Si Paulette m’était contée… jeudi 16 juin 2011
Le cancan du Coderc est une chronique hebdomadaire dont le sujet est la place du Coderc à Périgueux et ses people, rédigée par le journaliste Pascal Serre :
Les retraités lisent beaucoup la presse. Elle devient un sujet de conversations. Un vrai spectacle aussi. Quelques échos volés dans le caquetage hebdomadaire car, ici, les journalistes ont un visage et la carte de presse n’est pas un signe extérieur de sérieux.
Ils sont là. Tous les cinq. Pas une défection. Mais que se passe-t-il pour une telle mobilisation ? Pénétrant dans le cénacle marchand du Coderc je découvre mes compères attablés, le long du bar de La Truffe, presque coincés par les nombreux consommateurs installés chez Pascal Mesmain. Les tasses de cafés sont déjà vides. Il me faut batailler pour trouver une chaise et me glisser maladroitement au cœur du réacteur à commentaires.
Les débats semblent déjà lancés. Les journaux sont dépliés causant quelques tracas aux passants qui n’ont de cesse de s’excuser. Je commande le café qui ne remplacera jamais les divines huîtres et le muscadet. Les salutations sont fugitives mais franches. J’écoute tout en sollicitant une nouvelle tournée de café votée à l’unanimité.
Qui a connu Paulette à la mairie ?
Paulette. Faut-il ajouter le nom de famille ? Pour les familiers du Coderc ce n’est pas utile. Un peu comme Jeannette. Christian en exquis investigateur et gardien de la mémoire la plus reculée a déplié son édition du journal Sud-Ouest1 où on rend un hommage trop mesuré à son goût à l’ancienne première adjointe de Yves Guéna.Bernard, l’ancien éboueur – on ne disait pas encore ripeur - poursuit :
Alain qui tenait commerce rue Taillefer rajoute :
René, fervent communiste d’un temps révolu où les joutes électorales qui n’avaient rien de tendres lève le doigt et assène :
Paulette – c’est l’appellation familière mais respectueuse des anciens - savait que le Coderc était un véritable institut de sondage. Elle y affrontait avec superbe les récriminations les plus folles sans laisser poindre le moindre agacement. Elle donnait à chacune et chacun l’impression d'être importants et que leur histoire avait désormais un sens. Tout un art consommé entre deux étals, deux rayons de soleil.
Avec les années et son retrait nuancé de la vie politique, Paulette Labatut espace ses venues sur le Coderc. Elle manque. Aux plus anciens car, les plus jeunes n’ont pas connu ce temps où on savait se parler sans se heurter. Le marché était un lieu sacré, une sorte de réceptacle d’une citoyenneté empreinte de bonhomie, d’humanisme dirions-nous aujourd’hui.
Ciao Pantin
Jean-Paul, habitué du quartier Saint-Martin rend un hommage tout aussi appuyé à son pompiste, Michel Brousse dont le journal Sud-Ouest2 a parlé cette semaine. Il nous rappelle qu’il y a une vingtaine d’années le centre ville offrait pas loin d’une dizaine de stations-services qui contribuaient à la vie des quartiers.Alain dont les connaissances cinématographiques nous surprennent toujours poursuit :
La petite équipe toute ramassée autour de la petite table, bousculée par les passants, se presse sur sa tasse de café qui refroidit. Silence enveloppé d’un tohu-bohu qui indique que l’heure est avancée et que le marché est à son comble.
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Michel Brousse, le pompiste de la rue Louis-Blanc | Les vespasiennes ou pissotières du « Coderc » un passage obligé plus que désiré | |
06/2011 © Journal Sud-Ouest [1] & [2] A. B. |
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![]() 16/06/2011 © Manu Allicot, photographe (voir son site web www.dementiaphotos.com) |
Les vespasiennes rénovées
Les vespasiennes qui jouxtent la halle vont être rénovées. Alain nous rapporte l’article d’un autre Alain (Bernard), journaliste à Sud-Ouest3. Ce n’est pas du luxe. Les jours de marché elles sont très utilisées tant par les producteurs que les visiteurs. Yves Beaugier qui passe et nous salue surprend notre échange et lance :Christian toujours à la pointe de l’information nous indique que tout sera refait, une cabine sera créée avec pas moins de neuf urinoirs assortis d’un point d’eau. Il y aura même un accès pour les handicapés.
La sommation de Bernard entraine une hilarité générale et la réplique de Alain :
Et notre ancien détaillant en lingerie de déclarer qu’il n’utilise jamais ce lieu commun. Toute la tablée accompagne d’un assentiment général son propos. Le temps est incertain comme depuis quelques jours. Jean-Paul se hasarde à évoquer le « festival Art et Eau » sans succès. Bernard en profite toutefois pour déplorer le vandalisme4 dont a fait l’objet une des œuvres.

Le « Beauf » à Biraud

La médaille de la « Ville de Périgueux » pour Jean-Pierre Monmarson
Roulement de tambour à l’autre bout de la place, direction la rue des Chaînes. Ce doit être notre bon garde champêtre qui nous annonce quelque nouvelle. Nous nous dressons d’un commun accord. La note réglée, notre vieille garde se dirige vers l’ordonnateur de ce tapage bien connu.Et Jean-Pierre Monmarson de répondre :
Notre ami se désole de ne pas être associé au « festival Art et Eau ». On souscrit à son tourment par quelques bourrades dans le dos. Ce personnage étonnant et déterminé entraine notre admiration et notre sollicitude. Nous nous séparons en souhaitant qu’un jour, le maire lui attribue la médaille de la « Ville de Périgueux ». Ce serait la moindre des choses, faute de lui apporter quelques monnaies sonnantes et trébuchantes bien utiles pour la vie courante… Le maire de la commune libre du Coderc pourrait en faire la demande. À vous, Jean-Jacques !
Auteur : Pascal SERRE
(1) Journal Sud-Ouest du jeudi 9 juin 2011
(2) Journal Sud-Ouest du mardi 7 juin 2011
(3) Voir Sud-Ouest du lundi 6 juin 2011
(4) Voir Sud-Ouest du mardi 7 juin 2011
(5) Maurice Biraud (1925-1982). Acteur de cinéma mais aussi humoriste.
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Pascal Serre, journaliste périgourdin, est membre de :
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Des toilettes pour les vieux incontinents de notre ville tranquille.
Quelle bonne idée.
Quand la mairie changera de place il restera le local a vendre pour y faire un hospice.
Perigueux ville ridée
Les incontinents (urinaires) n'utiliseraient-ils pas plutôt des slips absorbants que des vespasiennes ? Pas que je sache moi-même, ma vessie étant sans reproche.
ces toilettes ne visent qu'a rassurer ceux qui en effet ne peuvent pas se retenir.
S'ils ne les utilisent pas pour uriner que cela servent au moins a faire des rencontres.
Je ne demande pas que l'on m'attribue la médaille de PERIGUEUX car cela c'a se mérite plus que de n'être qu'un pauvre bougre de "Garde Champêtre d'antan" cherchant a convaincre le public et les touristes. Notre belle ville doit être avant tout un accueil festif et sympa comme je m'efforce toujours à le faire et c'est pas avec des attributs de n'importe quelque sortes que ce soit, mais c'est avec de la gentillesse et un peu d'humour, c'est avec cela que je gagne du terrain peu à peu et de la reconnaissance par mes amis qui m'ont toujours fait confiance et ils sont très nombreux en Périgord comme de partout en France et à l'étranger lors de leur passage dans notre ville, et ceci sans prétention à en juger les milliers de photos sur lesquelles j'ai était photographié. J-Pierre MONMARSON