Le jour où le Coderc failli disparaître… lundi 6 juin 2011
Le cancan du Coderc est une chronique hebdomadaire dont le sujet est la place du Coderc à Périgueux et ses people, rédigée par le journaliste Pascal Serre :
Branle-bas le combat ! La découverte inédite d’un plan datant de 1890 mettant en péril notre place du Coderc et, peut-être – déjà ! – un transfert de la mairie vers le quartier de La Poste a retenu nos débats.
Divine ou funèbre surprise, mon bon vieil ami Henri-Pierre Millescamps, libraire en livres anciens, m’a remis un document superbement plié intitulé : « Projet de transformation du quartier Montaigne, de déplacement de l’Hôpital et redressement de voies publiques ». Le précieux acte est signé d’un certain Cellérier employé de la Société française d'études et d'entreprise de travaux publics à Bordeaux, il date de décembre 1890. Le dépliant sur une vaste table, en son échoppe de la rue Saint Front, voici qu’apparaissent les grands desseins du maire de l’époque, Georges Saumande1.
© louis.balloide-photo.com (photographie aérienne sans bruit ni pollution). Voir ses reportages photographique intitulés « Mon village est formidable » tous les deux mercredis sur le petit journal local (DL).
Il me fallait l’avis de notre historien local, Guy Penaud. Le voici surpris mais point désemparé : .
Alors, c’est une blague ton truc ?
Le tour des popotes effectué, annonçant l’incroyable nouvelle, toute l’équipe du « Coderc » avait forcé le pas pour aller au rendez-vous. L’impatience dominait les esprits qui, cette fois, avaient écarté les bavardages et jacasseries.Confortablement installés mais ramassés comme des conjurés qui préparent un coup d'État, Christian, René, Jean-Paul, Alain et Bernard ne cachent pas leur empressement devant la pièce serrée entre mes mains.
lâche capricieux Christian.
Alain, les yeux fixés sur le précieux document a tranché.
Avec difficultés – la taille du dossier est importante – je déplie le projet et ne laisse visible que la partie nous concernant : la place du Coderc. La surprise est générale.
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Jean-Paul se voit couper la parole par Bernard.
René embraye.
Alors, c’est là que la mairie était prévue ?

© Pascal Serre
Je me dois de répondre que ce n’est qu’une hypothèse personne ne pouvant y répondre et que seule la mention édifice municipal permet de soumettre celle-ci car il fallait bien la mettre quelque part cette mairie.
René, se reculant de la table, amusé :
Dans ce désordre, cette fois-ci, les cafés auront grand mal à se frayer une place sur la petite table. D’ailleurs personne ne fait cas du breuvage traditionnel. Il y a même un mouvement d’humeur à leur arrivée chamboulant notre disposition.
Le déplacement de la mairie n’est pas une nouveauté
Passe Jean-Jacques Dallemand, que nous reconnaissons comme maire de notre commune libre du Coderc. Je l’interpelle en lui rappelant la règle commune à toute conjuration : la discrétion.Le voici réjoui de cette découverte et de lancer :
Mes amis sont quelque peu troublés par ce propos à l’ésotérisme poétique. Je replie le distingué ouvrage dont le destin resurgit, sous d’autres formes aujourd’hui.
Jean-Jacques s’en va pour quelque escale nouvelle.
Le silence recouvre notre tablée où chacun profite de cette pause pour avaler la boisson psychoactive. Le temps est clément ; nous n’oublions pas pour autant ce passé survenu à l’heure de nos émois causés par le projet de déplacement de notre hôtel de ville tout proche.
Avec le temps on se fait à tout…
Alain soupire :Christian, prolixe aventure une réponse :
déplore Bernard.
Jean-Paul, par son propos fait retomber les débats et on me demande de remontrer le document. Ce que je fais.
Rire général.
Voici arrivé le temps des séparations. Christian me questionne :
Pour conclure notre première rencontre de juin et cette découverte je livre à mes acolytes une pensée de Pierre Reverdy :
« Le présent est fait de déformations du passé et d’ébauches imprécises de l’avenir. Et quoi qu’on fasse, le présent n’est jamais qu’une vaste et bruyante fabrique du passé ». De toute façon, notre Coderc est éternel. Du moins le temps où nous y serons.
Auteur : Pascal SERRE
[1] Georges Saumande (1851-1930), maire de Périgueux de 1887 à 1896 puis de 1908 à 1919
[2] Jean-Baptiste (Louis) Catoire (1805-1864), urbaniste auquel on doit la halle couverte datant de 1832
[3] Le Grand Livre de Périgueux. Guy Penaud, La Lauze, 2003.
Les documents
Attendez à chaque manœuvre que l'image se redessine (elles sont larges et cela peut prendre plusieurs secondes sur des connexions lentes).
Document scanné par Pascal Serre
Document scanné par Pascal Serre
La teinte jaune indique les surfaces à exproprier ou à ajouter à la voie publique ; la teinte rose indique les surfaces à construire ; la teinte rose pâle indique les emplacements réservés pour l’exécution ou le maintien de monuments municipaux ; la teinte bleue et jaune indiquent aussi les opérations de modifications de voirie à exécuter ultérieurement
Document scanné par Pascal Serre
Pascal Serre, journaliste périgourdin, est membre de :
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Libellés : amenagement-perigueux, jean-jacques-dallemand, Le-cancan-du-Coderc, Michel Moyrand, Pascal-Serre, Philippe Cornet, place du Coderc
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Ce n'est pas ce billet qui va me faire changer d'avis en ce qui concerne les "fantaisies" de Moyrand...
Ce n'est pas tant ce qu'il fait que la façon dont il le fait.
Lorsqu'on gueule à tue-tête que son prédécesseur a laissé les caisses vides on n'investit pas dans un achat aussi onéreux (bâtiment+travaux) que celui de la CCI, surtout s'il faut vendre le domaine public (Place Montaigne) à un groupe privé (Eiffage) pour en financer la mise aux normes!!!!!!!!!!
Est-ce que notre maire sera aussi sage que Georges Saumande c'est-à-dire de laisser la mairie là où est elle ? J'espère qu'il va réfléchir... même si on le dit trés arrêté sur ses idées surtout quand elles sont mauvaise
Et quand j'imagine que nos braves concitoyens souhaiter comme président de la république leur GENTIL DSK ! Les mêmes qui avaient élu et réélu allègrement leur ADORABLE TONTON
Pauvre FRANCE !!!!
Bien d'accord avec Hélène. Plus le roi est petit, plus le roi est hargneux, plus le roi est... mesquin et hargneux.
Je sais de quoi je parle je travaille à la mairie
Votre site est bien mais il a fallu qu'un ami me dise qu'il y avait un article de pascal serre sur le déménagement de la mairie pour que j'y aille. je l'ai connu il y a quelques années quand vous avez créé le "cancan du coderc". L'idée est géniale. je vous félicite pour votre belle énergie face aux plus gros mais si vous pouvez être plus régulier ce serait mieux. avec mes félicitations monsieur Lesourd
Je suis tout à fait d'accords Bertrand. Mais quand on doit travailler pour gagner sa vie (et sans cesse prospecter pour trouver de nouveaux clients), il arrive un moment où faire trente-six choses en même temps n'est plus une option. Il faut choisir. L'effet négatif de ne rien écrire pendant une semaine, puis deux, puis... comme je l'ai fait parce que je n'avais plus le temps, est que l'on fini par souffrir du syndrome de la page blanche... et alors là, plus le temps nous sépare de la dernière publication, plus il est difficile de s'y remettre.
Je suis heureux, comme beaucoup d'autres lecteurs, que vous aimiez le Cancan du Coderc qui est revenu récemment sur ces pages. Cette rubrique dont la formule est si originale, continuera de vous réjouir pour un bon bout de temps je l'espère. Heureusement que Pascal est capable de concilier le travail et le plaisir de manière bien plus efficace que moi.
N'allez pas conclure toutefois que je ne fais plus rien sur Périblog. Pour information, la vôtre et celle de ceux qui se poseraient la même question, laissez-moi vous dire que pour formater le billet et optimiser/recadrer/corriger les photos ci-dessus il m'aura fallu environ 5 heures... après quoi je pars sur Facebook pour en faire la promotion (je commence à comprendre l'intérêt de cette plateforme sociale... alors que celle de Twitter m'élude toujours autant) Ce qui me prend une heure de plus. Bref, presque autant qu'il aura fallu à Pascal Serre pour rassembler toutes ses informations et rédiger son texte.
Maintenir un blog comme Périblog n'est pas une sinécure. Les auteurs, parmi lesquels je m'inclus malgré mes interventions devenues rares, ainsi que le correcteur, mon grand ami Jean-Jacques Solari qui fait un travail sensationnel et rapide à partir de son îles paradisiaque située au milieu de l'Océan Indien, tirons des commentaires entendus dans la rue ou lus sur ces pages, beaucoup de satisfaction. Il vaut mieux, sinon vous pourriez, à raison, nous traiter de masochistes. W
Un choix politique judicieux de la part de Michel MOYRAND serait d'annoncer l'abandon du projet du transfert de la Mairie dans le bâtiment de la CCI en expliquant à ses administrés que cela évitera d'augmenter les impôts locaux ; décision certainement très appréciée en cette époque difficile sur le plan économique. L'exiguïté de la mairie actuelle pourrait être résolue par l'achat d'un bâtiment proche de cette dernière pour y transférer par exemple les services techniques.
Restera à revendre le bâtiment de la CCI !
Bonjour à tous,
Il est intéressant de voir combien certains n'ont toujours pas digéré l'expulsion du grand bourgeois Darcos... Et oui, fini le temps où les bourgeois ou les notables de Périgueux géraient la ville, lui donnant ce côté ville à l'agonie pour vieux retraités.
Vous en êtes encore à vous opposer au déménagement de la Mairie ? Chouette, donc, j'imagine que vous devez également dénoncez l'installation d'éclairage public au gaz comme l'a prévu le Conseil Municipal d'avril 1897... Non, je rigole, mais je ne suis pas très loin de la vérité.. Comment s'étonner que Périgueux ne puisse pas aller de l'avant, se moderniser, entrer dans le XXIème siècle lorsque l'opposition municipale n'a rien d'autre à proposer que l'opposition systématique... ?
Merci les anonymes, mais pourriez-vous vous donner un pseudo que l'on puisse vous "reconnaitre" d'un commentaire l'autre.
[ ce commentaire d'un Anonyme publié le 14 juin, a été édité pour supprimer un propos diffamatoire concernant M. Moyrand. W Périblog ]
Philippe tu me fais rire!!! en ce qui concerne ta dernière phrase quand on sait que le propre des gauchos est justement de dire non! à toute initiative de la droite sans pour autant trouver la moindre petite idée à proposer! alors permet moi de bien rire!!! cela est connu et reconnu et je ne dévoile pas un grand secret!
je te rappelle que si périgueux à eu autant d’avancées au niveau culturel mais pas que ce n'est pas grâce aux gauchos!
moi ce que je retient en termes d’avancées néfastes de Moyrand c'est le budget infâme de 60 000 euros alloué à une entreprise n’étant même pas de Dordogne!!! pour la "peinture de type trompe l'oeuil" sur le Mur derrière la CCI. Infâme est le justemot
[ ...ici un segment diffamatoire à été supprimé, W... ]
encore des dépenses mal gérées mais cela est une habitude quand on est gauchos...
puis je ne parlerais pas plus en détail des fermetures administratives imposées à des bars à animations culturel concert etc ordonnées par encore Moyrand... pour un Maire de Gauche, la culture se barre en cacahuètes et oui on peut et on est en droit de se dire pauvre France....je peut dire que quand il faudra voter pour les prochaines municipales dans quelques années Moyrand n'aura pas mon vote....cette personne étant une honte du paysage politique Périgourdin !
>Cher Anonyme,
Je me permet d'intervenir de nouveau, car vous basez vos déclarations "le budget infâme de 60 000 euros alloué à une entreprise n’étant même pas de Dordogne!!!" sur des données incorrectes ou du moins difficiles à prouver.
En fait selon M. Moyrand toutes les dépenses (sauf l'apéritif inaugural payé par la mairie) ont été payées par Cobaty lui-même (d'où le nom, mur Cobaty...) Le coût total est bien moindre, mais je ne saurais dire ce qu'il est réellement.
Il me semble que c'est le Cobaty lui-même qui avait avancé ce montant. Il serait effectivement énorme, quand on considère le mural bâclé par des peintres incompétents, qu'il nous a laissé.
Voici, après recherche, ce que j'avais dit dans un billet écrit le 09 juillet 2010 :
"Voici un projet qui aurait coûté selon Daniel Boulogne, spécialiste des peintures murales à l'origine du projet, 33 000 €, mais selon Bernard Mousnier, président du Cobaty en Dordogne qui s'occupait de la communication, au moins le double (source Sud Ouest - article de Jérôme Glaize)."
Voir le billet ici →
Quel est le montant exacte ? C'est comme le coût réel du festival Art et Eau qui variait selon les sources de 200 000€ à 600 000€, le saura t-on jamais ? W