deux petits détails;
1. Pas de crochet à l'intérieur pour le parapluie et la veste !
2. pas de poubelle au pied des lavabos.
A part ça, le public est globalement satisfait.
Qu'est ce que c'est ce commentaire ridicule?
C'est de ma faute... JJ Dallemand m'a envoyé ce commentaire par email et m'a dit de le placer où je voulais.
Si on fait abstraction du fait que ceci est hors sujet, il n'a pas tort.
Ne pas avoir de patère dans les toilettes pour les manteaux surtout quand le froid sera revenu, est un sérieux oubli.
encore une critique constructive de "mondomicile"...
au contraire la programmation m'a agéablement surpris cette année, les nombreux spectateurs peuvent en témoigner ou alors mon niveau culturel est-il au plus bas ?
la culture apportée à tous avec des spectacles à plusieurs niveaux de lecture et gratuits pour le "off".
En attendant à l'hôtel Bristol de Sarajevo la venue du président Bosniaque Zeliko Komsic (depuis le 11 juillet dernier) qui offre un diner à la délégation de l'Union Européenne venue travailler sur le devenir du Kosovo j'adresse à W et les lecteurs-blogueurs du Cancan mes lointaines amitiés.
J'oubliais pour W dois-je passer son bristol à la toute jeune présidente de la République du Kosovo Atifete Jahjaga qui a fêté ses... 36 ans ?
Je n'avais pas lu ce dernier commentaire... j'espère que tu lui as passé mon bristol.