C'est un joli nom camarade lundi 15 mars 2010
Le cancan du Coderc est une chronique hebdomadaire par Pascal Serre
Comme chaque samedi, sur cette place du Coderc une sorte de plénitude et de naïveté apaisent le poète à l’éternelle âme d’enfant. Je sais, je me répète, mais c’est si bon. Dans une semaine c’est le printemps.

Et pourtant, le mouvement perpétuel de l’horloge du temps nous rend tous égaux devant l’inconnu grand voyage que nous oublions avec une aisance salvatrice. Ce samedi matin c’était le cas.
Signe prémonitoire, les camarades habituels étaient venus plus tôt, trop tôt. Une sorte de rendez-vous manqué. Un signe irrévencieux au jour futur où l’on se demande « » (1) Nous le croyons pour l’éternité ayant la délicatesse de nous laisser l’abandonner avant qu’il ne gagne ce « » (2).
En ce petite matin, pas si loin finalement, Jean Ferrat arrivait à l’hôpital d’Aubenas, en Ardèche pour cesser de nous dire « » (3). Quelques coups de balanciers supplémentaires et « » (4)

Faut-il rappeler la chanteuse Francesca Solleville née à Périgueux en 1932 et qui deviendra une proche amie de Jean Ferrat dés 1962 ? Cette année-là paraît le premier album 25cm de Francesca « Récital N°1 » où elle chante les poètes Paul Fort (« La Marine » mis en musique par Georges Brassens), Charles Baudelaire, Louis Aragon avec la chanson « J'entends, j'entends » de Jean Ferrat.
Autre signe les rencontres du moment furent toutes, comme le rappelait Jean Ferrat « résolument signées du sceau d’une fraternité, d’une dignité et d’une poésie discrètes. » (5)

Contact : 05 53 53 50 50 / persona.grata(arobase)wanadoo.fr / emmausperigord(arobase)orange.fr
Nous nous sommes croisés chez « Calou » au Bar de la Truffe. Entre un café et un demi. Entre les amis et les nouvelles du jour. Notre jongleur de mots et d’émotions présente le numéro 100 du journal des Hydropathes (7) qui réunit au café associatif des Thétards rue de la Bride chaque dernier jeudi du mois une vingtaine de forgerons des lettres aux frissons intimes. Cent exemplaires. Pas un de plus.
Maurice Melliet n’est pas transparent. Il est arrivé à Périgueux en 1977. Il s’est engagé là où son cœur le guidait. La trentaine de sans domicile fixe de l’agglomération le connaît. Il les écoute, leur parle, les rassure, dit que demain arrive et sera meilleur. Maurice n’a pas le verbe aseptisé : « . »
Maurice fut le pilier du carnaval durant 25 ans ; président d’Emmaüs ; engagé dans SOS enfants du Monde sur Haïti ; au Festival du Mime ; à l’Odyssée, aux Artisans d’Art ; membre honoraire du Club de la presse et président des… Hydropathes.

Jean-Pierre Monmarson. Un peu plus loin nous entendons les roulements de tambour de Jean-Pierre Monmarson. Ce dernier, n’a de cesse de se faire reconnaître par les commerçants et la municipalité. « » dit-il. Et c’est bien vrai qu’il est aussi un personnage du Coderc. un vrai garde champêtre qui donne un « » (8). C’est un patrimoine vivant que quelques euros pourraient satisfaire mais le monde est si imparfait…

email : jean-pierre.monmarson(arobase)sfr.fr

Contact Marie Monset : 06 50 62 19 31

De la rue Limogeanne arrive à grand pas Henri-Pierre Millescamps, notre expert en livres anciens. De celle de Salinière c’est Alain Bernard, le journaliste au canotier. Nous voici au cœur du Coderc à l’heure où les balayeuses entament leur… ballet. On dérange un peu. Mais les employés municipaux nous connaissent et c’est un jeu amical qui s’engage afin de conserver notre chaussure sèche. Il est déjà treize heures quinze. Comme toujours, on trule (9).
Oui, Monsieur Ferrat, sur « Notre Coderc », c’est un joli nom camarade.
Auteur : Pascal SERRE
(1) Jean Ferrat : « Un jour futur »
(2) Jean Ferrat : « Un jour futur»
(3) Jean Ferrat : « Les Poètes »
(4) Jean Ferrat : « Ma France »
(5) Entretien en 1965 à Périgueux avec Robert Delfour, Journaliste au “Populaire du Centre” »
(6) Jean Ferrat : « Aimer à perdre la raison »
(7) Hydropathes. Club créé en 2000 en hommage à Émile Goudeau né à Périgueux en 1849, décédé en 1906. Journaliste, romancier et poète qui fonda le cercle des Hydropathes sur la butte Montmartre en 1878. On y associait bonnes libations et belles plumes
(8) Jean Ferrat : « Ma France »
(9) Terme usuel Périgordin qui signifie on passe le temps sans objet particulier
Pascal SERRE
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Bien de rendre un hommage à ce grand poète Jean Ferrat notre maître à tous et ne pas oublier celle qui chante si bien ses chansons: Isabelle Aubrey! Jean-claude Bonnal
Merde! mais pouquoi cet article m'a
t'il mis les larmes aux yeux? La disparition de Jean Ferra,bien sur.
Mais aussi le reste,Jean Pierre Monmarson et les autres rèveurs, c'est si rare.L'émotion surement.
Pierre
Merci pour cet hommage.
Un poète nous a quitté et nous laisse orphelin.
J'aimais et j'aime encore écouter chanter Jean Ferrat et je ne m'en lasse pas.
Adieu l'ami !!!
Adieu poète !!!
Adieu toi qui chantait la vie.
Adieu toi qui chantait, au plus profond de ton être, l'amour et la joie des êtres.
Tu as rejoins Aragon, ton maître.
Tu as rejoins celui que tu chantais et que tu nous as appris à aimer.
Tu as rejoins Elsa Triolet que tu savais si bien chanter.
Poète tu étais, poète tu resteras ...
Comme tu le dis dans une de tes chansons ... si je mourais là bas ..
Maintenant, tu es parti là bas ...
Il est des mots qui perdent de leur essence. Lorsque j'étais petit, on avait un copain, plus tard un camarade, parfois un ami ....
Ce terme " camarade" s'est chargé de valeur dans la bouche des résistants communistes dans les années 40.
Par respect, je n'ai plus osé l'employer depuis que Jean Ferrat l'a chanté, en 1968, je crois .....
JP