Darcos ou la tentation d'Arcachon mercredi 9 juin 2010

Au fil de l'Isle Chaque semaine retrouvez sur Périblog l’humeur de la semaine par Pascal Serre | Voici le billet de cette semaine :


Il est désormais acquis que Xavier Darcos ne reviendra pas à Périgueux. Il n’y aura même pas la scène des adieux comme pour Napoléon au château de Fontainebleau. Celui auquel le chroniqueur Éric Zemmour avait décerné l’honneur d’être le premier « Rebelle d’or » en juin 2008, défait à Périgueux lors des dernières municipales puis estourbi aux dernières élections régionales ferait-il de sa retraite d’Arcachon un « Sainte Hélène » ou une « Île d’Elbe » ?

Écrivain romantique formule Chateaubriand

Malgré les propos apaisés de ses proches qui le décrivent en écrivain romantique formule Chateaubriand nul ne veut se convaincre de ce qu’aujourd’hui on nomme moins poétiquement une déprime.

Lors de son départ pour le Conseil constitutionnel, en janvier 1997, Yves Guéna avait imposé aux vieux grognards la figure de l'« Aiglon » à sa succession à la mairie de Périgueux.

Xavier Darcos avait profité de l’appui d’Alain Juppé quand Paulette Labatut, portée par ses pairs ne sut si elle allait jouer l’impératrice Marie-Louise ou Madame Mère ?

La sanctification s’était faite tardive et on pratiqua même la césarienne pour que l’enfant vit le jour.

Il s’enfonça dans la bataille n’ayant jamais côtoyé l’infortune

En 2008, lors des municipales qui virent la chute de l'« aigle » les mêmes s’interrogeaient sur la fragilité de cette bataille. Les plus anciens l’imaginaient même probable comme un Waterloo. Xavier Darcos ne crut même pas à une victoire à la Pyrrhus. Il s’enfonça dans la bataille n’ayant jamais côtoyé l’infortune. Le fin lettré n’était point né par le fer et, à l’image d’un maréchal Ney n’a pas hurlé : « Venez voir comment meurt un maréchal de France ! »

Alors que s’approche le soixante-dixième anniversaire de l’appel du général de Gaulle à Londres, Yves Guéna passe sous silence sa douleur si ce n’est le sentiment de l’échec dans sa succession. D’ailleurs, dans son dernier ouvrage « Mémoires d’Outre-Gaulle » il ne s’épanche nullement sur ces faits. Tout simplement, peut-être trouve-t-il que les temps ordinaires, comme en 1969 au départ du général de Gaulle pour la France, sont aussi arrivés à Périgueux…

Du dépit à la déprime

Sans conteste l’éviction du gouvernement de Xavier Darcos fut injuste. Il n’a de cesse de marquer son dépit, sa mauvaise humeur en refusant le poste de ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, l'ambassade de France à Rome, la direction de l’Institut de France et se fait recaler à la présidence du domaine de Versailles.

Claquemuré à Arcachon s’occupant à rédiger deux ouvrages il ne doit pas décolérer quoique ses proches puissent le contester.

Et pourquoi l’Institut de France ?

Aujourd’hui, on lui propose la présidence de l'« Institut français », future agence de l’action culturelle extérieure de la France. On lui demande de « donner sa réponse vite ». C’est mal le connaître.

Accepter ce « placard doré » c’est tirer un trait sur une carrière ministérielle toujours possible. Se joindra-t-il à la dissonance feutrée d’Alain Juppé face à Sarkozy pour rebondir ? Le maire de Bordeaux troublera-t-il le jeu du président de la République en affirmant ses accents gaullistes au côté de Dominique de Villepin ? Xavier Darcos a toutes les capacités pour cette manœuvre face au plantage Sarkozyste imposé après les dernières régionales.

Pour ce faire, il lui faudra écouter un Alain Juppé confronté aux affaires exilé au Québec et qui a dit : « Impossible de revenir dans la course sans avoir fait amende honorable. Une petite blessure d’amour propre étant toujours moins douloureuse qu’une retraite définitive. » Dans son livre « La Tentation de Venise » il déclare : « La politique mérite-t-elle qu’on lui consacre sa vie ? » ou encore « À Venise je mesure les limites et les insuffisances de ma propre vie… »

En est-il de même pour Xavier Darcos ? De la tentation de Venise à celle d’Arcachon, l’ancien maire de Périgueux a du chemin à parcourir.

Quant à Périgueux, si les sentiments l’y ramènent, la raison l’y éloigne. Mais la politique reste une alchimie sans pareil.
Auteur : Pascal SERRE
Membre :
  • Institut Montaigne (Paris)
  • Fondation Terra Nova (Paris)
  • Fondation de la France Libre (Paris)

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Commentaire de Anonymous Jean-Pierre MARCHAND , le 9 juin 2010 à 23:56  

Darcos ? Mais on s'en fout. De Périgueux à Paris. On peut faire des exercices de style c'est la réalité. Alors, on peut changer de sujet ?

Commentaire de Anonymous Philippe , le 10 juin 2010 à 07:31  

Bonjour,

Darcos ne reviendra pas à Périgueux ? Qui en doutait ? Lorsqu'il fit savoir qu'il ne siègerait pas au Conseil municipal de Périgueux alors qu'il y était élu en tant que tête de liste, il était clair que Périgueux ne l'intéressait plus. Le mépris affiché vis à vis de ses propres électeurs, "vous avez voté pour moi mais je n'ai pas été élu alors maintenant allez vous faire f..." est symbolique d'une attitude de politicard coupé des réalités de ce monde et qui ne s'intéresse qu'aux ors de la République.

(PS: puisqu'il est aussi question du 18 juin 1940, je signale pour ceux que cela intéresse un petit site créé par un périgourdin sur ce sujet : 18juin1940.fr)

Philippe de Périgueux

Commentaire de Anonymous Anonyme , le 10 juin 2010 à 08:55  

ET BIEN AVEC CA IL SERA DEPRESSIF IL POURRA FAIRE JOUJOU ET COUTERA PLUS CHER QUE SI IL ÉTAIT EN ARRÊT MALADIE
PLUS SERIEUSEMENT CE PERSONNAGE EST TOUJOURS ATTIRÉ PAR CE QUI LE FAIT BRILLER.
IL N'ÉCOUTERA PAS JAMAIS SUR LE THEME DE L'HUMILITÉ

Commentaire de Anonymous J.C. Bonnal , le 10 juin 2010 à 08:59  

l'ambition personnelle de Xavier Darcos ne surprend personne...ce qui manque à Périgueux c'est un Monsieur Guéna!
J.C Bonnal

Commentaire de Blogger Périblog - William Lesourd , le 10 juin 2010 à 09:08  

Merci Philippe pour le com.
D'ordinaire, je n'accepte pas les liens placés dans le corps des commentaires, mais dans le cas présent il s'agit d'un site en rapport avec le sujet du billet et qui traite d'un évènement qui nous est cher à nous français et dont l'anniversaire est proche. De plus le site est bien conçu, informatif et créé par un périgourdin. W

Commentaire de Anonymous Nicole LEMONIER , le 20 juin 2010 à 23:03  

Ya plus rien sur Periblog ? C'est passager ou définitif ?

Commentaire de Blogger Périblog - William Lesourd , le 22 juin 2010 à 00:51  

Oui et non Nicole...

Oui en ce qui concerne les billets envoyés par Pascal Serre, non en ce qui concerne les miens. Ils sont, il est vrai, écrits avec une certaine irrégularité et dans un tout autre style qui ne passionne pas nécessairement les membres de son fan club à la recherche de sujets contentieux qui stimulent les commentaires. Voici un aspect des choses que je tenterai d'émuler tout en préservant les particularités qui me caractérisent.

Je parlerai dès que j'ai un moment et en toute honnêteté des raisons de ce désistement soudain (pas pour moi qui le voyait venir) de la part de votre chroniqueur favori.

Je vous invite, pour vous aider à patienter deux ou trois jours, à visiter les archives dans lesquelles se trouvent consignés au total plus de 375 billets sur bien des sujets concernant en majorité Périgueux, ses insuffisances ou plus rarement son génie, ses fêtes, et ses people. W

PS depuis la récente et obligatoire migration de Périblog vers un serveur Google, certains de mes diaporamas et autres scripts ne fonctionnent plus. La réparation de ces liens n'est pas impossible à effectuer, et elle se fait d'ailleurs presque journellement, mais il en reste encore beaucoup.

 

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